Ayant une addiction à la lecture, tous les genres de littérature me séduisent, de la biographie au roman d’espionnage, en passant par la BD et le polar. Ce dernier genre compte cependant un nombre incalculable d’auteurs, et c’est bien là le problème car le risque est plus élevé qu’ailleurs de tomber sur de mauvais livres. Parfois, dès les premières pages celui-ci me tombe des mains et je préfère ne pas m’obstiner. Et puis, comme pour les vins, on peut avoir la chance de tomber sur un bon cru et dans ce cas on s’empresse d’écumer les librairies ou les médiathèques pour trouver, et savourer, la totalité de l’œuvre, trop heureux d’avoir découvert une pépite.

C’est ce qui s’est passé lorsque j’ai lu « La fille sous la glace », puis « Liquide inflammable ». Après quoi je me suis empressé de trouver « Oiseau de nuit ». Et autant vous dire que je suis impatient de mettre la main sur « Jolie filles » la dernière production de Robert Bryndza. Un mot, avant de vous parler de « Oiseau de nuit », que je viens de terminer, pour vous présenter l’auteur. Celui-ci est anglais et après avoir commencé une carrière d’acteur, s’est lancé dans l’écriture de comédies dramatiques. Autant dire que depuis il a bien changé et aujourd’hui ses polars font plutôt frémir que sourire. Le romancier vit aujourd’hui en Slovaquie et seule petite concession personnelle, il a choisir pour son héroïne, Erika Foster, la nationalité slovaque. Celle-ci a toutefois acquis la nationalité Britannique afin de pouvoir intégrer la Met Police de Londres, en qualité de DCI, « Detective Chief Inspector », sous les ordres du superintendant Paul Marsh.

Dès le premier livre le lecteur découvre la forte personnalité d’Erika, une jeune femme, grande, près de 1m80, qui porte le lourd fardeau d’avoir perdu son mari lors d’une opération de police dont elle assurait le commandement, en plus de trois autres policiers. Forte personnalité, car elle a bien du mal à se soumettre aux ordres de sa hiérarchie ce qui entraîne régulièrement des bras de fer avec ses supérieurs. De ces confrontations elle sort finalement gagnante mais qui elles l’empêchent d’obtenir la promotion de « superintendant » qu’elle vise, et qu’elle estime devoir mériter. Ce qui, il va de soi, est aussi l’avis des lecteurs.

Dans ce troisième opus, la directrice d’enquête Erika Forster va se trouver confrontée à une tueuse en série, phénomène assez rare, les serials killers étant des hommes dans la plupart des cas. Les scènes de crimes sont épouvantables. Les victimes, sont l’une un médecin, la seconde un journaliste et la troisième … mystère, car vous le dire viendrait à anéantir tout suspens. Comme toujours les intrigues sont bien ficelées, les personnages attachants, sauf la criminelle bien sûr, quoi que, et l’angoisse est présente tout au long du récit. Nous sommes ici en face d’un prédateur, ou plutôt prédatrice, très maligne, ce qui donne un intérêt tout particulier à ce thriller psychologique. J’ai passé un excellent moment à le lire et je vous le recommande. En cas de confinement, il n’y a rien de tel qu’un bon roman noir pour vos nuits blanches.

Oiseau de Nuit de Robert Bryndza, 400 pages, Editions Belfond dans sa collection Noir, Prix 20 euros