On évoque souvent, à juste titre, la solitude du romancier. Elle est indispensable à la concentration tout au long de la gestation du manuscrit. Françoise Sagan parlait de l’écrivain comme « d’un pauvre petit animal enfermé dans une cage avec lui-même ». Elle avait raison. Cette solitude a aussi une autre explication, certains d’entre nous s’adonnent à l’écriture en matinée, voire dès les premières lueurs de l’aube, « à l’heure du laitier », quand ce n’est pas au milieu de la nuit. Combien d’entre nous passent des nuits blanches à noircir une page blanche. Ces horaires décalés font des nous des gens à part, des marginaux de la plume.
Tel est notre lot quotidien, durant plusieurs mois, jusqu’au moment, tant attendu et redouté de l’accouchement. Et là, d’un coup nous quittons l’obscurité, le silence, pour la lumière et le bruit. C’est l’heure des signatures dans les salons littéraires, des dédicaces chez les libraires, des rencontres avec les lecteurs. Cette transition est violente, un peu comme les sous-mariniers qui après avoir été en mission durant plusieurs mois sous l’eau redécouvrent soudainement avec la remontée en surface la lumière aveuglante et les couleurs.
Ce site je l’ai créé pour rompre ce cycle infernal fait de repli sur soi et d’exposition au grand jour. Pour garder un lien avec ces hommes et ces femmes qui nous font le plaisir et l’honneur de nous lire. Pour pouvoir leur adresser périodiquement des petites cartes postales, à défaut un post-it, leur dire l’état d’avancement du nouveau manuscrit, leur avouer les difficultés rencontrées pour bâtir une intrigue solide, créer des personnages crédibles, des situations amoureuses ou violentes, alterner la comédie et la tragédie.
J’ai voulu que la rubrique « La plume au vent » soit une sorte de blog où je vous ferai part de mes coups de cœur et de mes coups de gueule car comment rester indifférent à la situation que nous vivons dans le monde actuel qui est le nôtre. Je l’ai voulu comme un espace de liberté où s’exprimeront mes enthousiasmes et mes colères de journaliste-écrivain.
Dans la rubrique « Bibliographie », vous découvrirez, au-delà d’un résumé de mes précédents romans, les coulisses de leur fabrication. Je vous livrerai ainsi quelques secrets de fabrication et anecdotes qui qui ont émaillé leur écriture car comme le disait si bien Ionesco : « Pour un écrivain, la vie consiste soit à écrire, soit à penser à écrire ». L’écriture est un feu qui nous dévore de l’intérieur et ne nous laisse aucun répit.
Avec « L’ivresse livresque » je souhaite vous faire partager mes passions pour d’autres auteurs, ou au contraire ma déception. Depuis l’enfance je n’ai jamais cessé de lire, et d’aimer, les grands auteurs que sont Balzac, Hugo, Stendhal, Maupassant, Dumas, mais aussi les formidables romanciers comme Kessel, Hemingway, T.E Lawrence, Alexandra David-Neel, Albert Londres et tant d’autres. Aujourd’hui encore il n’y pas de mois où je ne découvre sept ou huit livres. Je vous signalerai certains et déconseillerai d’autres, sans vouloir empiéter cependant sur votre propre esprit critique, fort de l’idée qu’il n’existe pas qu’une seule vérité.
Comme vous le constatez avec « Par mots et par vaux » nous flânerons ensemble dans cet univers mystérieux et magique qu’est le livre, du monde enchanteur et humoristique de la Bande dessinée à la littérature noire des polars en passant par les thrillers et autres romans historiques.
Vous êtes prêts ? Alors, en route pour notre voyage spatio-temporel.
Jean-Yves Duval, Directeur d’Ichrono et chroniqueur radio sur Diasporavision.
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