Catégorie : La plume au vent Page 2 of 34

Ecrire pour exister, afin d’atteindre l’immortalité

Comme le prouve ces étagères remplies de livres anciens, écrire c’est marquer son empreinte dans le temps et hors du temps. C’est continuer à exister au-delà de la mort, c’est vouloir prolonger la vie indéfiniment. Cela n’est en rien orgueilleux, ni présomptueux, c’est le propre de tout homme, et sa fierté, de laisser aux générations suivantes le fruit de son passage sur terre. Pour certains, il s’agira d’une entreprise léguée à ses enfants, pour d’autres le produit de leur imagination, de leur créativité à travers des récits, des fictions, des romans historiques qui nous aurons instruit et distrait. En réalité, on ne devient pas immortel en entrant sous la coupole, à l’Académie, on le devient en écrivant des livres, ce qui est, il est vrai, souvent le cas des académiciens.

Tous auront alors fait œuvre utile ici-bas. Alors que nous serons redevenus poussière dans notre cercueil, ou petit tas de cendres anonyme après avoir été incinéré, nos livres nous survivront, dans une bibliothèque familiale ou municipale, dans des cartons poussiéreux entreposés dans un grenier, ou cachés au fond d’une cave. Quelqu’un, un jour, les ressortira alors de l’oubli, et leur donnera une nouvelle vie. En cela, écrire procure l’immortalité à chaque auteur et revient à partir à la conquête du graal ou de la pierre philosophale. C’est une aventure extraordinaire que vit chaque romancier et tout écrivain face à son ordinateur, dans le silence de la journée ou la torpeur de la nuit.

Le livre transcende le calendrier et, si l’on songe à la bibliothèque d’Alexandrie, ne connaît que l’éternité comme ultime échéance. On comprend mieux pourquoi les bibliothèques sont des lieux magiques peuplés de fantômes bienveillants, tels Victor Hugo, Léon Tolstoï, Tourgueniev, Dostoïevski,  Steinbeck, Alberto Moravia, Kessel, Albert Camus, Hemingway, Caldwell, Stendhal, Albert Londres, etc.

Les bibliothèques sont une part de notre humanité, une boussole dans notre existence, un phare sur notre chemin. Les bibliothèques sont aussi un des rares lieux de silence au milieu d’un océan de bruits.

Donald Trump – Elon Musk, de la lune de miel à la lune de fiel !

Rien ne va plus entre les deux hommes, qui hier encore filaient le parfait amour. Leur complicité aura fait long feu et les deux mâles dominants ont sortie les couteaux pour s’étriper gaillardement devant les caméras et sur les réseaux sociaux.

Entre l’homme le plus puissant du monde et celui réputé pour être l’un des plus riches de la planète il y a de l’eau dans le gaz, et pas sûr qu’ils recollent les morceaux sanguinolents de leur duel médiatique, tant ils sont éparpillés sur les murs du bureau ovale. Les deux machos, qui affirment, l’un et l’autre, avoir la plus grosse, ont entamé une procédure de séparation de corps avant que le tribunal ne prononce le divorce. On croirait assister à un spectacle de la commedia del arte avec Trump dans le rôle de Guignol ! C’est à la fois drôle et consternant, et surtout pathétique de la part de deux personnages parmi les plus influents de la planète.

PS : Aux dernières nouvelles Trump aurait rendu à Musk là Tesla qu’il lui a achetée, et Musk, de son côté, a envoyé à la casse la fusée Space X censée ravitailler les astronautes américains sur la station spatiale. Tout cela est un peu mesquin, n’est-ce pas ?

Philippe Labro est mort

L’ancien patron de RTL est décédé d’un cancer, et la profession de journalistes pleure l’un des siens.

C’est grâce à des hommes comme lui, et quelques autres à Europe 1, que je suis devenu journaliste à la radio, rédacteur en chef de West FM, car il m’avait transmis sa passion de « parler dans le poste ». Je lui dois des milliers d’heures de direct, d’interviews, de reportages inoubliables à travers le monde et une aventure formidable. Ce sont des hommes comme lui qui m’ont fait comprendre que la radio était un outil de communication magique, par la proximité, la complicité qu’elle entretient avec les auditeurs. Il suffit de se souvenir de l’émission phare, et oh combien populaire, de RTL « Les routiers sont sympas » avec Max Meynier qui nous entraînait sur les routes jusqu’au bout de la nuit.

