Catégorie : La plume au vent Page 10 of 41

Alfred Dreyfus et Murielle Robin, un homme, une femme, deux destinées singulières

Dans mon bloc-notes de la semaine j’aurais pu évoquer l’intervention lénifiante et auto-suffisante d’Emmanuel Macron, mardi soir sur TF1, où pendant près de trois heures il n’a cessé de glorifier ses huit années passées à l’Elysée, sans jamais reconnaître la moindre erreur, et pire, ne présentant aucun objectif pour le présent et ne tirant aucune perspective d’avenir pour les deux prochaines années.  J’aurais pu aussi revenir sur l’audition-inquisition de François Bayrou par la commission d’enquête parlementaire au sujet des violences sexuelles dans l’affaire Bétharram, avec dans le rôle de Fouquier-Tinville le rapporteur LFI Paul Vannier. Sous la période de la Terreur, en 1793, celui-ci aurait fait des merveilles. J’aurais pu aussi parler de la rencontre, jeudi à Istambul, en Turquie, en présence de Récep Erdogan, des négociateurs d’Ukraine et de Russie, et ce message de Léon XIV  » aucune guerre n’est inéluctable ».  J’aurais pu enfin retenir l’ouverture du Festival de Cannes, la présence des stars sur la croisette et l’ouverture officiel avec Juliette Binoche la présidente, la tête couverte d’un voile, en hommage aux palestiniennes, oubliant qu’en Afghanistan, en Iran et ailleurs des femmes sont emprisonnées pour avoir refusé précisément de porter ce signe religieux.  Au lieu de tout cela, j’ai préféré m’arrêter sur deux informations passées presque inaperçues dans l’actualité car elles nous interpellent toutes et tous.
La première est la proposition de loi déposée par Gabriel Attal et le groupe EPR visant à élever Alfred Dreyfus (1859-1935) au grade de général de brigade  à titre posthume. Cette proposition sera discutée à l’Assemblée nationale le 2 juin prochain.
A l’heure où les signes d’antisémitisme se multiplient dans notre pays il s’agit là d’un geste symbolique fort adressé à l’opinion publique, en même temps qu’un acte de réparation posthume envers cet officier français accusé, humilié et condamné à tort parce que juif. Rappelons qu’il a été radié des cadres de l’armée, emprisonné et exilé sur l’île du Diable. Le 13 juillet 1906, l’officier a été cependant réhabilité par la Cour de cassation qui a réintégré Dreyfus au sein de l’armée, mais sa carrière a été considérablement freinée.  Or, ce grade de général, il l’aurait obtenu sans l’ignoble machination dont il a été victime. L’élever à ce grade réparerait l’indignité dont il a fait l’objet et honorerait la République. Pour ceux qui l’ignorent il n’est pas inutile de rappeler que le capitaine Dreyfus a été accusé d’avoir livré des documents secrets à l’Allemagne, alors qu’on a appris plus tard que le traître était le commandant Ferdinand Esterhazy, fait reconnu par le colonel Georges Piquart, chef du service des renseignements militaires. Cette affaire avait donné lieu au célèbre cri de l’écrivain Emile Zola « J’accuse … » publié dans le journal l’Aurore, fondé par Clémenceau, du 13 janvier 1898
A l’occasion d’un reportage que j’ai  effectué dans les années 1990-2000 en Guyane, lors du lancement d’une fusée Ariane sur le pas de tir de Kourou, j’ai eu l’occasion, en même temps qu’une visite de vestiges de l’ancien bagne de Cayenne, de découvrir l’île du Diable, cet ilot rocheux, où a été envoyé le capitaine Dreyfus pour purger sa peine. L’endroit est des plus inhospitaliers, à croire qu’on l’avait emprisonné dans un tel endroit par crainte d’une contamination de sa judéité. Son seul voisinage était en effet les requins, dont les eaux sont infestées, et il était approvisionné par un ingénieux système de poulie depuis l’île Royale voisine, les forts courants interdisant tout accostage. Il a vécu sur cette île un calvaire, le quotidien d’un mort en sursis.
 Aujourd’hui, lui attribuer deux étoiles ne ferait que reconnaître, pour ses descendants, l’injustice dont il a été victime et par ce geste,  l’État qui a déjà reconnu sa culpabilité assumerait ses responsabilités. En cela, ces deux étoiles scintilleraient sur la dépouille du capitaine.
J’ai intitulé la deuxième information : Murielle Robin, 30 ans sous l’emprise de l’alcool
Il y a quelque chose de terrible d’apprendre de la bouche même  d’une vedette du show-biz, humoriste très populaire, qui a rempli des dizaines de Zénith au cours de sa carrière, les ravages de l’alcool. Murielle Robin est à la fois drôle et subtile, et il suffit de la voir apparaître sur scène pour déjà avoir envie d’éclater de rire. Ses mimiques nous ravissent autant que ses propos et ses répliques et font le succès de ses spectacles, qu’il s’agisse d’une comédie théâtrale ou d’un one-woman-show. Apprendre qu’elle a été addicte à l’alcool durant trente ans a quelque chose de pathétique et de terrible car il ne s’agissait pas d’un alcoolisme mondain, mais d’une dépendance qui transforme une personne en esclave de la bouteille.
Murielle Robin se souvient de ces années, où elle a traversé l’enfer lorsqu’elle buvait comme un trou : « Un homme qui boit, c’est un bon vivant, une femme qui boit c’est une pochtronne ». Ce qui a sans doute encore ajouté à sa souffrance morale.
On est d’autant plus ému et révolté lorsqu’elle nous révèle que cette addiction à l’alcool résulte d’un viol qu’elle a subi enfant, à l’âge de dix ans.  Quand l’ignoble débouche sur le désespoir. On ne nait pas alcoolique et on ne le devient pas sans raison, la consommation exagérée de boissons fortes cache souvent une profonde détresse, une grande solitude. La bouteille de whisky est un cache-misère pour des milliers de personnes qui vivent dans un brouillard permanent, et dont elle est le seul refuge.
Oui, Murielle Robin nous fait rire, comme seuls savent le faire les clowns tristes, et sa performance est d’autant plus exceptionnelle et admirable que ce rire lui a permis, durant des décennies, de dissimuler une blessure secrète terrible, une plaie qui ne se refermera jamais. Chapeau l’artiste ! Et merci à elle pour cet aveu poignant, plein d’humilité et de courage qui force le respect. Nous ne l’aimerons que davantage.
Alfred Dreyfus et Murielle Robin, les deux destins tragiques d’un homme et d’une femme, le premier victime de la trahison et la seconde de ses démons.
Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

