Catégorie : Accueil Page 11 of 31

Des sites de rencontre subventionnés par la CAF, la natalité n’a pas de prix !

Au cours de mes études de droit j’ai suivi un cours de sociologie, une matière de science sociale qui me séduisait beaucoup, mais j’étais loin d’imaginer qu’un sociologue puisse un jour proposer un abonnement à un site de rencontre grâce à une aide de la CAF pour … relancer la natalité en France ! En choisissant de devenir journaliste romancier et non sociologue, je réalise aujourd’hui à quel point j’ai échappé au ridicule d’enfanter une idée aussi fantasque. 

Car c’est bien l’initiative qui a été proposée dans le très sérieux hebdomadaire l’Express par l’éminent chercheur Julien Damon, à savoir « un grand service public en remplacement des sites Internet bien connus Meetic, Tinder et consorts ». Et pour augmenter le nombre de rencontres,  dans un but d’insémination et de procréation, notre homme suggère que la CAF délivre des « chèques ou des bons permettant d’avoir accès à ces outils numériques ». Il va même plus loin en proposant pour les adeptes de la drague à l’ancienne « que les pouvoirs publics soutiennent les bars, restaurants et salles de sport qui organisent des moments de rencontre ». L’essayiste part d’un constat alarmant : Avec 1, 68 enfant par femme en 2023 (je suppose que le 1 correspond à enfant complet, mais pour le 68, je m’interroge, il est vrai que j’étais meilleur en sociologie qu’en arithmétique)  l’indicateur de fécondité n’a jamais été aussi bas depuis 1945, à l’exception des années 1993 et 1994 qui ont été des bons millésimes pour les géniteurs.  Pire, pour les six premiers mois de cette année on a enregistré en France un recul de la natalité de 2,4 %, ce qui a incité Emmanuel Macron à appeler à un « réarmement démographique ».

Qui dit réarmement dit arsenal, donc  nouvelles armes, d’où la proposition de Julien Damon, vous me suivez ? Il aurait pu tout aussi bien déconseiller l’emploi des préservatifs qui constituent un obstacle sérieux pour des spermatozoïdes dans leur course d’endurance pour féconder l’ovule. De même que le port de masques médicaux, qui protège de la propagation des virus, ne favorisent pas les baisers amoureux. Mais SIDA et maladies vénériennes obligent, cette proposition concernant « les capotes anglaises » a été jugée irrecevable. Remarquez, Emmanuel Macron, en personne, a bien suggéré un « check-up de fertilité », à cette exception près que si son résultat est négatif cela ne résout pas le problème, ça ne fait pas avancer le schmilblick d’un iota. Mais il est vrai qu’il n’est pas sociologue, seulement président de la République. A chacun ses compétences, et de passer plus de cinquante jours à la recherche d’un nouveau Premier ministre l’a déjà suffisamment préoccupé. Cinquante jours quand même !

En revanche je me demande si notre chercheur ne ferait pas pousser des substances illicites dans son jardin ? Certes, son intention est des plus louables, mais si ce spécialiste des questions familiales  estime qu’avec son idée on va retrouver les 800 000 naissances annuelles nécessaires à l’équilibre des courbes de naissance en France je le trouve très optimiste. On fait peut-être moins d’enfants tout simplement parce que les couples, à la base de la fécondité, se forment plus difficilement et parce qu’ils se séparent plus aisément et rapidement. Le vrai problème est plutôt là. Et face à cela, que propose-t-il, interdire les divorces ?

Et je ne parle pas du coût d’une telle mesure pour le budget de la sécurité sociale, avec  3 160 milliards de dette, la France n’est plus à cela près.

Dans les années 1940, les allemands avaient eu une autre idée pour accroître la population d’un Reich prévu durer mille ans, créer des Lebensborn, des maternités,  où les pères étaient des SS et les futures mères des femmes volontaires, dans le dessein de concevoir, hors mariage, des enfants d’une race supérieure. Le résultat n’a pas été à la hauteur des espérances des dirigeants du régime, seulement 22 000 enfants sont nés de ce programme, entre 1935 et 1945, soit une goutte d’eau dans l’océan de la natalité allemande.

Ce qui est rassurant, c’est qu’en France, si on n’a pas de pétrole du moins a-t-on des idées !

 

Scène politique française, la commedia dell’arte !

