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Sur mon Ephéméride : Trump « touché » à l’oreille mais pas coulé, gouvernement : Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Mariage à 150 millions de dollars en Inde

En ce début du mois de juillet maussade et en ce 14 juillet, jour de fête nationale, j’ai retenu trois informations pour le moins contrastées entre la folie des grandeurs d’un mariage en Inde, la tentative d’assassinat de Donald Trump lors d’un meeting de campagne en Pennsylvanie, et le roman feuilleton français de l’été (à l’eau de rose) avec un gouvernement fantôme et une chambre des députés introuvable depuis la IVème République.

Commençons par la tentative avortée d’assassinat du candidat républicain aux Etats-Unis. Nous connaissions déjà « Tintin et l’oreille cassée » nous avons maintenant « Trump et l’oreille ensanglantée ». Les vraies victimes sont l’assaillant qui a été tué de même qu’un spectateur. C’est ce qu’on qualifie de « victime collatérale », elle était là au mauvais moment, au mauvais endroit, la faute à pas de chance. On ne peut bien sûr que déplorer cette attaque ignoble qui vient s’ajouter aux multiples violences par armes à feu qui endeuillent chaque année les Etats-Unis. Quant au nombre de chefs d’Etat américains victimes de tireurs fous, on ne les compte plus de Lincoln à JFK, en passant par Ronald Reagan et quelques autres. C’est hélas, d’une triste banalité au pays de l’Oncle Sam où les déclarations d’incitation à la haine sont légion.  Gageons toutefois que le candidat républicain saura retourner la situation à son profit et déjà son image, levant le poing, l’oreille en sang, a fait le tour du monde et ne manquera pas d’avoir un impact positif auprès des électeurs américains, républicains ou non, le jours du  scrutin. Déjà en tête des sondages sa popularité va faire un bond. Nul doute également que ses spin doctors en communication sauront exploiter cet évènement, qui aurait pu être dramatique, de la meilleure façon qui soit et le candidat à la Maison Blanche en sera quitte pour une cicatrice qu’il pourra exhiber fièrement, n’en doutons pas, telle une blessure de guerre gagnée sur le front … politique !

La deuxième information que j’ai retenue de l’actualité de cette semaine est le mariage du fils de l’homme le plus riche d’Asie, dont la fortune personnelle est estimée à 123 milliards de dollars ce qui fait de lui la 11ème personne la plus riche du monde selon le magazine Forbes. Songez que sa maison est un gratte-ciel de luxe de vingt-sept étages à Bombay. Pour ce maharaja des temps modernes dépenser 150 millions de dollars pour son fils chéri ne représente qu’une pacotille, même pas une simple ligne de code sur son compte en banque. Pour ce prix là les jeunes mariés ont pu compter sur la présence à la cérémonie de Hillary Clinton, deux anciens Premiers ministres anglais, Bill Gates, Mark Zuckerberg, Ivanka Trump, etc.  mais aussi la chanteuse Beyoncé qui a offert aux 1 500 invités un concert privé grandiose. Pour ce mariage, qualifié du siècle, rien n’a été trop beau, le père du marié ayant choisi les meilleurs chefs cuisiniers et traiteurs de la planète, ainsi que les couturiers les plus réputés sans oublier une flotte de jets privés pour faire venir les invités de marque du monde entier. Alors qu’à quelques centaines de mètres de là, une quantité innombrable de gens vivent dans la pauvreté et la misère la plus extrême, ne disposant que de quelques roupies pour se nourrir. Il y a là quelque chose de choquant, d’indécent, quand bien même l’Inde, pays en pleine expansion, compte aujourd’hui 271 milliardaires ce qui la place en troisième position après la Chine et les Etats-Unis. Espérons que les plus démunis auront quand même eu droit à quelques miettes du festin afin que la morale soit sauve.

