Quand une riche héritière américaine se marie avec un magnat de l’automobile texan les fastes de la cérémonie se devaient d’être à la hauteur de cette union démesurée à 54 millions d’euros.
Voyage outre atlantique en jet privé, et pour l’enterrement de la vie de jeune fille de Madeleine Brockway repas assorti d’un concert de violoncellistes à l’opéra Garnier privatisé et fleuri pour l’occasion de 40 000 fleurs venues spécialement des Pays-Bas, puis direction le Château de Versailles, lui aussi privatisé, pour y passer la nuit. L’histoire ne dit pas si elle a dormi dans la chambre de Louis XIV. Ensuite croisière en bateau sur la Seine, suivie d’une coupe de champagne au sommet de l’Arc de Triomphe et d’un shooting photo au pied de la Tour Eiffel, vidée de ses visiteurs pour l’occasion, cela va de soi.
Enfin est arrivé le jour J, celui du mariage avec Jacob LaGrone, célébré au château de la Villette avec un concert privé puis un spectacle de drones. La mariée était habillée en Dior avec sac Chanel comme il se doit. Selon les estimations, ce mariage aurait coûté 59 millions de dollars aux parents de la mariée, autant dire qu’en cas de divorce des tourtereaux les indemnités compensatoires seront gratinées.
Autant d’argent dépensé, de magnificence, de luxe et de lustres, à une époque où la précarité n’a jamais été aussi grande à de quoi faire grincer les dents. Et pas seulement aux sans-dents si chers à François Hollande. Tout cet étalage de richesse à l’heure où les Restos du cœur ne peuvent plus servir tous les malheureux et damnés de la Terre est, je le dis clairement, choquant.
Le marxisme qui prétendait améliorer le sort des plus démunis en nivelant les revenus par le bas a lamentablement échoué et le capitalisme de son côté, qui promettait de mieux répartir les ressources, n’a fait que de générer et d’aggraver les inégalités. Résultat : En 2023 les riches sont encore plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Face à cette Bérézina il y a urgence à imaginer un nouveau concept économique en isme.
Quant à Madeleine Brockway et Jacob LaGrone, les deux héros de cette chronique, La vérité si je mens, nous pouvons les remercier d’être venus en France dépenser leur argent et d’avoir rendu un peu plus riches les fournisseurs et sous-traitants de la fête, sans appauvrir davantage les observateurs que nous sommes face à une telle gabegie.
La seule chose que les mariés n’ont pas pu acheter est la météo et ce jour-là il pleuvait sur Paris, plus belle ville du monde. Mais ne dit-on pas « mariage pluvieux, mariage heureux ». Une chose est certaine, Madeleine et Jacob ont fait mentir le proverbe, pour eux, c’est sûr, l’argent fait le bonheur !