Lorsqu’en 1871 Arthur Rimbaud écrivit, à l’âge de 16 ans, Le Bateau ivre, un bateau sans maître, chahuté par les flots, il n’imaginait pas combien un siècle et demi plus tard, la France ressemblerait à cette frêle embarcation décrite par le poète, et il m’arrive d’imaginer qu’en cet été finissant un certain Emmanuel Macron écoute dans un des salons de l’Elysée la chanson L’imaginaire de Léo Ferré tiré des quatrains de Rimbaud.

Il pourrait tout aussi bien flâner rue Férou à Paris où une reproduction intégrale du Bateau ivre occupe un long mur, celui de l’hôtel des impôts, non loin de l’endroit où le poète aurait présenté le poème pour la première fois. Peut-être puiserait-il dans la chanson de Ferré, ou le graffiti de la rue Férou, l’inspiration nécessaire à la désignation d’un Premier ministre et la nomination d’un nouveau gouvernement. Qui sait !

Car s’il n’était aussi dramatique de voir un pays gouverné par des ministres démissionnaires depuis plus d’un mois et demi, (et en même temps parlementaires) on pourrait croire à une représentation de la commedia dell’ arte, où le comique le dispute au tragique, lié au fait que la bande à Attal expédie les affaires courantes de la France depuis le 16 juillet, soit près de cinquante jours. Ah, on pouvait bien se gausser de la situation de nos voisins belges, voire espagnols ou italiens, car si nous avons décroché 64 médailles aux derniers Jeux Olympiques de Paris, nous avons aussi, depuis le 23 août, atteint le record de durée d’un exécutif démissionnaire sous la la IVème, qui était de 38 jours, et à deux doigts de battre celui de la 5ème République qui reste de 60 jours. J’ajoute que la France est également championne paralympique toute catégorie du fait de son infirmité politique actuelle.

Imagine-t-on une entreprise ballotée au gré des vents, face à la compétition nationale et la concurrence internationale sans ses cadres et dirigeants ? Une équipe sportive sans ses coachs et sélectionneurs ? La Basilique de Rome sans son évêque ? C’est Poutine, au Kremlin qui doit bien rire, de même que le calife ottoman d’Istambul ou le nouvel empereur chinois. Nous offrons à toute la planète un spectacle pitoyable, lamentable. J’entends d’ici les réflexions : « Ah, ces petits français arrogants … ces donneurs de leçons au monde entier …. ces gaulois dont le coq a aujourd’hui les pieds dans la m … » j’en passe et des meilleurs, tellement c’est affligeant, attristant, désespérant. Quelle humiliation ! Comment nos diplomates, après cela, peuvent-ils espérer être crédibles ? Heureusement que la culture,  nos chefs étoiles, le vin, le parfum et le sport hexagonal rayonnent encore à l’étranger pour sauver l’image du Made in France. On a rêvé de Léonardo Di Caprio dans « Titanic », on a Emmanuel Macron.

Ce lundi 2 septembre, ce sera le jour de la rentrée scolaire, les élèves seront là et les enseignants à leur poste, ne manquera que .. la ministre de l’éducation nationale !! Fait-elle grève, non,  » elle est démissionnaire » et expédie les affaires courantes (sic). Notre enseignement, déjà bien mal en point, ne méritait pas cet affront supplémentaire, comment oser parler « d’affaires courantes » alors qu’il s’agit de l’avenir de la jeunesse de ce pays.

Et pendant ce temps, Emmanuel 1er, celui qui se prenait pour Jupiter, en visite en Serbie, en pleine crise politique, en bon VRP de l’industrie de défense vient de vendre douze avions de chasse Rafale à ce pays, quel bon petit soldat ! A l’évidence Jupiter a été amputé d’une cuisse, à l’image de la Vénus de Milo. Mais que le bon peuple se rassure « il travaille jour et nuit depuis des semaines (y compris au Fort de Brégançon, dans le Var, où il a séjourné une partie du mois d’août, sans cependant trouver l’inspiration au grand air marin) pour trouver la meilleure solution pour le pays « . Elle est drôle la blague, elle est bien bonne celle-là, qui l’a mis, le pays, dans cette situation si ce n’est lui, à la suite d’une dissolution calamiteuse ? L’article 1240 du Code civil nous enseigne que « quiconque  cause  à autrui un dommage est tenu à le réparer » Serait-il le seul exempt de cette obligation ? Il a voulu briser son jouet (qui accessoirement est le nôtre), qu’il le répare, et le plus vite sera le mieux.