Je terminerai ce rapide tour du monde dans l’Hexagone avec les suites de l’acte suicidaire de la dissolution de l’Assemblée nationale, où une semaine après le deuxième tour des élections législatives aucun des partis représentés dans l’hémicycle n’a réussi à former une coalition de gouvernement et qu’aucun nom de premier ministrable n’est à ce jour sorti du chapeau, tel le lapin du magicien, en particulier du côté du Nouveau Front Populaire. Avant les élections  autant socialistes, communistes, insoumis et écologistes s’aimaient, autant aujourd’hui ils se détestent, c’est,  comme auraient dit Jane Birkin et Serge Gainsbourg « je t’aime, moi non plus« .  Une véritable boîte de Pandore, dont on attend qu’elle libère des malédictions pour le pays, à l’image de ce qui s’est produit  lorsque pour se venger de Prométhée Zeus offrit au frère de celui-ci une jarre, la fameuse boîte de Pandore, contenant la maladie et la mort.  Résultat, François Bayrou, le faiseur de roi,  se croit obligé de nous pronostiquer du haut de sa montagne pyrénéenne un nouveau gouvernement pour le mois de … septembre prochain. Un conseil, qu’il se retire sur son Aventin plutôt que de jouer les prophètes de malheur, ce serait miraculeux mais qui sait, Lourdes est tout proche de là. Quant à nous, il ne nous reste qu’à prendre, ou perdre patience !

Qui sème le vent, récolte la tempête !

Pour avoir voulu jouer les apprentis sorciers, Emmanuel Macron, en dissolvant l’Assemblée nationale dans le but de clarifier la situation, a obtenu précisément le contraire de l’objectif recherché. Jamais l’état politique du pays n’aura été aussi opaque, avec un hémicycle ingouvernable, à un moment où le monde est en ébullition et l’Europe à la dérive. Il a parié, il a perdu ! Et son pari manqué fait irrésistiblement penser au « Joueur » de Dostoievski  qui, comme lui, a tenté le diable et s’est autodétruit. 

Force est de se rendre à l’évidence, le « Nouveau Front Populaire » est, contre toute attente, le grand gagnant de la consultation des 30 juin et 7 juillet, avec 182 sièges, contre 163 à « Ensemble » et 143 à l’alliance RN-LR. Un retournement de tendance totalement inattendu qui s’explique par la création d’un front républicain initié au soir du premier tour afin de conjurer « le péril » de l’extrême-droite. Première conséquence de ce gloubi-boulga, la démission du Premier ministre Gabriel Attal. Désormais le roi est nu, et bien nu ! Le jeune homme capricieux, qui se voulait Jupiter, est redescendu de son trône, ou plutôt le peuple, véritable souverain Vox populi, vox Dei, l’a déchu et privé de son sceptre.

Jamais au cours de la Vème République une telle inconscience n’aura eu de telles conséquences. Et comble de l’ironie, celui qu’on présentait comme le « Mozart de la finance » va avoir en face de lui chaque semaine lors des questions orales au Parlement un certain François Hollande, celui-là même à qui il a infligé une sévère correction en 2017. L’homme aux sorties nocturnes en scooter et aux croissants chauds livrés au domicile de sa dulcinée Julie Gayet peut savourer sa revanche car, contrairement aux viennoiseries, celle-ci est un plat qui se mange froid. L’occupant du palais présidentiel va aussi devoir gérer l’individu incontrôlable qu’est Jean-Luc Mélenchon, le chef des insoumis plus « imperator » et plus « stentor » que jamais. Et nul doute que ce Fidel Castro, doublé d’un Hugo Chavez à la française lui réserve quelques chiens de sa nouvelle portée parlementaire. On entend déjà leurs premiers aboiements.

Nos partenaires européens vont quant à eux n’avoir que mépris pour ce chef d’Etat arrogant qui s’est pris les pieds dans le tapis d’une façon clownesque. Quant aux Poutine, Erdogan, Xi Jinping, etc. ils doivent exulter de joie, la France, qui hier encore était une grande nation, a été ravalée au rang de pays en voie de développement, criblée par une dette abyssale, et désormais face à de graves turbulences et un avenir des plus incertain. A quand la vente aux enchères publiques des reliques nationales, avant, qui sait, une hypothèque ou un nantissement sur notre arsenal nucléaire ? Les banquiers-prédateurs de Wall-Street, qui n’aiment rien tant que l’insolvabilité des débiteurs, sont là, prêts à dépecer notre souveraineté nationale et se répartir les morceaux de choix.

