Lorsque j’ai écrit Adolf H je me suis glissé dans la peau d’un chef du 2ème Bureau français en 1939. On se reportera utilement à la rubrique « Bibliographie » de mon site pour découvrir le synopsis de ce roman. Dans mon blog aujourd’hui je veux juste évoquer une héroïne que j’ai créée de toute pièce car tout bon polar, roman d’espionnage se doit, au-delà de l’intrigue, de mêler des scènes d’action à des scènes d’amour pour intéresser le lecteur. Comme le cuisinier dispose d’ingrédients, sel, poivre, sauces, piment, etc. pour donner du goût à son plat, le romancier doit veiller à doser dans son récit le sexe, la violence et l’amour sans lesquels le récit est fade. Mon héroïne ici est une séduisante baronne allemande, Olga Von Bergman, qui est, pour les besoins du récit, la maîtresse du Reichsführer SS Heinrich Himmler. J’aurais pu m’en tenir à ce rôle mais pour corser l’histoire  celle-ci va aussi devenir l’amante d’un jeune diplomate-espion fançais, en l’occurrence Marc de Hautecour. Dans le roman, où il est surtout question d’une tentative d’assassinat d’Adolf Hitler à la faveur d’un déplacement à Paris, les deux jeunes gens vont vivre une dramatique histoire d’amour dans le Berlin d’avant-guerre. Dans la plupart des roman l’auteur à le choix pour la scène finale de faire mourir, ou de laisser vivre son héroïne, dans le premier cas pour faire pleurer Margot dans les chaumières et dans le second pour préserver les âmes sensibles. Je ne vous dirai donc pas ce qu’il va advenir d’Olga, mais l’issue de l’histoire a été pour moi un cas de conscience car on s’attache plus qu’on ne l’imagine à ses personnages dont on partage virtuellement l’existence. Et selon la version retenue on se reproche parfois, après coup, d’avoir effectué tel ou tel choix. Une chose est certaine j’aurais bien aimé la rencontrer, la connaître dans la vraie vie, dans le monde réel et non imaginaire. En somme si je n’ai pas envié le Reichsführer, personnage répugnant, je confesse que je suis un peu jaloux de Marc de Hautecour

Les héroïnes de mes Trois divas et un divan dont des femmes exceptionnelles, des stars de l’actualité du siècle précédent. La première à entrer en scène s’appelle Coco Chanel la prestigieuse couturière au parfum de scandale, puis Mata-Hari qui s’illustra comme espionne au cours de la première guerre mondiale et à qui on a voulu faire porter un chapeau beaucoup trop grand pour elle et enfin Hanna Reitsch, sans doute la moins connue du trio, mais qui fut cependant une célèbre pilote de la  Luftwaffe au cours de la seconde guerre mondiale, en même temps que championne du monde de vol sur planeur. Des trois, c’est de celle-ci dont j’aimerais vous parler car elle a bien failli modifier le cours de l’histoire à un moment ou Berlin était assiégé par les troupes russes et sous les tirs d’artillerie. Songez que cette jeune femme, frêle, qui était patriote mais pas affiliée au parti nazi, réussit sous les bombardements à poser sur l’avenue Unter den Linden, les Champs-Elysées berlinois, son petit avion de reconnaissance, un Fieseler Storch, pour ensuite rejoindre à travers les ruines le bunker où s’était terré Adolf Hilter. Elle était accompagnée dans son expédition du général Von Greim qui allait être nommé chef d’Etat-major de l’armée de l’air en remplacement de Göing nouvellement destitué par le Führer. Nous étions alors à deux ou trois jours du suicide de celui-ci avec Eva Braun.  Avec ce déplacement périlleux Hanna venait proposer au chancelier du Reich de l’exfiltrer de la capitale et de s’enfuir. Hitler aurait pu accepter et sauver ainsi sa vie, momentanément sans doute il est vrai. Il refusa à la grande déception de l’aviatrice qui parvint à redécoller et à braver les tirs de la DCA russe. Cet exploit est généralement peu connu dans l’histoire de la deuxième guerre mondiale et c’est fort dommage car il illustre la bravoure et les qualité de pilote exceptionnel de cette jeune capitaine de la Luftwaffe, titulaire de la Croix de Fer 1ère et 2ème classe,  qui mourut en 1979. Pour la petite histoire son personnage a inspiré Lady X dans les aventures de Buck Danny ainsi que dans une autre série de bandes dessinées. J’ai pour ma part été très heureux de lui redonner vie dans ce roman Adolf H. Si je n’aurais pas craqué devant Coco Chanel ou Mata-Hari en revanche je dois dire que je ne suis pas resté imperméable au charme qui se dégage d’Hanna.

A suivre