La tentative de meurtre d’un pompier à Evian suite à un rodéo, un geste criminel gratuit !

Il y a quelques jours à Evian, un jeune pompier volontaire a tenté de dissuader un conducteur, chauffard serait un mot plus approprié, de se livrer à un rodéo dangereux devant la caserne. Ce dernier n’a pas hésité à percuter violemment le soldat du feu et à lui cracher dessus au passage. Un acte ignoble qui mérite d’être sanctionné très lourdement comme tous ceux commis à l’encontre des personnes détentrices de l’autorité et porteuses d’un uniforme.

Après avoir été pendant un long moment entre la vie et la mort, l’état de santé du pompier s’est aujourd’hui amélioré et serait désormais hors de danger. Un grand merci à lui pour son acte héroïque face à une fripouille dégénérée et débile qu’on devrait mettre au milieu d’un incendie pour voir s’il court aussi vite, qu’il roule avec sa voiture lors d’un rodéo. Rappelons que chaque année ces pompiers volontaires sauvent des milliers de vie, du feu, de la noyade, lors de collision sur la route ou à l’occasion de tempêtes et qu’ils n’hésitent pas à payer du prix de leur existence leurs actes héroïques. S’en prendre à eux, comme ici, ou en les caillassant lorsqu’ils interviennent dans les cités pour des feux de poubelles, est une honte et constitue un acte ignominieux indigne d’êtres qui se disent civilisés.

