Difficile d’incriminer ce service, qui sauve tant et tant de vies et qu’on considérera, peut-être, demain responsable du décès de ce jeune homme. Les urgentistes sont souvent les derniers recours face à la mort et un nombre incalculable de personnes leur doit chaque année de rester en vie. Notre reconnaissance vis-à-vis d’eux est immense.
A l’actif de ceux de l’hôpital du Mans, comme de leurs collègues d’autres centres hospitaliers, de véritables miracles sont quotidiennement accomplis par ces médecins et infirmiers de l’extrême, du fait de la sûreté de leurs gestes et la rapidité de leur intervention.
Et puis un jour, il arrive que la belle mécanique, bien huilée, grippe par suite d’une mauvaise appréciation du risque, une confusion entre douleurs thoraciques pouvant entraîner un arrêt cardiaque, et douleurs musculaires aux conséquences plus bénignes. Comme cela s’est passé au Mans.
Ainsi nait une erreur de diagnostic, aux conséquences funestes. La mort d’une personne est toujours une tragédie. Aux yeux de sa famille bien sûr, de ses amis, mais aussi de ces soignants qui ont prêté serment de venir en aide et assistance aux blessés, aux malades, et qui sont d’un dévouement sans limite.
La mort d’un malade ou d’un accidenté de la route est vécu par eux comme un échec, humainement et professionnellement. On peut comprendre le ressentiment et la colère de la famille d’Esteban, de n’avoir pas été bien entendue et comprise, mais d’un cas on ne peut pas faire une généralité, et d’une erreur une incrimination de la profession toute entière.
Il faut savoir raison garder et ce n’est pas aisé tellement l’émotion est grande lorsqu’on est confronté à la tragédie de la perte d’un enfant. Il n’y a pas de disparition plus cruelle.
Mais, s’agissant du Samu, attention à ne pas jeter le bébé et l’eau du bain car beaucoup de pays à travers le monde nous envient ce service des urgences exceptionnel. Cela ne nous empêche pas de compatir à la douleur et au deuil de la famille d’Esteban.