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C’est beau un journal qui souffle ses 80 bougies !

Quant en 1450, Johannes Gensfleich, plus connu sous le nom de Gutenberg, inventa l’imprimerie à caractères métalliques mobiles dans son atelier de Mayence en Allemagne, il était loin d’imaginer l’essor que connaîtrait six siècles plus tard le livre et le journal dans le monde entier. Jusque-là, le savoir se propageait à l’aide de tablettes d’argile pour les Assyriens, les rouleaux de papyrus pour les égyptiens, les manuscrits pour les romains et les livres en bois et en soie pour les chinois  pour un nombre limité de privilégiés. Tout allait changer désormais. Danke herr Gutenberg !

Grâce à lui en effet les idées, le savoir, les connaissances et l’information, synonymes de liberté d’expression, se sont propagées à la vitesse de la lumière sur la planète entière. On ne lui dira jamais assez notre reconnaissance. Et les oiseaux de mauvaises augure qui prédisaient que l’arrivée de la radio, puis de la télévision, d’Internet et du numérique allait tuer le papier se sont lourdement trompés.  J’en prendrai pour exemple le journal le Parisien qui fête aujourd’hui ses 80 ans et il nous faut saluer l’excellente santé de cet octogénaire parti pour faire un beau centenaire.

C’est à la Libération que ses pères fondateurs, les résistants Emilien Amaury et Claude Bellanger, ont porté sur les fonts baptismaux  ce journal alors vendu 2 francs, qui, faute de papier, ne comptait que deux pages. Une presse neuve dans une France libre. 80 ans plus tard le journal peut s’enorgueillir de nombreuses innovations : lancement d’éditions locales, passage à la couleur, création d’Aujourd’hui en France, puis d’une édition du dimanche, d’un site Internet, d’une appli pour les smartphones, d’un magazine hebdomadaire Parisien week-end, de hors-séries, etc. Qui a dit que la presse était moribonde ? Le vocabulaire employé a un peu changé depuis 1944, on ne dit plus fausse nouvelle mais fake-news, les réseaux sociaux, Facebook, Instagram, Twitter, etc.  ont envahi nos vies, ou plutôt celles des gens qui s’y répandent sans pudeur, et le complotisme prospère dans une situation politique et géopolitique plus sombre que jamais. D’où l’importance d’une presse indépendante, exigeante, et la nécessité d’informations vérifiées au risque de connaître un jour l’univers dépeint par Aldous Huxley  dans « Le Meilleur des mondes » ou celui de George Orwell dans « 1984 »

Pour ma part j’ai découvert la presse, et le livre, très tôt, lisant fidèlement le Monde à la bibliothèque de la fac de droit et de lecteur addictif je suis devenu acteur lorsque j’ai été élu, sans avoir été candidat, rédacteur en chef du journal de l’université Le Mans étudiant, après avoir été celui de la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture)   : »Le Pressoir », j’avais dix-sept ans, une vocation était née. Tout s’est ensuite précipité, stagiaire à RTL et à Ouest-France, puis responsable de l’information d’une radio partenaire du premier quotidien régional de France avant de devenir le premier journal de l’Hexagone. J’ai encore en mémoire les enseignements que m’ont légué Jean Cochet et Gilbert Grassin de Ouest-France, un journal où on ne plaisantait pas avec la syntaxe,  Francis Huger de France Soir,  chez qui écrire un article relevait autant du récit que de la poésie, ou encore Alain Hamon, grand reporter et spécialiste des affaires criminelles et judiciaires à RTL dont la phrase fétiche en arrivant sur les lieux pour couvrir les faits divers. Mesrine, Emile Louis ou Michel Fourniret était  : « Bonjour, on vient pour l’affaire ». Les uns et les autres ont marqué de leur empreinte le journaliste que je suis, et leur héritage est plus précieux à mes yeux que n’importe quelle succession familiale.