Nul doute que lundi 8 juillet le locataire de l’Elysée a dû se réveiller avec la gueule de bois et se demander s’il n’avait pas fait un mauvais cauchemar. Malheureusement pour lui la réalité l’a rattrapé et tous ses rêves fantasmés de marionnettiste se sont évanouis sous la pression électorale, et peut-être demain celle de la rue. Car cette élection n’a rien réglé, qu’il s’agisse de l’insécurité, de l’immigration ou du pouvoir d’achat et ce n’est pas l’actuelle composition de l’Assemblée nationale qui va accomplir un miracle.  D’ailleurs la gauche, c’est bien connu, n’aime pas Dieu. La France, ce pays de droite, vient en effet, contre toute attente, de se donner une maîtresse de gauche et la pièce de boulevard dont nous allons être les spectateurs impuissants au cours des prochains mois, risque bien de connaître un dernier acte plus tragique que comique. Voici de qu’il en coûte de jouer avec le feu. Tôt au tard à trop s’approcher des flammes on se brûle les ailes, et d’ores et déjà le grand dessein d’Emmanuel Macron d’une France qu’il voulait façonner à sa botte à grands coups de 49.3 vient de se consumer sur le grill d’une dissolution aventureuse. Il rêvait de gloire, il n’aura semé que la discorde et fracturé un peu plus un pays déjà au bord de l’implosion.

Ainsi naissent et périssent les ambitions des hommes politiques qui ont le tort d’oublier qu’il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. Emmanuel Macron vient de l’apprendre à ses dépens, avant peut-être, demain, que le pays tout entier en fasse les frais.

 

Claude, le « Picodon » provençal … Adieu l’ami !

  • Il est des rencontres dans la vie, pour aussi brèves soient-elles, qui vous marquent durablement tant elles sont chargées de plaisirs et d’émotions.  La rencontre que j’ai faite avec Claude est de celles-la. Et aujourd’hui alors qu’il est disparu je mesure la chance de l’avoir connu.

J’ai fait sa connaissance au cours de vacances en Provence, dans l’un  des plus jolis villages de France, où il tenait depuis toujours un commerce à l’enseigne «  Les Grands Magasins »  qui tenait lieu à la fois de bazar, de mercerie, de boutique de vêtements, de souvenirs, de cadeaux .. une vrai caverne d’Ali Baba, qu’il avait  hérité de son père Edmond..

Il était loin de l’image d’Epinal du commerçant âpre au gain, le nez vissé sur le tiroir caisse et les oreilles et les yeux fermés sur le reste de l’univers.  Claude était le contraire de cela, cultivé, curieux de tout, doté d’un grand sens de l’écoute, généreux, bienveillant. En somme un humaniste, au sens le plus complet du terme.

Dans son village qui sent bon la lavande,  Claude était un homme au cœur d’or, dont le magasin était une véritable mine de diamants. On y trouvait de tout, de l’article à deux euros au  complet veston à 220, et que vous soyez riche ou pauvre il vous réservait le même accueil car  chez lui le client était roi.

Et puis un soir de mai la pépite s’est éteinte et Claude s’en est allé vers d’autres cieux. Ainsi Dieu le fit. Il est mort, chez lui, brutalement, à son bureau sans doute en calculant la recette de la journée. Rupture d’anévrisme cérébral, un verdict sans appel. Il avait 72 ans et il m’avait dit un jour « qu’il voulait mourir dans son magasin », tel Molière sur la scène d’un théâtre.  Son vœu a été exaucé. Trop tôt malheureusement, et de façon inattendue.