Je me souviens, comme si c’était hier, de ce jour où j’ai débarqué à Paris, rue Bayard, pour effectuer un stage auprès d’Alain Hamon, grand reporter à la station, pour les affaires de justice, le droit m’ayant préparé aux faits divers. De ce jour le micro est devenu ma boussole, jusqu’il y a encore quelques mois alors que j’animais une émission de géopolitique sur Diasporavision. Philippe Labro était le boss incontesté, la figure mythique de RTL, avant qu’il ne devienne romancier et parolier de chansons pour Johnny Hallyday et Eddy Mitchell. J’ai toujours admiré cet homme talentueux, fin connaisseur de l’Amérique, et sa voix reconnaissable entre toutes.

Il était un merveilleux conteur, élégant et cultivé. Un exemple, un modèle, une incarnation du métier de reporter aux semelles de vent. Avec lui disparaît un seigneur de l’information, à l’image des Albert Londres, Joseph Kessel, Lucien Bodard, Francis Huger et quelques autres, un maître es-journalisme qui a inspiré des générations d’apprentis reporters.

Aujourd’hui, RTL est en deuil, la presse plus généralement et un nombre infini d’auditeurs anonymes qui l’écoutaient, l’appréciaient, l’admiraient, le respectaient. Je suis l’un d’entre eux et je lui souhaite de reposer en paix. 💐💐💐

Les hommes politiques, ces pompiers pyromanes

On s’inquiète à juste titre de la montée récurrente des violences urbaines, et autres scènes de pillage, y compris les soirs de fête. Mais nos gouvernements, eux-mêmes, ne sont-ils pas violents et ne donnent-ils pas le mauvais exemple ? La seule différence est que la violence d’Etat est légale, tandis que celle de la rue ne l’est pas. Tout n’est qu’une question juridique, au mieux un bon sujet au bac philo, j’en veux pour preuve l’analogie entre les violences intra-muros et les conflits internationaux, les deux étant intimement liés.

Ces cinq dernières années les dépenses d’armement dans le monde ont augmenté de 34%, la France est d’ailleurs le deuxième pays exportateur dans le monde, la guerre est redevenue à la mode et après cela, on s’étonne que les Kalachnikovs circulent librement dans les cités et s’achètent sur Internet. On est passé de l’ère de la diplomatie à celle de la force armée en Ukraine et au Moyen-Orient notamment, avant que demain un autre conflit de haute intensité ne surgisse quelque part ailleurs, pourquoi pas dans le Pacifique à propos de l’île de Taïwan.

En 1974, déjà, Yasser Arafat alors président de l’OLP, s’adressait aux délégués de l’ONU : « Je suis venu avec un rameau d’Olivier et une arme de combattant pour la liberté (il portait en effet un colt à la ceinture). Ne laissez pas le rameau d’Olivier tomber de mes mains ». C’est pourtant ce qui s’est passé.

Et après cela nos dirigeants, dont beaucoup sont des apprentis sorciers, et pour certains des réincarnations de César Borgia, entendent pacifier nos banlieues ? Ce serait à mourir de rire si la situation n’était pas aussi dramatique. Nos pays occidentaux sont en ébullition et la planète une marmite sur le point d’exploser, à un moment où quelques-uns s’apprêtent à allumer la mèche. Depuis quelques années, on voit ressurgir les Empires et leur besoin de conquête territoriale, la raison en est simple, pour survivre au chaos intérieur ces empires doivent exporter le chaos hors de leurs frontières. Il en va de leur existence, c’était déjà vrai avec l’Empire Romain ainsi que sous les tsars de la sainte Russie. Un orfèvre en la matière, l’un des zélés serviteurs de Vladimir Poutine, Vladislav Sourkov, aujourd’hui limogé par son maître, n’a-t-il pas écrit : « Toute société est soumise à la loi physique de l’entropie« , aussi stable soit-elle, en l’absence d’intervention extérieure, elle finit par créer le chaos en son intérieur. Cela était vrai sous l’Antiquité et cela l’a été également au XXème siècle avec pour les Américains les guerres désastreuses du Vietnam et d’Irak, et de la Russie avec son expédition militaire calamiteuse en Afghanistan. Autant de fiascos militaires historiques, mais où pendant ce temps les dirigeants de ces pays ont muselé leur opposition. Mieux vaut une bonne guerre chez les autres, qu’une guerre civile chez soi, et l’Ukraine est aujourd’hui la victime de cette sinistre stratégie de Vladislav Sourkov.