Comment aurais-je pu ne pas aimer passionnément le journalisme avec ces phares de la profession qui m’ont transmis la foi du charbonnier pour ce métier. On entre en journalisme comme on rentre  dans les ordres, pas pour faire fortune mais par attachement à certaines valeurs. Aujourd’hui encore, ce métier reste pour moi le plus beau de tous.  Je lui dois d’avoir parcouru le monde à l’occasion de reportages partout en Europe, mais aussi en Russie, au Cambodge, au Vietnam, en Afrique du sud,  à Cuba, au Vietnam, au Mali, en Algérie, au Népal,  d’avoir accompagné des unités françaises, en particulier le 2ème Rima, en Arabie saoudite lors de la première guerre du Golfe, en Somalie, au Tchad, en Côte d’Ivoire, en Bosnie, au Kosovo, en Albanie, etc. d’avoir fait de formidables rencontres, vécu des aventures incroyables et des moments inoubliables. Je lui dois également d’avoir enseigné la communication à l’université, y compris en Corée, non loin de Séoul, au cours d’un stage en langue française lors d’une université d’été où j’ai eu la fierté d’apprendre les rudiments du journalisme à de jeunes coréens très fiers de publier leur journal dans la langue de Molière. Avoir contribué au rayonnement de la langue française dans ce grand pays d’Asie restera pour moi un de mes meilleurs souvenirs humain et professionnel. Je dois enfin à ce métier de m’avoir depuis les années 2000 tendu la plume pour écrire une vingtaine de fictions, romans historiques, thrillers, ouvrages de géopolitique et autres biographies. En fait de plume je devrais plutôt parler du clavier de mon ordinateur,  on ne dit plus en effet manuscrit mais tapuscrit. En réalité, je dois à ce métier d’exister et d’avoir réalisé mes rêves les plus fous, d’avoir été, comme l’écrivait le colonel Lawrence, (d’Arabie)  dans les « 7 piliers de la sagesse »,  un « rêveur éveillé ».

Alors oui, un grand merci à Gutenberg qui a permis de faire prospérer la liberté d’expression partout dans le monde, même dans les pays totalitaires, au sein de régimes dictatoriaux. Merci à tous ces confrères journalistes tués sur les différents théâtres d’opération militaire afin que celle-ci ne meure jamais. Cette liberté fondamentale, sans laquelle il n’existe pas de démocratie, est aujourd’hui plus que jamais menacée par des censeurs, de plus en plus nombreux et déterminés, elle est mise en danger par les institutions ou des autorités, piétinée par les défenseurs d’idéologies extrémistes. Plus que jamais il nous faut être vigilants car un Etat sans contre-pouvoir, politique, syndical ou médiatique, bascule rapidement dans la tyrannie. Alors, continuez à lire la presse et à la faire lire autour de vous, vous êtes les garants de son existence et de sa survie. Et par voie de conséquence, les défenseurs de la liberté d’expression.

Bon anniversaire au Parisien, symbole de la liberté de la presse. Et pour paraphraser Richard Bohringer auteur du très beau roman « C’est beau une ville la nuit », j’ai envie de dire : C’est beau un journal qui souffle ses 80 bougies ! 

  1.    

Quand les digues sont rompues, la société part à la dérive !

Les révélations ont fait l’effet d’un coup de tonnerre, c’était comme si le ciel nous était tombé sur la tête, de nombreuses plaintes de femmes incriminaient pour violences sexuelles l’abbé Pierre, « le curé des pauvres », « des sans-logis et mal logés », reconnaissable à son visage glabre, sa capeline noire et son béret. A lire les révélations on a l’impression d’un tombereau d’immondices déversés  dans la cour du presbytère.  L’église et Emmaüs ont trop longtemps étouffé l’affaire.  Et comme si cela ne suffisait pas, il y cette affaire sordide des viols de Mazan, avec l’inculpation de cinquante et un hommes, dont le mari de la victime qui a soumis celle-ci à un esclavage sexuel. A vomir ! 