Et comble de l’ironie, on a vu tout au long de l’été, une auto-proclamée Première ministre, Lucie Castets, se pavaner devant les caméras de télévision en expliquant ce qu’elle comptait faire à son arrivée à Matignon, comme elle a dû déchanter, la malheureuse, lorsqu’elle a vu ses espoirs s’envoler du jour au lendemain ! Au cours des mois de juillet et d’août d’autres prétendants se sont aussi bousculés au portillon, les Carole Delga,  Xavier Bertrand,  François Bayrou, Laurent Vauquiez, Benoît Hamon, André Chassaigne, Huguette Bello, Cécile Duflot,  Clémence Guetté, Marine Tondelier, Laurent Berger,  plus récemment Ségolène Royal, etc. j’en oublie certainement, autant de dossards rouges et bleus qui ont fait long feu jusqu’à ce qu’un favori semble tenir la corde en la personne de Bernard Cazeneuve, celui qui ressemble tant à un notaire de province. Rassurons-nous, on a échappé de peu à la candidature de François Hollande, revenu du diable Vauvert et qui a retrouvé les bancs de l’Assemblée nationale. Le pire n’est jamais certain ! Le plus surprenant dans cette affaire c’est que tous ces postulants, vieux routiers de la politique, qui aspirent à succéder à Gabriel Attal, feignent d’ignorer que leur durée de vie à Matignon serait des plus éphémères car une motion de censure pend au nez de chacun, aucun parti n’ayant de majorité et ne souhaitant se coaliser avec d’autres.

Vanité des vanités, ils seraient bien inspirés de relire l’Ecclésiaste !

Oui vraiment, depuis des semaines, que dis-je des mois, voire plus encore, la scène politique française est devenue l’expression de la commedia dell’ arte, où des cabotins font preuve de naïveté, de duplicité, de fourberie, dans la droite ligne du théâtre populaire italien. On pourrait en rire, s’en amuser, s’il n’était question de la France et de l’avenir des français !

Squatteurs : ces piscines transformées en caves à vins ou en abris antiatomique …

Cette semaine j’aurais pu vous parler du regretté Alain Delon, mais qu’aurais-je pu dire de plus que ce que vont écrire les magazines Paris-Match, Gala, Le Point, Le Nouvel Obs, l’Express, etc. ? Rien ! Alors j’ai préféré m’en tenir à un fait de société, un brin scabreux, celui de ce squatteur qui après s’être introduit dans une résidence pour profiter de la piscine a fait une chute et est devenu tétraplégique.  J’entends déjà certains dire selon leur propre sensibilité « ce n’est que justice », ou « voilà ce que c’est, que de s’introduire frauduleusement dans la propriété d’autrui », ou encore « c’est bien malheureux », etc. Là où l’affaire se corse, bien qu’elle ait eut lieu dans la région toulousaine, c’est lorsqu’on apprend aujourd’hui que deux ans après les faits la victime aurait porté plainte … pour négligence contre les copropriétaires de la résidence ! Comme aurait dit le dramaturge Corneille, voilà bien une situation pour le moins  cornélienne.

En clair, voici quelqu’un qui, à la suite d’un plongeon dans une piscine qu’il avait squattée, se brise les vertèbres, et qui demande aujourd’hui réparation pour le dommage qu’il a subi. C’est le monde à l’envers, pensez-vous. Et bien non, car l’article 1244 du code civil stipule que « les propriétaires doivent répondre d’un dommage survenu chez eux, même si ce dommage est survenu alors que la personne était illégalement dans les lieux » … On avait déjà vu la difficulté de certains propriétaires pour récupérer un bien squatté en leur absence, la lenteur de la justice et les difficultés d’obtenir un arrêté d’expulsion par la préfecture et de son exécution par voie d’huissier afin de recouvrer leur bien, mais là c’est pire.  Vous êtes en vacances, en votre absence on fait mumuse dans votre bassin, sans y être invité, et vous êtes cependant considéré  comme responsable si le baigneur se blesse, ou pire,  boit la tasse et se noie.  Alors on fait quoi ? On campe, l’arme à la main autour de la piscine ? On établit des tours de garde, le père de famille de vingt heures à minuit et l’hôtesse des lieux de minuit à 6 heures du matin ? Que fait-on alors de l’intimité amoureuse du couple et de la nécessité de contribuer au développement démographique de la France et à l’indispensable renouvellement des générations ? On peut aussi envisager de construire, en plus d’un barbecue, un mirador pour surveiller les alentours, installer des pièges à loups et des sirènes d’alarme, au risque de réveiller tout le quartier à la moindre intrusion, embaucher des vigiles, équiper le terrain d’un système de vidéo-surveillance relié au commissariat du quartier, etc. Nous déconseillerons, cela va de soi, outre les mesures qui précèdent, celle qui consisterait à transformer son jardin en champ de mines.

