Ces noms de Hunter et Matthew ne vous disent sans doute rien, il s’agit de deux îlots inhabités situés dans le Pacifique, à quelques centaines de kilomètres de la Nouvelle-Calédonie, et propriété de la France. Notre pays en a pris possession en 1929 et aujourd’hui ces îlots volcaniques de quelques 70 hectares sont réclamés par le Wanatu, avec le soutien des indépendantistes Kanaks, et convoités par la Chine qui cherche à s ‘établir dans la région, mais aussi la Russie. Les abandonner constituerait un risque géopolitique majeur qui pourrait créer un précédent, Macron y est-il prêt, avec lui on peut s’attendre à tout, y compris au pire.
Il faut savoir que la possession de ces deux îlots offre à la France une surface de 350 000 km2 de Zone Economique d’exclusivité (ZEE), définie par la convention de Montego Bay, l’équivalent d’un peu plus de la moitié de la surface de de la France métropolitaine dans l’océan où les français ont l’exclusivité de l’exploitation de toutes les ressources naturelles, dont des polymères riches en métaux rares. Or grâce à ce confetti d’Empire, 6% de notre domaine maritime, la France possède la deuxième surface de ZEE après les Etats-Unis, devant l’Australie. Par ailleurs ces îlots sont situés sur un axe maritime qui permet le contrôle d’une bonne partie du canal du Mozambique par où transite près de 30% du trafic pétrolier mondial. C’est dire leur importance stratégique. On le voit bien, l’enjeu territorial est important, un enjeu que Macron risque de remettre en cause au nom des ambiguïtés de notre présence post-coloniale dans la région.