Ces viols à répétition, ces agressions sexuelles multiples, disent quelque chose de notre société, celle-ci est gravement malade, et il n’y a plus personne à son chevet, religieux, éducateurs, psychiatres ou magistrats. Il n’y a pas de jour que la presse se fasse l’écho des violences faites aux femmes, familiales ou non, jusque et y compris les meurtres. A la rubrique fait divers ces évènements dramatiques sont devenus monnaie courante, presque banals.  Trop nombreux sont les hommes qui se laissent dominer par leurs plus bas instincts, leur perversité et sont incapables de dominer leurs pulsions sexuelles, leur instinct de mort. Et on ose parler de société civilisée ? Où est la civilisation dans tout cela ? A croire que la définition n’est pas la même pour tous !

Pendant longtemps la religion a été un rempart contre toutes ces dérives, leurs auteurs commettant un pêché mortel étant promis aux enfers ce qui en dissuadait plus d’un de passer à l’acte. Ca a duré quelques siècles et puis la transgression l’a emporté sur la menace. On a a alors découvert les abus, innombrables, de prêtres, y compris des évêques et cardinaux, la plus haute hiérarchie de l’église, impliqués dans des affaires de pédophilie. Au début le clergé a soigneusement recouvert ces crimes contre des enfants d’une chape de plomb, la fameuse omerta, de celle dont on parlait jusque-là uniquement à l’égard des maffieux. Les digues ayant explosé, les laïcs ont alors emboîté le pas aux religieux et il y a eu (et existe encore) une quantité incroyable d’instituteurs incriminés dans des attaques à l’intégrité physique des plus fragiles, à savoir les enfants. Des enfants, placés dans les deux cas, sous leur surveillance, leur protection et leur autorité. Ils ont renié trois fois leurs obligations. Les premiers ont violé les lois de Dieu et les seconds la morale républicaine, pour leur plus grande honte et leur déshonneur.

Aucune religion n’a été épargnée par cette consommation du fruit défendu, des catholiques aux musulmans, qui comme en Afghanistan, en Arabie Saoudite, au Yémen, au Pakistan et ailleurs, n’hésitent pas à « marier » des fillettes de huit, dix ans, à de vieux pervers, légalisant avec les lois de la charia le viol et la pédophilie.  Le jardin d’Eden est devenu un enfer sur Terre. On croyait l’esclavage aboli depuis longtemps, c’était une vaste fumisterie, il n’a jamais aussi bien prospéré qu’aujourd’hui, surtout si on y ajoute la traite d’êtres humains sur de nombreux continents.

Depuis Rome, le Pape a bien voulu concéder que l’église savait, comment aurait-elle pu l’ignorer ? Une quantité innombrable de signalements a été fait depuis des décennies dans les paroisses et les diocèses, comme ailleurs dans les académies et les rectorats. Mais on a préféré se taire, et continuer à écouter religieusement les sermons du vendredi dans les mosquées et la parole du Christ le dimanche dans les églises. Amen ! En droit, on caractérise cela « d’abus de confiance » et « d’escroquerie ». Et tandis que l’église protestante autorise depuis longtemps les pasteurs à se marier, l’église catholique, elle, s’y refuse obstinément, faisant fi des nombreuses relations sentimentales et sexuelles entre certains prêtres et leurs paroissiennes. Une vraie mascarade, c’est oublier que le célibat n’a pas toujours été une obligation, jusqu’au XIIème siècle  les prêtres pouvaient prendre une épouse car la tentation est grande et la chair est faible.

Il faut se rendre à l’évidence, les religions qui prêchent depuis des millénaires « l’amour et la paix universelle », n’ont jamais empêché aucun conflit, quand elles ne les ont pas elles-mêmes suscité, comme  les guerres entre catholiques et protestants, chiites et sunnites, musulmans et juifs, etc. sans oublier les conquêtes espagnoles et portugaises du Nouveau Monde  au nom de Dieu,  et leurs monstruosités. Les arquebuses, les mousquets, les bombardes de Cortez, présenté comme l’envoyé de Dieu, ont semé la mort, terrifié et dévasté les populations, au prétexte d’évangéliser des « sauvages » avec le sabre et le goupillon.  De la même façon les religieux ont manqué à tous leurs devoirs, qui, après avoir laissé le tabou du sexe franchir les murs de leurs monastères et de leurs couvents,  ont commis les pires forfaits à l’égard de jeunes âmes innocentes. Dieu, dit-on, reconnaîtra les siens, je lui souhaite bien du courage.