Quelles leçons a-t-on tiré depuis 2000 ans ? Aucune ! L’histoire est pourtant là pour nous éviter la répétition des erreurs du passé. On déplore, et à juste titre, les pillages de magasins de luxe sur les Champs-Élysées, mais que n’a-t-on dénoncé en 2014 l’annexion de la Crimée, en violation de toutes les lois internationales instaurées au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Qu’est devenu le respect de la souveraineté territoriale des nations votée par les Nations-Unies ? Qu’est-ce qui a changé depuis que Cortès a anéanti l’Empire Aztèque ? Aujourd’hui les nouveaux conquistadors appartiennent à la tech, et le tonnerre d’Internet et de l’IA a succédé à la foudre des mousquets du XVIe siècle.

Les prédateurs ont seulement changé de nom, et une fois de plus les gouvernements ne donnent pas le meilleur exemple.

On s’étonne de la violence, mais on ne s’étonne pas que moins de 10% des intervenants à l’ONU soient des femmes. Comment en être surpris lorsqu’on sait que « la politique n’est que la continuation de la guerre par d’autres moyens », une définition bien virile, née surement d’un esprit machiste. Résultat, à New-York on peut constater le niveau particulièrement élevé de testostérone qui flotte dans les couloirs des Nations-Unies. Qui se souvient encore aujourd’hui des propos prémonitoires de J. F. Kennedy à La Tribune de marbre des Nations-Unies, lors de la crise des missiles de Cuba : « … Jamais les nations du monde n’ont eu autant à perdre, ni autant à gagner. Ensemble nous sauverons notre planète, ou ensemble, nous périrons dans ses flammes ».

A force de jouer avec le feu, on finit inévitablement par déclencher un incendie, au niveau d’un pays, comme à l’échelle du globe, et aujourd’hui on ne compte plus le nombre de pyromanes et de foyers. On se rassurera en pensant que la sagesse, toute relative, des hommes politiques nous a jusqu’à ce jour protégé de l’apocalypse nucléaire, mais on s’inquiètera en pensant que depuis 1947, année au cours de laquelle les physiciens du projet Manhattan ont expérimenté leur bombinette atomique dans le désert du Nouveau- Mexique, l’aiguille de l’horloge du monde n’a jamais été aussi proche de minuit.

La situation actuelle n’est pas sans nous rappeler le sort des poissons abyssaux, habitués à survivre sous la pression des milliers de tonnes d’eau des océans, qui explosent lorsqu’ils remontent à la surface.

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des morts si lourds dans les cercueils ….