Tout ceci est absurde me direz-vous et je serai d’accord, mais est-ce beaucoup plus absurde que le sort qui attend tout propriétaire de piscine susceptible au cours de chaque été de voir celle-ci utilisée à son insu par des visiteurs indésirables ? Car, sachez-le bien, tout préjudice corporel, même dans ce cas de figure, devra faire l’objet d’une indemnisation au terme d’une procédure civile, voire même l’attribution de dommages et intérêts suite à une décision de justice.

Et que fait-on, lorsqu’un arrêté préfectoral interdit de remplir d’eau sa piscine en période caniculaire si un malheureux squatteur, de retour de fête, pique une tête sur le béton ? Qui est responsable, le propriétaire des lieux ou le préfet du département ? Face à ces risques qui viennent s’ajouter à la nouvelle fiscalité des piscines, calculée à partir d’une valeur forfaitaire fixée à 258 euros par mètre carré  de superficie du bassin, je n’ai qu’un conseil à donner aux propriétaires de piscines : Bouchez-les !   Ou alors, transformez-les en cave à vins ou en abri antiatomique, vous pourrez ainsi dormir sur vos deux oreilles.

Ô temps, (celui des JO de Paris) suspends ton vol !

Depuis un peu plus d’une semaine la France vit sur un petit nuage, telle la belle endormie elle est aux anges. La raison de cet état euphorique tient bien sûr aux Jeux Olympiques qui jour après jour nous apportent un concentré d’émotions intenses. On se plaît à rêver, et si cela pouvait durer ? Hélas la parenthèse enchantée va bientôt se refermer et nos compatriotes vont retrouver leur train-train quotidien dans la torpeur de l’été.

La France a désormais ses héros, identifiables par leur prénom : Antoine (Dupont), Teddy (Riner), Felix (Lebrun) Cassandre (Beaugrand) et surtout Léon (Marchand), le roi Léon. Sans oublier les autres, tous les autres, hommes et femmes, ces immenses athlètes qui nous ont fait rêver dans les disciplines de l’équitation du tir au pistolet, du tir à l’arc, du BMX, du Kite-foil, etc. Le suspens a été souvent insoutenable jusqu’au bout de la nuit et fait exploser nos tensiomètres. Et que dire des sites olympiques, tous plus majestueux les uns que les autres, du Trocadéro, au pied de la Tour Eiffel, pour le beach-volley, au Grand Palais pour l’escrime, en passant par le château de Versailles pour l’équitation. Il y a eu des vedettes, des stars individuelles, et puis les sports d’équipe : le foot, le basket, le hand, où les joueurs, masculins et féminins confondus, ont accompli des prouesses. Que dire aussi du club France où les médaillés se produisaient chaque jour devant une foule enthousiaste, endiablée alternant entre « Marseillance » et clapping après qu’un revenant de la natation, Florent Manaudou, ait donné le tempo avant de se lancer dans le bassin et d’obtenir une médaille de bronze. Il ne manquait plus à ce tableau idyllique et à notre bonheur que quelques déclarations d’amour et demandes en mariage, ce qui fut fait en direct sur la piste cendrée du stade de France, pour que la France romantique montre son visage éternel et fasse résonner en nous « l’Hymne à l’amour » d’Edith Piaf.