Quant à ces êtres ignobles, immondes, qui aujourd’hui  répondent à Avignon des viols sur la personne de Gisèle Pelicot, agressions commises à l’instigation du mari de celle-ci, ont-ils encore droit au qualificatif d’êtres « humains » ?  Dépourvus de toute humanité, de toute conscience morale, ils ne sont que les rebuts d’une société qui se délite un peu plus chaque jour, où le sordide est loin d’être l’exception.  La prison sera une peine encore trop légère pour des individus qui ne sont pas des monstres, mais qui ont commis des actes monstrueux. Ils se sont exclus eux-mêmes du monde civilisé. Quand les « directeurs de conscience », comme on appelait un certain temps les confesseurs, les curés et les instituteurs, ont failli à leur mission et sont devenus eux-mêmes des moutons noirs dans la bergerie, des prédateurs , des loups assoiffés de chair fraîche, alors il ne faut plus s’interroger sur les dérives perverses actuelles.

Autres temps, autres mœurs, pour notre plus grand malheur ! C’est triste une société qui se délite sous nos yeux, la décrépitude de l’empire romain n’a pas commencé autrement. Oui, la civilisation occidentale est en grand danger.

 

 

 

Des sites de rencontre subventionnés par la CAF, la natalité n’a pas de prix !

Au cours de mes études de droit j’ai suivi un cours de sociologie, une matière de science sociale qui me séduisait beaucoup, mais j’étais loin d’imaginer qu’un sociologue puisse un jour proposer un abonnement à un site de rencontre grâce à une aide de la CAF pour … relancer la natalité en France ! En choisissant de devenir journaliste romancier et non sociologue, je réalise aujourd’hui à quel point j’ai échappé au ridicule d’enfanter une idée aussi fantasque. 

Car c’est bien l’initiative qui a été proposée dans le très sérieux hebdomadaire l’Express par l’éminent chercheur Julien Damon, à savoir « un grand service public en remplacement des sites Internet bien connus Meetic, Tinder et consorts ». Et pour augmenter le nombre de rencontres,  dans un but d’insémination et de procréation, notre homme suggère que la CAF délivre des « chèques ou des bons permettant d’avoir accès à ces outils numériques ». Il va même plus loin en proposant pour les adeptes de la drague à l’ancienne « que les pouvoirs publics soutiennent les bars, restaurants et salles de sport qui organisent des moments de rencontre ». L’essayiste part d’un constat alarmant : Avec 1, 68 enfant par femme en 2023 (je suppose que le 1 correspond à enfant complet, mais pour le 68, je m’interroge, il est vrai que j’étais meilleur en sociologie qu’en arithmétique)  l’indicateur de fécondité n’a jamais été aussi bas depuis 1945, à l’exception des années 1993 et 1994 qui ont été des bons millésimes pour les géniteurs.  Pire, pour les six premiers mois de cette année on a enregistré en France un recul de la natalité de 2,4 %, ce qui a incité Emmanuel Macron à appeler à un « réarmement démographique ».

Qui dit réarmement dit arsenal, donc  nouvelles armes, d’où la proposition de Julien Damon, vous me suivez ? Il aurait pu tout aussi bien déconseiller l’emploi des préservatifs qui constituent un obstacle sérieux pour des spermatozoïdes dans leur course d’endurance pour féconder l’ovule. De même que le port de masques médicaux, qui protège de la propagation des virus, ne favorisent pas les baisers amoureux. Mais SIDA et maladies vénériennes obligent, cette proposition concernant « les capotes anglaises » a été jugée irrecevable. Remarquez, Emmanuel Macron, en personne, a bien suggéré un « check-up de fertilité », à cette exception près que si son résultat est négatif cela ne résout pas le problème, ça ne fait pas avancer le schmilblick d’un iota. Mais il est vrai qu’il n’est pas sociologue, seulement président de la République. A chacun ses compétences, et de passer plus de cinquante jours à la recherche d’un nouveau Premier ministre l’a déjà suffisamment préoccupé. Cinquante jours quand même !