La justice doit avoir la main lourde envers ces délinquants et criminels, comme à l’égard des auteurs de faits de violence à l’encontre des fonctionnaires du service public tels que les policiers, les enseignants, les magistrats et les personnels pénitentiaires

Saint-Tropez, qu’attend-on pour exclure du collège ces deux trublions ?

Déjà exclus une première fois, deux élèves harceleurs d’un établissement scolaire de Saint-Tropez on été réintégrés sur décision du rectorat, en dépit d’un mouvement de grève d’une centaine d’enseignants indignés par leur retour en classe.

Et voilà qu’à peine revenus au collège ces deux ados au profil des Dalton, ont recommencé leurs manœuvres d’intimidation à l’égard de leur victime … incroyable et inexcusable ! Le comble c’est que si ces mauvaises graines sont revenues c’est suite à une démarche de leurs parents, qui devraient plutôt avoir honte de leur comportement et s’excuser auprès le l’élève harcelé, pris pour cible de leur cruauté. Ces sauvageons, comme disait Jean-Pierre Chevènement ancien ministre de l’Intérieur, viennent de nouveau d’être « interdits « de séjour  » de l’établissement, mais nul doute que leurs parents vont à nouveau faire appel de la décision du proviseur, peut-être même auprès du tribunal administratif. Voilà comment aujourd’hui notre société protège les délinquants, plutôt que les victimes !

Mais que font les gendarmes de St-Tropez ? Allons, Cruchot sévissez et mettez moi ces petites racailles en cellule, où est leur véritable place !

Un chef terroriste à l’Elysée, la fumée blanche au Vatican et la face cachée d’une secte islamo-gauchiste

Sur mon bloc-notes de cette semaine, j’ai retenu trois faits saillants qui ont transcendé l’actualité.

Le premier est la poignée de main honteuse et humiliante, indigne d’un président de la République française avec le terroriste syrien Al-Joulani, reçu en grandes pompes à l’Elysée.On se souviendra longtemps de cet accueil ignominieux, véritable insulte à la mémoire des victimes et des familles des attentats terroristes du Bataclan et du Stade de France qui ont ensanglanté Paris le 13 novembre 2015, causé la mort de quatre-vingt-dix personnes et blessé plusieurs centaines. Comment pourrait-on oublier ? Or, à cette époque l’actuel chef de la Syrie était le leader incontesté d’Al-Nostra un groupe de fanatiques islamistes a l’origine de cette tuerie et de cette barbarie.

Macron a beau nous expliquer par A + B qu’il s’agit ni plus ni moins de real politique et que si nous ne faisons rien la Syrie tombera dans l’escarcelle de la Russie, de la Chine, de la Turquie ou de l’Iran, (il est d’ailleurs bien le seul à croire encore à une influence française au Proche et Moyen-Orient) rien ne l’obligeait à tous ces salamalecs envers le jihadiste sur le perron de l’Elysée, ni à vouloir à tout prix être le premier chef d’Etat occidental à le recevoir en visite officielle. Il n’arrive déjà pas à obtenir de l’Algerie la libération de l’écrivain Boualem Sensal, c’est dire sa crédibilité.

A sa place, je mettrai le drapeau tricolore du palais en berne, comme d’autres portent une cravate noire en signe de deuil, car ce geste symbolique désastreux a écorné gravement nos valeurs de démocratie. On se souvient que sous François Hollande un livre est paru sous le titre : « Un président ne devrait pas dire cela », sous Emmanuel Macron le titre pourrait être :  « Un président ne devrait pas faire ça ! » Une chose est certaine, cette poignée de main d’ Emmanuel Macron restera à tout jamais comme une tache indélébile  qui marquera au fer rouge ses deux quinquennats du sceau de l’infamie.

