« La vie est un bien perdu, quand on ne l’a pas vécue comme on l’aurait voulu » Cette phrase, à laquelle je souscris complètement, m’a inspiré quelques réflexions que je me fais un plaisir de partager avec vous.
Songeons au nombre de personne qui ont raté leur rendez-vous avec l’existence par manque de volonté, d’énergie ou d’ambition ? Certains ajouteront de « capacités », mais il s’agit là « d’acquis » que chacun possède plus ou moins, alors que les premières sont des qualités « innées ». Et qui, du coup, ont peut-être réussi «dans la vie» mais raté «leur» vie. La nuance est importante et mériterait à elle seule un long développement. Beaucoup ont traversé leur siècle sans réellement aimer ce qu’ils faisaient et travaillé dans la seule perspective de recevoir de leur employeur un chèque à la fin du mois, sans avoir jamais cherché à donner un sens à leur quotidien, et de l’intérêt à leur activité.
Certes, tout le monde ne peut pas être médecin urgentiste, sapeur pompier ou pilote de Canadair, autrement dit sauver des vies, ou encore enseignant et transmettre le savoir aux jeunes générations, mais chacun, là où il est, doit pouvoir trouver de la fierté pour ce qu’il accomplit, à l’idée de se savoir utile aux autres. Combien de gens, de l’employé de bureau au cadre de l’administration, auraient rêvé de devenir ébéniste, peintre, vigneron ou gardien de phare dans une autre vie, sans vraiment s’être donné les moyens de vivre leur rêve, d’accomplir leur dessein ?
Combien de personnes attendent impatiemment l’âge de la retraite, cette « petite mort», cette « mort sociale» pour « profiter» de la vie et réaliser ce qu’elles ont toujours désiré, oubliant que cela risque d’être trop tard car la maladie et la vieillesse sont des entraves qui contrarient les intentions des meilleurs.  Aucun de nous n’est le maître des horloges de sa destinée. Or aimer ce que l’on fait, voire être passionné, c’est l’assurance de vivre heureux tout au long de sa vie, du lundi matin au dimanche soir, et pas seulement de façon aléatoire le week-end et le temps des vacances. Avez-vous remarqué que la plupart de vos amis, de vos voisins partent heureux début juillet et août et reviennent moroses pour affronter, contraints et forcés, la rentrée scolaire et professionnelle, nostalgiques des jours passés au camping, sur la plage, à l’apéro entre copains après une partie de pétanque. Cette parenthèse enchantée aura été éphémère avant qu’ils ne retrouvent le bureau, l’usine, les factures à payer et les vicissitudes de l’existence, au milieu d’un flot ininterrompu de mauves nouvelles qui font notre actualité ordinaire.
Du coup, ces personnes traversent la vie comme des zombies, sans y avoir réellement pris goût, sans en avoir savouré le sel, et parfois le piment qui font son charme, car on ne progresse réellement que lorsqu’on est confronté aux épreuves, aux difficultés et qu’on les surmontent car la vie est un challenge permanent, un combat, une lutte continue, où seuls les meilleurs gagnent, un peu comme le spermatozoïde qui va, parmi les quelques trois cents millions d’autres, féconder l’ovule et franchir la ligne d’arrivée en vainqueur.
Au 19ème siècle le paléontologue et naturaliste britannique Charles Darwin a théorisé à juste titre la sélection naturelle de l’espèce.
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Septembre, comme le mois de janvier, sont des moments propices aux nouvelles résolutions, voire à un changement de cap. Et pourquoi pas cette année 2025 ? Dites halte à la routine, stop à l’encroûtement et aux habitudes qui tuent aussi sûrement l’amour que l’ambition. Osez de nouveaux projets * afin de vous épanouir et refusez de vous scléroser, bougez, ne restez pas sur place, l’herbe peut être plus verte ailleurs. Il n’y a pas de limite d’âge pour entreprendre, se remettre en cause, s’imaginer un autre avenir car l’envie n’est pas une denrée périssable avec, comme pour les conserves, une date de péremption.
En résumé, soyez vivants, respirez la vie à plein poumon, soyez optimistes et positifs,  c’est une question d’hygiène mentale, il sera toujours assez temps de mourir. Quelle fierté, quel bonheur au terme de notre séjour ici-bas, de pouvoir se  dire «qui tel Ulysse a fait un beau voyage ».
 * Ne dit-on pas qu’on meure quand on cesse d’avoir des projets, comme on chute de bicyclette lorsqu’on cesse de pédaler ?