En revanche je me demande si notre chercheur ne ferait pas pousser des substances illicites dans son jardin ? Certes, son intention est des plus louables, mais si ce spécialiste des questions familiales  estime qu’avec son idée on va retrouver les 800 000 naissances annuelles nécessaires à l’équilibre des courbes de naissance en France je le trouve très optimiste. On fait peut-être moins d’enfants tout simplement parce que les couples, à la base de la fécondité, se forment plus difficilement et parce qu’ils se séparent plus aisément et rapidement. Le vrai problème est plutôt là. Et face à cela, que propose-t-il, interdire les divorces ?

Et je ne parle pas du coût d’une telle mesure pour le budget de la sécurité sociale, avec  3 160 milliards de dette, la France n’est plus à cela près.

Dans les années 1940, les allemands avaient eu une autre idée pour accroître la population d’un Reich prévu durer mille ans, créer des Lebensborn, des maternités,  où les pères étaient des SS et les futures mères des femmes volontaires, dans le dessein de concevoir, hors mariage, des enfants d’une race supérieure. Le résultat n’a pas été à la hauteur des espérances des dirigeants du régime, seulement 22 000 enfants sont nés de ce programme, entre 1935 et 1945, soit une goutte d’eau dans l’océan de la natalité allemande.

Ce qui est rassurant, c’est qu’en France, si on n’a pas de pétrole du moins a-t-on des idées !

 

Scène politique française, la commedia dell’arte !

Lorsqu’en 1871 Arthur Rimbaud écrivit, à l’âge de 16 ans, Le Bateau ivre, un bateau sans maître, chahuté par les flots, il n’imaginait pas combien un siècle et demi plus tard, la France ressemblerait à cette frêle embarcation décrite par le poète, et il m’arrive d’imaginer qu’en cet été finissant un certain Emmanuel Macron écoute dans un des salons de l’Elysée la chanson L’imaginaire de Léo Ferré tiré des quatrains de Rimbaud.

Il pourrait tout aussi bien flâner rue Férou à Paris où une reproduction intégrale du Bateau ivre occupe un long mur, celui de l’hôtel des impôts, non loin de l’endroit où le poète aurait présenté le poème pour la première fois. Peut-être puiserait-il dans la chanson de Ferré, ou le graffiti de la rue Férou, l’inspiration nécessaire à la désignation d’un Premier ministre et la nomination d’un nouveau gouvernement. Qui sait !

Car s’il n’était aussi dramatique de voir un pays gouverné par des ministres démissionnaires depuis plus d’un mois et demi, (et en même temps parlementaires) on pourrait croire à une représentation de la commedia dell’ arte, où le comique le dispute au tragique, lié au fait que la bande à Attal expédie les affaires courantes de la France depuis le 16 juillet, soit près de cinquante jours. Ah, on pouvait bien se gausser de la situation de nos voisins belges, voire espagnols ou italiens, car si nous avons décroché 64 médailles aux derniers Jeux Olympiques de Paris, nous avons aussi, depuis le 23 août, atteint le record de durée d’un exécutif démissionnaire sous la la IVème, qui était de 38 jours, et à deux doigts de battre celui de la 5ème République qui reste de 60 jours. J’ajoute que la France est également championne paralympique toute catégorie du fait de son infirmité politique actuelle.

Imagine-t-on une entreprise ballotée au gré des vents, face à la compétition nationale et la concurrence internationale sans ses cadres et dirigeants ? Une équipe sportive sans ses coachs et sélectionneurs ? La Basilique de Rome sans son évêque ? C’est Poutine, au Kremlin qui doit bien rire, de même que le calife ottoman d’Istambul ou le nouvel empereur chinois. Nous offrons à toute la planète un spectacle pitoyable, lamentable. J’entends d’ici les réflexions : « Ah, ces petits français arrogants … ces donneurs de leçons au monde entier …. ces gaulois dont le coq a aujourd’hui les pieds dans la m … » j’en passe et des meilleurs, tellement c’est affligeant, attristant, désespérant. Quelle humiliation ! Comment nos diplomates, après cela, peuvent-ils espérer être crédibles ? Heureusement que la culture,  nos chefs étoiles, le vin, le parfum et le sport hexagonal rayonnent encore à l’étranger pour sauver l’image du Made in France. On a rêvé de Léonardo Di Caprio dans « Titanic », on a Emmanuel Macron.

