Ma première expérience d’auteur remonte à 2000, il s’agit de la biographie du Maréchal de France Joseph-Augustin de Mailly (1708 – 1794) qui participa à près d’une vingtaine de campagnes militaires en Europe, en même temps qu’il était gentilhomme à la cour et administrateur du Languedoc Roussillon. On lui doit à ce titre la création de Port-Vendres, d’après des plans de Vauban, et de l’université de Perpignan. Trois de ses cousines, fort connues, ont été les favorites de Louis XV et celui qui avait commencé comme simple mousquetaire mourut sur l’échafaud avec ses mots : « Vive le roi ! ». On aura compris qu’il s’agissait de Louis XVI car notre homme eut l’insigne honneur de servir deux rois.
Bizarrement j’ai entrepris ce travail de bénédictin, qui a duré cinq ans, et qui a donné lieu à un livre de près de cinq cents pages, à la demande du descendant de cet illustre personnage, le marquis de Mailly Nesle. J’avais retrouvé celui-ci dans son château de la Sarthe pour y interviewer Jean-Marie Le Pen qui était son invité. Le marquis en question était en effet le responsable départemental du Front national. C’est à la suite de cette rencontre qu’il me proposa d’écrire un ouvrage sur son célèbre aïeul, n’ayant jamais eu le courage de le faire lui-même. Je ne savais pas dans quelle galère je m’engageais.
Pour l’écriture j’ai dû répertorier, classer, archiver des centaines, pour ne pas dire des milliers, de documents du XVIIIème siècle. Il s’agissait le plus souvent de mémoires écrits entre J.A de Mailly et des ministres à Versailles ainsi que la correspondance de ceux-ci, quand elle n’était pas du roi en personne. J’avoue que j’ai été découragé plus d’une fois et été tenté de renoncer, mais avoir entre les moins des courriers originaux aussi précieux constituait un puissant élixir. J’ai dû également lire, et relire, des dizaines de livres traitant de cette époque pour me rafraîchir la mémoire, les années du collège étant loin derrière moi. Une biographie exige en effet de la rigueur car ce n’est pas une fiction qu’il s’agit d’écrire mais la vie d’un personnage ayant existé, et on se doit d’être fidèle à sa mémoire. Résultat, aux dires d’éminents professeurs, un ouvrage équivalent à une thèse d’histoire. Ce descendant d’une des plus anciennes noblesses de France et l’un des derniers défenseurs des Tuileries méritait bien cela, et avec « Le Prix du sang bleu » je suis fier d’avoir redonné vie à une figure illustre de notre histoire de France. De plus, en tant qu’auditeur à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale j’estimais avoir accompli une sorte de devoir de mémoire.