Et j’ajoute, triplée d’une biographie romancée, ce qui fait beaucoup. Mais au diable l’avarice, ne prête-t-on pas aux riches. Dans cet ouvrage, j’ai voulu mettre en scène deux personnages aux antipodes l’un de l’autre, Thomas qui dirige une association d’entraide aux désespérés et Belphégor un psychopathe qui harcèle ses interlocuteurs de l’association. Le premier incarne le bien et le second le mal. L’idée m’était venue de ma propre expérience d’écoutant à SOS Amitié ; où au cours de mes six années de membre d’un poste j’ai été quelques fois confronté à des coups de fil d’individus inquiétants. Et bien sûr leur appel se produisait au milieu de la nuit, ce qui ajoutait au climat angoissant.

Le livre repose sur cette terrible question : « Se peut-il que, tel Janus aux deux visages, sommeille en chacun de nous un Thomas et un Belphégor ? ». En faisant ainsi allusion à mon rôle d’écoutant, et accessoirement rédacteur en chef de la revue nationale de SOS Amitié, j’ai pris le parti de m’exposer, parfois de façon imaginaire, et de raconter des fragments de ma vie professionnelle et sentimentale qui a été, à la fois exaltante et tourmentée.

Ce deuxième roman m’a aussi offert l’occasion de proposer au lecteur une ballade dans mes lieux privilégiés que sont la philosophie et la littérature. Cette flânerie était aussi à mes yeux un antidote indispensable au climat pesant, stressant, que nous fait vivre la confrontation entre les deux personnages principaux. J’ajoute que ressortant de graves difficultés familiales « Le guetteur d’aurore » à eu l’effet sur moi d’une thérapie salvatrice qui m’a sans doute évité de sombrer dans un état dépressif. Il a agi comme un exutoire bénéfique, les pages blanches de l’imprimante ayant recueilli autant l’encre de mes mots, et de mes maux, que mes propres larmes. J’ai découvert à cette occasion que l’écriture d’un roman pouvait remplacer avantageusement les séances chez un psy.