Catégorie : Accueil Page 10 of 51
Sergio Leone n’aurait pu imaginer meilleurs qualificatifs pour le dictateur et l’homme le plus puissant d’Occident. Et en Alaska, seuls les décors du film étaient différents, les indiens remplacés par les esquimaux, les flèches par des harpons, et les tipis par les igloos.
En fait, dans ce territoire initialement russe, cédé aux Etats-Unis en 1867, le Russe aurait pu menacer son homologue (hôte des lieux) de l’envahir afin de le récupérer, comme il tente de le faire désespérément depuis 2022 avec l’Ukraine. Il ne l’a pas fait, non par courtoisie républicaine, mais parce que l’os cette fois aurait été difficile à digérer. L’ours, malgré sa force, se méfie de l’aigle aux serres d’acier et à la vue perçante !
L’envie ne devait pas lui manquer car le sous-sol de l’Alaska recèle d’immenses ressources naturelles et de gisements pétrolifères, money is money. Le fait d’avoir été accueilli (avec le tapis rouge) sur l’une des plus grandes bases US a dû le faire réfléchir à deux fois, Trump ayant pris soin de faire disposer sur le tarmac de la base une flottille de bombardiers F-22 dans une superbe mise en scène hollywoodienne. Tapis rouge et bombardiers stratégiques, un savant cocktail Trumpien, pas folle la guêpe !
Si l’ancien colonel du KGB avait revendiqué cette possession, nul doute qu’Emmanuel Macron aurait de suite adressé une lettre recommandée à la Maison Blanche pour enjoindre son locataire de lui restituer la Louisiane, vendue par Napoleon aux Etats-Unis le 30 avril 1803. Cela aurait été logique !
Aujourd’hui, dans le nouveau monde, on voit bien que les traités internationaux ne valent pas chipette et qu’on se fiche comme de l’an quarante des résolutions de l’ONU.
Mais tout est bien qui finit bien, au terme de l’apéritif dînatoire, à base de viande de phoque et d’américano glacé entre les deux hommes, l’Alska reste bien propriété de l’Amérique, ainsi que la Louisiane. On a échappé de peu à la confrontation nucléaire.
Avec tout cela, on en oublierait presque l’Ukraine. Rassurez-vous les deux dirigeants, meilleurs frères ennemis, en ont bien parlé, avant de convenir « qu’il n’y avait rien à dire », qu’il n’y avait rien de nouveau à l’Est. Pas de quoi alimenter une fâcherie entre deux businessmen pour qui comptent seulement le fric, le troc et le deal, Poutine passant pour l’un des hommes les plus riches du monde, et Trump pour un magnat de l’immobilier.
Ainsi va le monde en 2025 ! Vous pouvez dormir tranquilles braves gens, les puissants de la planète veillent au grain comme le prouve leur entente cordiale en Alaska, quitte à échanger leur verre de whisky-vodka sur le dos des peuples.
Jean-Yves Duval, journaliste écrivain
Il a oublié au passage que si les racines françaises sont chrétiennes, la France est un État laïc et qu’il ne gouverne pas depuis la basilique Saint-Pierre de Rome, mais depuis le palais de l’Élysée. Il n’est pas Pape, mais seulement président de la République, il ne règne pas sur plusieurs milliards de croyants mais sur quelques soixante-dix millions de citoyens.
Et si les voix du seigneur sont impénétrables, les voix élyséennes sont quant à elles indéchiffrables.
On l’oublie un peu vite, mais qui dit échange de territoires, dit aussi échange de personnes qui les occupent ! Leur demande-t-on leur avis ? On nous a déjà fait le coup à Yalta, lors de la 2eme guerre mondiale, lorsque Staline, Roosevelt et Churchill se sont partagés, ont dépecé plutôt, la Pologne, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Pologne et une partie de l’Allemagne. Résultat, ces populations ont vécu sous le joug soviétique et communiste pendant près de cinquante ans avant de reconquérir leur liberté !
On n’est pas instruit de l’expérience ?
Ce genre de marchandage sur le dos des peuples est proprement immoral et scandaleux. Les hommes et femmes ne sont pas des pions qu’on déplace à sa guise sur l’échiquier des nations, c’est révoltant, de l’arnaque pure et simple. Et d’ailleurs, de quels échanges parle-t-on, on doit plutôt parler de vol de territoires. Qu’à obtenu l’Ukraine après l’annexion militaire honteuse russe de la Crimée en 2014 ? Une partie de Moscou ou de Saint-Pétersbourg ? Rien de tout cela !
Qu’obtiendra-t-elle demain après l’annexion des quatre oblasts de l’Est (Lougansk, Kherson, Zaporijjia et Donetsk) par Poutine ? Rien, non plus, nada ! Un tel échange s’apparente à une vulgaire escroquerie au niveau du droit international qu’on foule aux pieds ! En plus d’être criminel, le régime de Poutine se double d’un délinquant de droit commun qui s’approprie indûment les biens d’autrui, les gangsters et mafieux n’agissent pas autrement, au nom de la loi du plus fort. Les russes sont des pirates des temps modernes qui ont substitué la couleur noire au drapeau rouge de la révolution d’octobre, faucille et marteau en moins. L’idéologie a changé, les mœurs non.
Et pour comble d’ironie, il faut qu’un occidental capitaliste, dépositaire de la bannière étoilée, lui-même peu regardant sur la légalité et en délicatesse avec la justice de son propre pays, se prête à cette odieuse combinaison. Pour lui, tout est bon afin d’obtenir le prix Nobel de la paix, dont il rêve comme un gosse capricieux de sa première console de jeux.
Cette alliance, contre nature, est celle de la carpe et du lapin !
Ce jeu de dupes, ces compromissions sordides entre les deux hommes sur le dos des peuples, en l’absence même du chef d’Etat ukrainien, premier intéressé, est odieux. La loi de la jungle et des affairistes a remplacé les traités diplomatiques et les règles internationales.
On est revenu au temps du chacun pour soi et Dieu pour tous, et non du « Un pour tous et tous pour un » glorifié par Alexandre Dumas.
Le temps des gentilshommes a laissé la place à celui des brigands, sans foi ni loi, à des méthodes de truands plus familiers des bas-fonds de la société que des institutions démocratiques.
Le monde que nous vivons est non seulement égoïste, pervers, violent et cruel il est aussi indécent et dépourvu d’éthique, c’est ce qui le rend irrespirable !