Durant toutes ces journées les français ont eu le regard tricolore, l’iris bleu et la cornée blanche et rouge, rouge de fatigue et de l’ivresse des victoires de leurs Héraults. Ils ont chanté comme jamais l’hymne national au point de s’égosiller et d’en perdre la voix, ne manquait que notre célèbre coq gaulois et son « Cocorico ». Dans les stades olympiques, sur les différents sites, innombrables sur les gradins, ils ont communié ensemble, avec la même ferveur que s’ils assistaient à la célébration d’un office. Et ils ont soutenu leurs athlètes et leurs équipes au point d’avoir mérité quelques poussières de médailles d’or, d’argent et de bronze. Nos sportifs l’ont eux-mêmes reconnus, ils ont été soutenus au-delà de l’imaginable, comme jamais ils n’auraient osé l’espérer. Du coup ils se sont sentis galvanisés, portés par cette vague géante venue de Tahiti sur laquelle un petit prince polynésien a surfé avec brio. Tous ont vécu des moments mémorables, gravés à jamais dans les mémoires. La France a fait honneur aux Jeux d’Athènes avec cette arrivée de la flamme olympique à Marseille sur un voilier prestigieux et sa traversée d’innombrables villes et villages avant de s’exposer avec la superbe vasque lumineuse au-dessus des Tuileries, clin d’œil aux frères Montgolfier et au premier vol en ballon aérostatique en 1783. Pour un peu, avec tous ces princes, princesses de l’équitation, du tennis de table, du volley-ball, et autres ainsi que ces rois et reines du judo, de la natation, du BMX, etc. on aurai cru revivre l’époque de la monarchie, ou un épisode du film de Sacha Guitry « Si Versailles m’était conté ». La France était redevenue un royaume, au sens premier du mot et les yeux du monde entier ont été fixés sur Paris, qui en faisant briller dans la nuit les anneaux de l’olympisme, et de ses valeurs, a été le phare de l’humanité durant cette quinzaine. Paris gorgé de touristes, nationaux et étrangers qui ont eu le sentiment de vivre hors du temps un spectacle grandiose, féérique, magique.

Il y a eu bien sûr la déception pour certains sportifs et la désillusion du public à l’annonce de telle ou telle contre-performance, mais même le baromètre, après une météo inaugurale pluvieuse, avait pointé sa flèche sur « Très sec » faisant de Paris non seulement la plus belle capitale du monde mais de cette olympiade des temps modernes une magnifique fête populaire et festive. Les français en avaient oublié les avatars politiques pour seulement vibrer, s’enflammer et rêver. Ils ne voulaient retenir que les propos du sélectionneur des bleus Thierry Henry : « La France est forte quand elle est unie, et notre pays est beau » comme le prouvent la moisson de médailles, un record, et la découverte d’une nouvelle génération de sportifs talentueux, généreux, fiers de représenter la France et ne cachant pas leur reconnaissance à ces français qui les ont soutenus avec la foi du charbonnier. Malheureusement, après cet intermède enchanté des JO et des Jeux para olympiques, l’adrénaline une fois retombée, la vie va reprendre son cours normal, avec ses tracas habituels, ne restera qu’un peu de spleen dans les cœurs.

Les lampions de la fête vont s’éteindre mais les français ne sont pas prêts d’oublier « le bel été 2024 », que la France a offert à la planète entière le meilleur d’elle-même, la plus belle image de ses monuments historiques et le plus magnifique des spectacles sportifs, dans cet écrin unique et sublime qu’est Paris. En repensant à la folle période que nous venons de vivre, nous avons tous envie de dire comme Lamartine, dans son fameux poème « Le lac »  : Ô temps suspends ton vol ! et vous heures propices, suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours ! « 

JO de Paris 2024 : Fier d’être français, et de le proclamer !

Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne il y a longtemps que je n’ai pas été aussi fier d’être français. Ces derniers mois la dette abyssale de notre pays et le spectacle politique affligeant, pour ne citer que ces deux évènements  majeurs, avaient de quoi démoraliser les plus optimistes d’entre nous. Vendredi soir la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques a tout effacé d’un coup et malgré la pluie le ciel s’est éclairci au-dessus de nos têtes.