On l’a retrouvé gisant inerte, baignant dans son sang, le lendemain au cours de la journée, les clients s’étonnant de voir les stores du magasin toujours baissés. Une mort solitaire pour un homme qui vivait seul, mais ne dit-on pas qu’on meurt toujours seul.

Le village entier l’a pleuré, le temple protestant débordait de monde,  une foule d’habitants a traversé la rue principale et s’est arrêtée devant son magasin en signe d’hommage, après avoir déposé  d’innombrables  gerbes de fleurs.

Un humaniste s’en est allé nous privant de la richesse de sa présence lumineuse, un homme simple, bon « comme le bon pain », un de ces personnages à la faconde méridionale, si chère à Giono. Je gage que la lavande sera un peu moins fleurie cette année en signe de deuil.

Quant à moi je suis allé me recueillir sur sa tombe et  lui dire adieu, sous un ciel d’azur, au cimetière où il repose désormais pour l’éternité. Un petit cimetière provençal, comme on les aime, rocailleux et planté d’ifs, situé à quelques centaines de mètres de ses «  Grands Magasins ». Durant tout l’hiver nous avions échangé des nouvelles avant qu’au cours du printemps sa voix se mure dans le silence, lui qui avait la faconde méridionale chère à Giono.

Il me manquera comme quelqu’un que j’aurais connu depuis longtemps, car le temps ne fait rien à la richesse d’une relation, alors Claude, là où tu es, autorise-moi à te dire : – Adieu, l’ami !

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Qui sont ces enfants-tueurs qui violent une fillette de douze ans !

L’autre jour en écoutant la chanson de Bernard Lavilliers « Les Barbares », je me disais voilà ce qu’est devenue la France, une société barbare dont le viol en réunion avec violences, commis à Courbevoie sur une adolescente de douze ans par des jeunes de son âge est la plus parfaite illustration. Surtout si on y ajoute la circonstance aggravante de l’antisémitisme, ajoutant à l’ignominie de l’acte l’abjection. Les mots me manquent pour crier ma colère et mon indignation, tellement c’est à vomir.

La barbarie se caractérise par la cruauté, la sauvagerie et on croyait les barbares disparus depuis plusieurs siècles avec l’avancée de la civilisation. On se trompait, ils sont toujours là, parmi nous, preuve de l’échec de la religion, de l’éducation, de l’enseignement. Deux mille ans d’ère chrétienne n’ont pas suffi à blanchir la noirceur de l’âme humaine, pas plus que l’enseignement des bonnes manières ou la glorification des vertus propres à tout bon citoyen. Force est de reconnaître la faillite des générations qui se sont succédées et d’admettre la minceur de la pellicule du vernis qui recouvre l’enveloppe humaine. Grattons un peu et nous découvrons alors que nos bas instincts, que l’on croyait enfouis au plus profond de nous, ressurgissent sans aucune retenue. Chassez le naturel, il revient au galop ! 

En découvrant, atterrés, écœurés, cette agression innommable, inqualifiable, d’une fillette brutalisée de la façon la plus horrible qui soit, on ne peut s’empêcher de penser que notre société décline à la vitesse grand V et de façon effroyable. Nos villes, nos quartiers seraient-ils devenus les nouveaux Sodome et Gomorrhe du 21ème siècle et devons-nous, nous attendre à recevoir une pluie de souffre enflammé  par un feu venu du ciel, de l’Eternel ?  Menacée, humiliée, violentée sexuellement, brutalisée, victime d’injures antisémites cette jeune fille de 12 ans à subi une agression cauchemardesque, digne d’une scène du film  Orange mécanique de Stanley Kubrick,  qui l’a transportée à des années-lumière du monde qui était le sien jusque-là.

