Quand on voit dans les rues de nos cités le nombre grandissant de rixes mortelles entre adolescents, de règlements de comptes entre dealers, de meurtres antisémites et d’attentats terroristes on ne peut que souscrire à la proclamation de Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, lorsqu’il parle « d’une société laxiste qui a engendré  une fabrique de barbares », autrement dit des clans, des tribus (le fameux séparatisme) dont  l’une des premières règles est la violence et le rejet des règles de l’Etat de droit.
Ces individus  en effet s’en prennent à notre civilisation, de la même façon que dans l’Antiquité les Burgondes et les Visigoths s’en prenaient aux civilisations grecques et romaines. Du coup tous les territoires sont touchés, les grandes comme les  villes moyennes, jusqu’à nos plus petites localités rurales.
Les mots du ministre de l’Intérieur sont bien choisis. Il est urgent de déconstruire la fabrique des barbares !
Il faut reconnaître que ce délitement de la société est grandement favorisé par une police entravée, une justice surchargée et un système pénitentiaire qui n’offre plus un nombre de cellules suffisant aux délinquants et criminels. Où sont les dix mille places de prison promises par le chef de l’Etat en 2017 ? Résultat, il existe dans le pays un sentiment d’impunité générale et les nouveaux barbares ne redoutent plus l’Etat de droit français, craignent davantage la loi des caïds, l’ordre mafieux que le code de procédure pénale et la salle d’audience des tribunaux correctionnels. Dans notre société, il n’y a que les familles des victimes qui prennent « perpètes », comme les parents du jeune Matisse, huit ans, qui a été assassiné à coups de machette par un afghan âgé de quinze avant d’être condamné à seulement huit ans de prison ferme, après que les juges aient reconnu chez lui une « altération du discernement ». Voilà ce qu’est devenu notre Etat de droit lorsque le code pénal n’est plus en adéquation avec la réalité d’aujourd’hui.
Alors, la France « fabrique de barbares » ? Oui, si l’on songe à cette culture de l’excuse, mise en avant par le système judiciaire depuis plus de trente ans, favorisée par une gauche permissive et angélique, à la dislocation du foyer familial qui a permis la prolifération d’une génération d’adolescents violents, guidés par leurs seules pulsions et encouragés par les réseaux sociaux, mais aussi au développement à grande échelle du trafic de drogues, générant une économie parallèle et l’argent facile, et une multiplication grandissante du nombre des consommateurs. Sans oublier une défaillance du système éducatif. En clair, un abandon généralisé, un renoncement permanent des personnes et des institutions. Les piliers de notre démocratie se sont lézardés sous nos yeux et aujourd’hui nous assistons, impuissant, à l’ébranlement de tout notre édifice républicain, où le régalien est en voie de disparition du fait de nos petites lâchetés, de la perte de nos repères et du sens que nous donnions, jusque-là, à l’existence.
Ces barbares, ces mineurs hyper violents sont en totale rupture avec toutes les valeurs, les codes de notre société, ainsi que les règles de la vie en commun. Aujourd’hui ces jeunes malfrats volent, pillent, trafiquent, rafalent à l’arme automatique, font régner un climat de terreur dans les cités et tuent sur commande, sans aucun discernement, ni retenue. Ils assassinent pour quelques milliers, voire centaines d’euros, partant du principe que la « vie ne vaut rien« , oubliant seulement que « rien ne vaut une vie« .
Doit-on pour autant se décourager, s’avouer vaincu, certes non, mais la réponse ne viendra que d’une reprise en main énergique, familiale et scolaire, et de sanctions fortes et immédiates. Ici, comme pour l’islamisme radical il nous faut prendre conscience du danger. Assez de temps perdu, il est temps d’arrêter de faire preuve d’angélisme, de nourrir cette culture de l’autoflagellation dont nos compatriotes raffolent. Il nous faut être inflexible et n’accepter aucune concession, refuser tout renoncement.

La survie de nos libertés, de notre démocratie, de nos valeurs « made in France » passe par un changement résolu de nos comportements et une volonté sans faille de rétablir l’ordre et la justice sans lesquelles toute vie en collectivité est impossible. Il faut aussi savoir condamner fermement des propos comme ceux tenus récemment par l’acteur Mathieu Kassovitz « la réalité c’est qu’on ne peut pas vivre dans une France blanche. Les ‘français de souche’ sont ‘des fins de race’. » qui contribuent à la démobilisation nationale, au dénigrement de nos racines, une haine des identités. Dire des choses pareilles c’est avouer qu’on n’aime pas son pays, puisqu’on rêve d’effacer son peuple. Et bien si tel est le cas, l’honnêteté voudrait qu’on le quitte pour de meilleurs cieux. Personne n’oblige quiconque à vivre en France malgré lui.

A en croire l’acteur, dont j’ai beaucoup aimé le rôle dans la série télévisée « Le bureau des légendes » d’Eric Rochant,  nous serions une queue de race, des reliques condamnées à disparaître dans le grand bain du métissage, un monde sans transmissions, sans mémoire. On retrouve ici le langage de la France Insoumise, LFI dont on ne sait d’ailleurs s’il s’agit d’un sigle politique ou d’une maladie mentale, qui prétend que pour atteindre une paix universelle fantasmée il convient de dissoudre les identités. Pour elle, cet antiracisme de cour de récré a viré à l’obsession raciale, maladif donc.

Nous avons tous une responsabilité commune, celle de refuser l’inéluctable, d’être collectivement des acteurs et non des observateurs passifs, des lanceurs d’alerte avec les moyens qui sont les nôtres, car demain les jeunes générations nous jugeront. Et l’Histoire aussi. Souvenons-nous des propos de Montherlant : « Ce sont les mots qu’ils n’ont pas dits, qui font les morts si lourds dans leur cercueil« . Ne soyons pas ces morts si lourds.
Jean-Yves Duval, journaliste écrivain