Le show XXL sur la Seine a été époustouflant, on l’avait rêvé, ils l’ont fait ! Aucun superlatif n’est assez fort pour résumer ce spectacle de plus de quatre heures, hormis celui de génial, où la créativité le disputait à l’esthétisme, la beauté des monuments de Paris à la parade des athlètes venus du monde entier caracolant sur des péniches le long du fleuve avec la fière devise de la ville de Paris Fluctuat nec  megiteur, « battu par les flots, mais ne sombre pas » comme pour nous rappeler que même touchée la France n’est pas coulée. Sursaut d’orgueil, esprit cocardier, peut-être, mais fierté légitime. La France, revenue du diable vaut vert a une fois de plus démontré qu’elle n’est jamais aussi grande que lorsqu’on la dit perdue. La France avait rendez-vous avec l’histoire devant un milliard de téléspectateurs du monde entier et elle a honoré ce rendez-vous de la plus belle des façons et les français, vendredi soir, étaient à l’unisson de nos 570 athlètes, gonflés à bloc, à qui on souhaite qu’ils décrochent le graal, une place dans le top 5 au classement final des médailles.

Une fois de plus, force est de constater que ce ne sont pas nos hommes politiques qui nous mettent le cœur en joie, il y a longtemps qu’on est fixé de ce côté là, mais les designers, les créatifs, les couturiers, les chorégraphes, les  danseurs, les musiciens, les chanteurs (euses), et quels (les) chanteurs (euses) …. les ingénieurs du son, les cameramen, les bénévoles, etc. sans qui cette grande fête du sport n’aurait pu exister. Ils nous ont fait rêver, permis d’avoir des étoiles pleins les yeux, ils ont été, le temps d’une soirée, des magiciens, là où nos responsables politiques ne nous apportent que déception et désillusion. Vendredi soir, des gens du peuple ont été plus grands que leurs dirigeants.

Certes, l’Olympisme y est pour quelque chose, qui déjà à Athènes, en honorant le dieu Zeus, permettait d’établir une trêve pacifique entre les combattants des différentes cités grecques qui s’écharpaient continuellement. Il est vrai que celles-ci étaient tour à tour gouvernées par la démocratie, la monarchie, ou l’oligarchie, ce qui rendait l’entente cordiale entre elles pour le moins difficile.

Ces mêmes Jeux Olympiques qui ont été organisés déjà à Paris il y a un siècle, en 1924. Cette année-là, la France avait remporté 38 médailles et s’était classée troisième. Puissent nos actuels sportifs rivaliser avec leurs glorieux ancêtres ! Pour cela il leur faudra battre le record tricolore de quinze titres, glanés en 1996, à Atlanta, aux Etats-Unis.

Si tel était le cas, les français seraient aux anges, comme ils l’ont été lorsque nous avons gagné deux coupes du monde, en 1998, et en 2018. Jamais aucun autre évènement n’a su créer une telle ferveur populaire dans le pays, une telle union sacrée, une telle solidarité entre entre les français. Seul le sport peut ainsi fédérer une nation. Nous avons maintenant onze jours pour admirer les meilleurs sportifs mondiaux dans toutes les disciplines et supporter les athlètes français, viendra ensuite le temps des podiums, le décompte des médailles, or, argent et bronze, toutes fabriquées par les artisans de la Monnaie de Paris (au total 5084 médailles), et de pleurer de joie sur nos performances, ou de tristesse pour nos espoirs déçus. Mais déjà, avec la cérémonie d’ouverture nous avons gagné la bataille planétaire des cœurs en faveur d’une capitale présentée comme la plus belle du monde.  Nos remerciements et notre gratitude vont aux organisateurs qui ont permis la réalisation d’un spectacle aussi féérique qui a su mettre à l’honneur les monuments historiques de la capitale et ce que la France sait faire de mieux.

D’ici là, profitons pleinement de ces Jeux Olympiques organisés à Paris, sur un site historique exceptionnel, unique au monde avec le Champ de Mars, le Grand Palais, Versailles, etc. Jamais au cours de son histoire, les JO n’ont eu un tel écrin, alors oui, profitons-en car nous ne reverrons peut-être pas les jeux en France avant cent ans, autant dire une éternité. Et ayons au passage une pensée pour Pierre de Coubertin qui, après Athènes, inspira les Jeux Olympiques de « l’ère moderne ».

Agostino Degas disait  : « Tout le monde pense à accumuler des objets, des choses, en oubliant que le but de la vie est d’amasser des émotions, des sourires, des moments heureux »  et en cela les Jeux Olympiques sont un formidable réservoir d’émotions et de moments heureux, alors un bon conseil, si vous avez de l’amour, occupez-vous en bien, on n’en trouve plus beaucoup.

Page 11 of 31

© 2025 Copyright Jean Yves DUVAL. - Email : jeanyvesduval9@gmail.com