Quelques jours plus tôt,  à Marseille, c’est une fillette de 10 ans qui a été littéralement rouée de coups de poing et pieds par des élèves de son école, ses agresseurs  lui ont frappé la tête comme si c’était un ballon, ont rapporté des témoins tandis que la mère de la victime a témoigné ma fille s’est fait massacré et cela sous les yeux de son petit frère de 8 ans scolarisé dans la même école. Cela s’est passé dans la cour de récréation de l’établissement. Suite à cette agression la victime a dû être hospitalisée durant plusieurs jours et recevoir des soins consécutifs à un traumatisme crânien et une perte de connaissance, sans compter un syndrome de stress aigu. Au demeurant, on ne compte plus le nombre de faits de harcèlement scolaire tant ils sont multiples.

Telle est la société dans laquelle nous vivons, dans laquelle de très jeunes mineurs vivent en insécurité permanente et sont victimes de violences commises par des enfants et des adolescents de leur âge. Quand osera-t-on dénoncer la culpabilité et la permissivité de certains parents, ainsi que les négligences flagrantes de l’Education nationale, au motif de « ne pas faire de vague » ? Et surtout, qu’envisage-t-on pour y remédier efficacement et rapidement ?  La société française n’a jamais été aussi agressive, violente et dangereuse qu’aujourd’hui, les sociologues et éducateurs ne cessent d’en dénoncer les causes, en particulier l’éclatement des familles, la nocivité des réseaux sociaux et une forme d’indifférence généralisée devant la banalisation d’actes délictuels et criminels d’origine infantile, dont le nombre et la gravité sont en augmentation régulière. Sommes-nous condamnés à rester plus longtemps inactifs devant ces enfants-tueurs qui martyrisent leurs semblables, et chanter avec Bernard Lavilliers, les Barbares habitaient dans les angles tranchants des cités exilées au large des business, ils rivaient leurs blousons d’étranges firmaments où luisaient la folie, la mort et la jeunesse … Il n’y a pas de fatalité,  et bien qu’il m’en coûte de me référer à Lénine, je lui emprunterai ce propos extrait de son carnet de notes :  « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ».

La bordélisation de la vie politique

Yaël Braun-Pivet a qualifié elle-même l’ambiance qui régnait dans l’hémicycle depuis deux ans de « bordélisation » au regard de l’attitude indécente, des vociférations et des comportements injurieux des députés de la France Insoumise (LFI). Dimanche dernier, au soir du scrutin des élections européennes et au vu des résultats calamiteux de la majorité Emmanuel Macron a pris la décision de dissoudre l’Assemblée nationale et depuis une semaine la bordélisation a gagné tout le paysage politique français.

La décision de dissoudre l’AN est une prérogative qu’accorde la constitution de 1958 au chef de l’Etat, elle est discrétionnaire et n’appelle pas de commentaire. Les conséquences, elles oui ! D’abord la date choisie, avec un retour devant les électeurs les 30 juin et 7 juillet prochains, autrement dit à la veille des Jeux-Olympiques, du Tour de France cycliste et de l’Euro de foot 2024. Convenons qu’il ne s’agit pas là d’une période idéale, et qu’en pleine désorganisation du pays (nomination d’un gouvernement, installation des nouveaux parlementaires, etc.) les risques d’actes terroristes s’en trouvent accrus. Emmanuel Macron ne pouvait-il pas attendre le mois de septembre pour ce grand chamboulement ? L’avenir nous dira si son choix a été génial ou calamiteux. Par ailleurs les dates du premier et second tour des législatives correspondent à des départs en vacances, d’où la difficulté pour certains électeurs de se rendre dans les bureaux de vote, de même que de trouver des assesseurs pour les maires, ainsi que des salles municipales disponibles, la plupart ayant été retenues depuis longtemps pour diverses manifestations culturelles, associatives ou sportives.