Le deuxième fait est l’élection du successeur de François à Rome.
Une élection qui contraste terriblement avec l’époque actuelle où le secret l’emporte sur la transparence, sans meetings télévisés, ni sondages, sans réseaux sociaux et sans salle de presse au Vatican, mais avec le décorum en prime,  et surtout une fumée comme moyen de communication pour annoncer le nom du cardinal victorieux, un peu comme les indiens communiquaient entre eux du Nevada au Colorado.  Ici, pas de décompte télévisuel pour attendre le 20 Heures de TF1 et  des chaînes d’infos en continu. L’église en effet n’est pas une démocratie mais une monarchie et seuls les grands électeurs (133 cardinaux) ont voix au chapitre, où plutôt dans la chapelle Sixtine, au lieu et place du milliard et demi de chrétiens, à qui on ne demande pas leur avis. Un procédé électoral propice à toutes les manœuvres au sein de la curie romaine, pour un résultat que personne ne songerait à contester. Et de ce point de vue l’élection d’un pape américain de 69 ans, Robert Francis Prevost, dont la mère est italienne et le père français, a déjoué tous les pronostics. A 69 ans, Léon XIV,  267ème pape de l’histoire a sur son bureau de gros dossiers qui l’attendent : la place des femmes dans l’église, le célibat des prêtres, le dialogue inter-religieux avec l’islam, le rapprochement avec les orthodoxes, sans oublier l’assainissement des finances du Vatican. Et pour tout cela il devra compter essentiellement sur lui-même et ne pas attendre de miracle de l’au-delà.
La troisième information est la sortie en librairie de l’ouvrage «  La meute », le livre choc sur la secte LFI et les révélations sur le couple Thenardier du 21e siècle.
A la lecture de ces pages on y apprend que cette secte laïcarde et païenne (le christianisme à ses origines fût lui-même une secte, on l’oublie trop souvent) est dirigée par un gourou : Jean-Luc Mélenchon, 73 ans assisté de la «  femme du chef », Sophia Chikirou, 45 ans, tous deux faisant régner l’ordre et la terreur comme le faisait jadis en Roumanie le couple maudit Nicolae et Elena Ceausescu, dans les années 1990. C’est au point que le député LFI de la 7ème circonscription des Bouches-du-Rhône, Sébastien Delogu a lui-même déclaré dans une crise de delirium tremens : «  Il (Mélanchon) est Dieu et je suis le fils de Dieu » … du grand n’importe quoi, se gardant bien de préciser si Sophia Chikirou était la Vierge Marie.
Félicitations aux deux journalistes Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour leur enquête, étalée sur deux ans et demi, qui décrit la face cachée et  les dérives d’un mouvement factieux et violent où les purges sanctionnent les contestataires.  A savoir ou, quand LFI exclu les insoumis récalcitrants et puni l’insoumission à un chef devenu paranoïaque qui a fait de l’antisémitisme une logique clientéliste. Le vote ouvrier ayant déserté la gauche depuis des années au profit du « Rassemblement national », l’objectif de LFI est d’aller chercher le vote des immigrés et des musulmans de banlieue, considérés comme le nouveau prolétariat des temps modernes. Telle est la stratégie de conquête du pouvoir de l’ancien trotskyste et de sa machine de guerre.
Une semaine ordinaire en quelque sorte  ….
Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

Cyrille Hanouna, la Commedia dell’ arte

Faut-il que la France soit à ramasser à la petite cuillère pour envisager, imaginer un seul instant que cet animateur télé, populiste s’il en est, puisse postuler en 2027 à la présidence de la République.
Quoi que … la politique étant devenue un tel cirque qu’y voir figurer un clown est presque naturel, c’est dire ! Cela illustre l’état de décomposition de notre pays à un moment où les dangers multiformes n’ont jamais été aussi grands et nombreux et qu’il mériterait un chef d’Etat digne de ce nom, un homme politique respectable et respecté, et nom un saltimbanque, un amuseur de foire, un polichinelle télévisuel, tout juste bon à être un bouffon pour le petit écran dans le cadre de son émission « Touche pas à mon poste » TPMP, sur la défunte chaine C8
Hélas, comme le dit un proverbe chinois le poisson pourrit toujours par la tête !

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