Ce lundi 2 septembre, ce sera le jour de la rentrée scolaire, les élèves seront là et les enseignants à leur poste, ne manquera que .. la ministre de l’éducation nationale !! Fait-elle grève, non,  » elle est démissionnaire » et expédie les affaires courantes (sic). Notre enseignement, déjà bien mal en point, ne méritait pas cet affront supplémentaire, comment oser parler « d’affaires courantes » alors qu’il s’agit de l’avenir de la jeunesse de ce pays.

Et pendant ce temps, Emmanuel 1er, celui qui se prenait pour Jupiter, en visite en Serbie, en pleine crise politique, en bon VRP de l’industrie de défense vient de vendre douze avions de chasse Rafale à ce pays, quel bon petit soldat ! A l’évidence Jupiter a été amputé d’une cuisse, à l’image de la Vénus de Milo. Mais que le bon peuple se rassure « il travaille jour et nuit depuis des semaines (y compris au Fort de Brégançon, dans le Var, où il a séjourné une partie du mois d’août, sans cependant trouver l’inspiration au grand air marin) pour trouver la meilleure solution pour le pays « . Elle est drôle la blague, elle est bien bonne celle-là, qui l’a mis, le pays, dans cette situation si ce n’est lui, à la suite d’une dissolution calamiteuse ? L’article 1240 du Code civil nous enseigne que « quiconque  cause  à autrui un dommage est tenu à le réparer » Serait-il le seul exempt de cette obligation ? Il a voulu briser son jouet (qui accessoirement est le nôtre), qu’il le répare, et le plus vite sera le mieux.

Et comble de l’ironie, on a vu tout au long de l’été, une auto-proclamée Première ministre, Lucie Castets, se pavaner devant les caméras de télévision en expliquant ce qu’elle comptait faire à son arrivée à Matignon, comme elle a dû déchanter, la malheureuse, lorsqu’elle a vu ses espoirs s’envoler du jour au lendemain ! Au cours des mois de juillet et d’août d’autres prétendants se sont aussi bousculés au portillon, les Carole Delga,  Xavier Bertrand,  François Bayrou, Laurent Vauquiez, Benoît Hamon, André Chassaigne, Huguette Bello, Cécile Duflot,  Clémence Guetté, Marine Tondelier, Laurent Berger,  plus récemment Ségolène Royal, etc. j’en oublie certainement, autant de dossards rouges et bleus qui ont fait long feu jusqu’à ce qu’un favori semble tenir la corde en la personne de Bernard Cazeneuve, celui qui ressemble tant à un notaire de province. Rassurons-nous, on a échappé de peu à la candidature de François Hollande, revenu du diable Vauvert et qui a retrouvé les bancs de l’Assemblée nationale. Le pire n’est jamais certain ! Le plus surprenant dans cette affaire c’est que tous ces postulants, vieux routiers de la politique, qui aspirent à succéder à Gabriel Attal, feignent d’ignorer que leur durée de vie à Matignon serait des plus éphémères car une motion de censure pend au nez de chacun, aucun parti n’ayant de majorité et ne souhaitant se coaliser avec d’autres.

Vanité des vanités, ils seraient bien inspirés de relire l’Ecclésiaste !

Oui vraiment, depuis des semaines, que dis-je des mois, voire plus encore, la scène politique française est devenue l’expression de la commedia dell’ arte, où des cabotins font preuve de naïveté, de duplicité, de fourberie, dans la droite ligne du théâtre populaire italien. On pourrait en rire, s’en amuser, s’il n’était question de la France et de l’avenir des français !

