Certains auteurs sont comme les cuisinières, lorsqu’ils pensent tenir une bonne recette ils s’y tiennent. C’est le cas des romans ayant trait à l’histoire régionale, au terroir, et bien sûr des polars. D’autres, et je suis de ceux-là, préfèrent expérimenter des genres différents, folâtrer au gré de leur inspiration. Ainsi, après avoir écrit des biographies, romans historiques et des thrillers il me restait à découvrir le style de « l’anticipation ». C’est ce que j’ai fait en écrivant « Trois divas et un divan ».

L’idée était de faire revenir à la vie et de transporter en 2030 des personnages du passé, en l’occurrence Coco Chanel, Mata-Hari et Hanna Reitsch une célèbre pilote de la Luftwaffe durant la seconde guerre mondiale. C’est dire si le choc sera violent pour ces voyageuses du temps, sans compter que le retour de ces célébrités va remettre en cause des faits présentés jusque-là comme des vérités historiques.

Le fait que je n’ai pas connu ma mère, alors séparée de mon père, explique sans doute ma profonde tendresse pour les femmes et que j’admire, à côté de Saint-Exupéry, Kessel, Jack London, Hemingway, les Colette, Hanna Arendt, Alexandra David-Neel, Simone Veil, Elizabeth Badinter, et tant d’autres, sans qui notre monde n’aurait pas été tout à fait ce qu’il est.

On ignore souvent que Coco Chanel, la célèbre couturière, dont le parfum n° 5 est mondialement connu, a eu son côté obscur durant la guerre où elle a entretenu quelques relations coupables avec l’occupant nazi. Mata-Hari a eu pour sa part le tort de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment, et l’Etat-major français en fait un bouc émissaire facile, après Dreyfuss, justifiant qu’elle soit fusillée comme espionne dans les fossés du Fort de Vincennes. Quant à l’allemande Hanna Reitsch, qui n’était pas nazie, celle-ci a réussi à poser son avion dans Berlin en ruines en proposant au Führer, réfugié dans son bunker, de l’exfiltrer sous les bombes et les tirs d’artillerie russes. C’était quarante-huit heures  seulement avant que celui-ci ne se suicide avec Eva Braun. Ces trois destinées, aux lignes brisées, de femmes exceptionnelles ont été le temps d’un livre, mes trois divas pour lesquelles mon ordinateur à fait office de divan.