Quand on voit dans les rues de nos cités le nombre grandissant de rixes mortelles entre adolescents, de règlements de comptes entre dealers, de meurtres antisémites et d’attentats terroristes on ne peut que souscrire à la proclamation de Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, lorsqu’il parle « d’une société laxiste qui a engendré  une fabrique de barbares », autrement dit des clans, des tribus (le fameux séparatisme) dont  l’une des premières règles est la violence et le rejet des règles de l’Etat de droit.
Ces individus  en effet s’en prennent à notre civilisation, de la même façon que dans l’Antiquité les Burgondes et les Visigoths s’en prenaient aux civilisations grecques et romaines. Du coup tous les territoires sont touchés, les grandes comme les  villes moyennes, jusqu’à nos plus petites localités rurales.
Les mots du ministre de l’Intérieur sont bien choisis. Il est urgent de déconstruire la fabrique des barbares !
Il faut reconnaître que ce délitement de la société est grandement favorisé par une police entravée, une justice surchargée et un système pénitentiaire qui n’offre plus un nombre de cellules suffisant aux délinquants et criminels. Où sont les dix mille places de prison promises par le chef de l’Etat en 2017 ? Résultat, il existe dans le pays un sentiment d’impunité générale et les nouveaux barbares ne redoutent plus l’Etat de droit français, craignent davantage la loi des caïds, l’ordre mafieux que le code de procédure pénale et la salle d’audience des tribunaux correctionnels. Dans notre société, il n’y a que les familles des victimes qui prennent « perpètes », comme les parents du jeune Matisse, huit ans, qui a été assassiné à coups de machette par un afghan âgé de quinze avant d’être condamné à seulement huit ans de prison ferme, après que les juges aient reconnu chez lui une « altération du discernement ». Voilà ce qu’est devenu notre Etat de droit lorsque le code pénal n’est plus en adéquation avec la réalité d’aujourd’hui.
Alors, la France « fabrique de barbares » ? Oui, si l’on songe à cette culture de l’excuse, mise en avant par le système judiciaire depuis plus de trente ans, favorisée par une gauche permissive et angélique, à la dislocation du foyer familial qui a permis la prolifération d’une génération d’adolescents violents, guidés par leurs seules pulsions et encouragés par les réseaux sociaux, mais aussi au développement à grande échelle du trafic de drogues, générant une économie parallèle et l’argent facile, et une multiplication grandissante du nombre des consommateurs. Sans oublier une défaillance du système éducatif. En clair, un abandon généralisé, un renoncement permanent des personnes et des institutions. Les piliers de notre démocratie se sont lézardés sous nos yeux et aujourd’hui nous assistons, impuissant, à l’ébranlement de tout notre édifice républicain, où le régalien est en voie de disparition du fait de nos petites lâchetés, de la perte de nos repères et du sens que nous donnions, jusque-là, à l’existence.
Ces barbares, ces mineurs hyper violents sont en totale rupture avec toutes les valeurs, les codes de notre société, ainsi que les règles de la vie en commun. Aujourd’hui ces jeunes malfrats volent, pillent, trafiquent, rafalent à l’arme automatique, font régner un climat de terreur dans les cités et tuent sur commande, sans aucun discernement, ni retenue. Ils assassinent pour quelques milliers, voire centaines d’euros, partant du principe que la « vie ne vaut rien« , oubliant seulement que « rien ne vaut une vie« .
Doit-on pour autant se décourager, s’avouer vaincu, certes non, mais la réponse ne viendra que d’une reprise en main énergique, familiale et scolaire, et de sanctions fortes et immédiates. Ici, comme pour l’islamisme radical il nous faut prendre conscience du danger. Assez de temps perdu, il est temps d’arrêter de faire preuve d’angélisme, de nourrir cette culture de l’autoflagellation dont nos compatriotes raffolent. Il nous faut être inflexible et n’accepter aucune concession, refuser tout renoncement.

La survie de nos libertés, de notre démocratie, de nos valeurs « made in France » passe par un changement résolu de nos comportements et une volonté sans faille de rétablir l’ordre et la justice sans lesquelles toute vie en collectivité est impossible. Il faut aussi savoir condamner fermement des propos comme ceux tenus récemment par l’acteur Mathieu Kassovitz « la réalité c’est qu’on ne peut pas vivre dans une France blanche. Les ‘français de souche’ sont ‘des fins de race’. » qui contribuent à la démobilisation nationale, au dénigrement de nos racines, une haine des identités. Dire des choses pareilles c’est avouer qu’on n’aime pas son pays, puisqu’on rêve d’effacer son peuple. Et bien si tel est le cas, l’honnêteté voudrait qu’on le quitte pour de meilleurs cieux. Personne n’oblige quiconque à vivre en France malgré lui.

A en croire l’acteur, dont j’ai beaucoup aimé le rôle dans la série télévisée « Le bureau des légendes » d’Eric Rochant,  nous serions une queue de race, des reliques condamnées à disparaître dans le grand bain du métissage, un monde sans transmissions, sans mémoire. On retrouve ici le langage de la France Insoumise, LFI dont on ne sait d’ailleurs s’il s’agit d’un sigle politique ou d’une maladie mentale, qui prétend que pour atteindre une paix universelle fantasmée il convient de dissoudre les identités. Pour elle, cet antiracisme de cour de récré a viré à l’obsession raciale, maladif donc.

Nous avons tous une responsabilité commune, celle de refuser l’inéluctable, d’être collectivement des acteurs et non des observateurs passifs, des lanceurs d’alerte avec les moyens qui sont les nôtres, car demain les jeunes générations nous jugeront. Et l’Histoire aussi. Souvenons-nous des propos de Montherlant : « Ce sont les mots qu’ils n’ont pas dits, qui font les morts si lourds dans leur cercueil« . Ne soyons pas ces morts si lourds.
Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

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