Squatteurs : ces piscines transformées en caves à vins ou en abris antiatomique …

Cette semaine j’aurais pu vous parler du regretté Alain Delon, mais qu’aurais-je pu dire de plus que ce que vont écrire les magazines Paris-Match, Gala, Le Point, Le Nouvel Obs, l’Express, etc. ? Rien ! Alors j’ai préféré m’en tenir à un fait de société, un brin scabreux, celui de ce squatteur qui après s’être introduit dans une résidence pour profiter de la piscine a fait une chute et est devenu tétraplégique.  J’entends déjà certains dire selon leur propre sensibilité « ce n’est que justice », ou « voilà ce que c’est, que de s’introduire frauduleusement dans la propriété d’autrui », ou encore « c’est bien malheureux », etc. Là où l’affaire se corse, bien qu’elle ait eut lieu dans la région toulousaine, c’est lorsqu’on apprend aujourd’hui que deux ans après les faits la victime aurait porté plainte … pour négligence contre les copropriétaires de la résidence ! Comme aurait dit le dramaturge Corneille, voilà bien une situation pour le moins  cornélienne.

En clair, voici quelqu’un qui, à la suite d’un plongeon dans une piscine qu’il avait squattée, se brise les vertèbres, et qui demande aujourd’hui réparation pour le dommage qu’il a subi. C’est le monde à l’envers, pensez-vous. Et bien non, car l’article 1244 du code civil stipule que « les propriétaires doivent répondre d’un dommage survenu chez eux, même si ce dommage est survenu alors que la personne était illégalement dans les lieux » … On avait déjà vu la difficulté de certains propriétaires pour récupérer un bien squatté en leur absence, la lenteur de la justice et les difficultés d’obtenir un arrêté d’expulsion par la préfecture et de son exécution par voie d’huissier afin de recouvrer leur bien, mais là c’est pire.  Vous êtes en vacances, en votre absence on fait mumuse dans votre bassin, sans y être invité, et vous êtes cependant considéré  comme responsable si le baigneur se blesse, ou pire,  boit la tasse et se noie.  Alors on fait quoi ? On campe, l’arme à la main autour de la piscine ? On établit des tours de garde, le père de famille de vingt heures à minuit et l’hôtesse des lieux de minuit à 6 heures du matin ? Que fait-on alors de l’intimité amoureuse du couple et de la nécessité de contribuer au développement démographique de la France et à l’indispensable renouvellement des générations ? On peut aussi envisager de construire, en plus d’un barbecue, un mirador pour surveiller les alentours, installer des pièges à loups et des sirènes d’alarme, au risque de réveiller tout le quartier à la moindre intrusion, embaucher des vigiles, équiper le terrain d’un système de vidéo-surveillance relié au commissariat du quartier, etc. Nous déconseillerons, cela va de soi, outre les mesures qui précèdent, celle qui consisterait à transformer son jardin en champ de mines.

Tout ceci est absurde me direz-vous et je serai d’accord, mais est-ce beaucoup plus absurde que le sort qui attend tout propriétaire de piscine susceptible au cours de chaque été de voir celle-ci utilisée à son insu par des visiteurs indésirables ? Car, sachez-le bien, tout préjudice corporel, même dans ce cas de figure, devra faire l’objet d’une indemnisation au terme d’une procédure civile, voire même l’attribution de dommages et intérêts suite à une décision de justice.

Et que fait-on, lorsqu’un arrêté préfectoral interdit de remplir d’eau sa piscine en période caniculaire si un malheureux squatteur, de retour de fête, pique une tête sur le béton ? Qui est responsable, le propriétaire des lieux ou le préfet du département ? Face à ces risques qui viennent s’ajouter à la nouvelle fiscalité des piscines, calculée à partir d’une valeur forfaitaire fixée à 258 euros par mètre carré  de superficie du bassin, je n’ai qu’un conseil à donner aux propriétaires de piscines : Bouchez-les !   Ou alors, transformez-les en cave à vins ou en abri antiatomique, vous pourrez ainsi dormir sur vos deux oreilles.

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