Mais le plus grave n’est pas là, les procurations peuvent permettre à tout citoyen d’accomplir son devoir civique et les maires nous ont habitué depuis longtemps à faire face à l’imprévu. En revanche cette décision inattendue a eu pour effet de provoquer un séisme de magnitude 8 sur l’échelle de Richter (qui en compte 9) dans notre vie politique, du moins celle des partis, de droite comme de gauche. On a ainsi vu en huit jours, le président des LR, Eric Ciotti rejoindre le Rassemblement national, fracturant son mouvement, avec aussitôt le décision du bureau politique des Républicains de le démettre de la présidence et de l’exclure du parti. Depuis on a appris que la justice, suite à un pourvoi en référé, avait donné raison au frondeur. Une histoire croquignolesque ! La droite de l’extrême-droite n’a pas échappé à ce jeu de massacre avec au sein de Reconquête, un épisode digne de la commedia dell’ arte et le divorce à l’italienne entre Eric Zemmour et Marion Maréchal.

De l’autre côté de l’échiquier politique, on a observé  les tripatouillages et autre grenouillages entre le Parti socialiste, les Ecolos,  le Parti communiste et LFI, qui hier encore se déchiraient, et dont les chefs se traitaient de tous les noms d’oiseaux, pour accoucher sous césarienne d’un « Front Populaire » new-look, qui doit faire remuer dans sa tombe Léon Blum. Tout cela pour un plat de lentilles.

Tous ont renié sans vergogne leurs principes et leurs serments la main sur le cœur, et les yeux dans les yeux. Et les avatars ne s’arrêtent pas là. On a appris depuis que le député insoumis du nord Adrien Quatennens, qui ne bénéficiera pas de l’investiture du « Front populaire » pour cause de condamnation de violences conjugales, sera candidat sous le label exclusif de LFI… Belle moralité que voilà, tant du côté de l’intéressé que du parti de J.L Mélenchon, mais pas sûr que les femmes lui accordent leurs suffrages. On a aussi découvert que Jérôme Cahuzac, ancien ministre socialiste du budget, condamné naguère pour fraude fiscale, sera à nouveau candidat dans la 3ème circonscription du Lot-et-Garonne. Là où il y a de la gêne il n’y a pas de plaisir.  A l’évidence l’honneur n’est pas la principale vertu de ces deux hommes. Enfin, pour clore ce paragraphe nauséabond on vient d’apprendre que le couple Alexis Corbières – Raquel Garrido n’a pas été investi par LFI pour cause de crime de lèse-Mélenchon. On ne joue pas avec les nerfs du chef !  Dernier épisode d’un feuilleton affligeant, en attendant le prochain, car d’ici le 30 juin il y en aura d’autres.

Mais le plus terrible reste à venir avec l’Assemblée qui sortira des urnes le 7 juillet prochain. Avec le score écrasant qu’il a réalisé aux Européennes le Rassemblement national devrait en toute  logique sortir vainqueur des urnes, sauf que l’accord d’union conclu à gauche rebat les cartes et on ne voit pas comment la majorité présidentielle en lambeaux pourrait l’emporter. Emmanuel Macron a bien sollicité la bénédiction urbi et orbi du Saint-Père lors de la réunion du G7 qui s’est tenue cette semaine en Italie, on imagine mal pour lui qu’il se produise un miracle, quand bien même les voix du seigneur sont impénétrables. Il aurait dû méditer les paroles de Jacques Chirac : « les emmerdes, ça vole toujours en escadrille ».

Il y adonc fort à parier qu’au cours de la première quinzaine du mois de juillet nous aurons un gouvernement d’extrême-droite ou d’extrême-gauche, avec une situation où la bordélisation au sein de l’Assemblée nationale n’aura été qu’un amuse-bouche. Emmanuel Macron, en jouant avec les allumettes,  comme La Petite Fille des contes d’Andersen, vient  d’expérimenter la théorie du chaos, où le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas.

Pour ma part, souhaitant assister le plus loin possible à cette déflagration, à cette désintégration de notre vie politique, j’ai préféré prendre mon billet pour Kourou en Guyane, afin d’embarquer le 9 juillet pour le vol inaugural d’Ariane 6. Je pourrais ainsi vérifier si ce que disait Jean Gabin, dans le film « Le Pacha » de Georges Lautner, est vrai : « Quand on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner ».  Il risque d’y avoir foule la haut !

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