Lorsque j’ai écrit « La mémoire effacée d’Abigail » j’ai souhaité présenter une autre interprétation de la mort de Lady Di, la princesse Diana, car je n’accrédite pas la thèse officielle de l’accident sous le pont de l’Alma, de l’état d’alcoolémie du chauffeur, de la poursuite des paparazzi, etc. Et le privilège du romancier est de pouvoir imaginer, sous forme d’une uchronie, un récit différent de celui présenté par les autorités. Diana était une femme qui dérangeait beaucoup de monde, dont des gens puissants, pour des tas de raisons, la famille royale pour ses frasques amoureuses et ses liaisons avec des musulmans, les marchands de canon pour son engagement dans la lutte contre la prolifération des mines anti-personnel, les services secrets de différents pays pour des motifs que j’explique dans le roman, etc. La ficelle est un peu grosse et les coïncidences trop nombreuses. Avec ce deuxième opus, après « Trois div as et un divan » j’ai donc redonné vie à la princesse des cœurs mais contrairement au précédent ouvrage, lorsqu’elle est accueillie par le psy franco-écossais, Pierre de Montesquiou, alias Franck Cross pour le MI6 dont il est un officier, ce n’est pas pour lui donner des explications mais au contraire en attendre de lui.  Le problème est que ce retour à la vie d’Abigail de Winter (Lady Di) va la mettre de nouveau en danger et le serviteur de Sa gracieuse Majesté ne va pas hésiter pour la protéger à trahir l’ex-époux de Lady Di, devenu roi d’Angleterre. S’il m’a été facile d’imaginer l’intrigue, le complot fomenté  à l’encontre de la princesse, en revanche il m’a été impossible de lui faire vivre des scènes intimistes avec l’officier des services secrets Britanniques avec lequel elle va partager une traversée en voilier sur l’Atlantique durant plusieurs jours. Ma propre pudeur, ou ma moralité s’y opposait, mais celle-ci ne m’a pas interdit cependant de décrire le jeu de séduction qui va se nouer entre ces deux êtres. Un jour peut-être, dans cinquante ans, cent, on découvrira peut-être « la » vérité sur cette épisode tragique de la vie d’une princesse, adulée par le monde entier et détestée par cette famille royale qui a été à deux doigts d’être rejetée par le peuple pour son absence de commisération, au moment de sa mort.

Dans mon dernier livre « Le rêve éveillé du calife », roman d’espionnage dont l’action se déroule au Moyen-Orient, je fais évoluer au milieu des scènes de violence de l’Etat islamique, et de la guerre de l’ombre que se livre les services spéciaux, un coupe de jeunes français, Arthur et Djamila. Lui est breton catholique et elle d’origine Kabyle et musulmane soufie, ce qui aux yeux de certains pourraient apparaître comme le mariage de l’eau et du feu, de la carpe et du lapin. Lui, est conférencier au sein de l’Académie du renseignement, ce qui lui vaudra d’être victime d’une fatwa, et elle officier du service action des Douanes, chargée de démanteler un réseau islamiste dans le sud de la France. On comprend que ce couple flirte continuellement avec la mort, c’est pourquoi j’ai voulu que leurs relations amoureuses soient intenses, passionnées, comme s’il s’agissait des dernières.  J’ai aimé créer ces deux personnages, les rendre attachant auprès du lecteur et encore aujourd’hui je garde un faible pour cette jeune « beurette », courageuse, intelligente et séduisante qui va être confrontée à un drame. En arrivant au terme de la présentation de mes différentes héroïnes vous avez, j’en suis sûr, percé mon secret. Vous avez compris que dans ceux-ci j’ai cherché décrire mon propre idéal féminin. Et que même si elles sont très différentes les unes des autres elles ont des qualités communes, l’élégance, l’intelligence et le goût de l’aventure. Elles peuvent être belles, voire très belles, mais elles ont avant tout du charme et de la sensibilité. Ces femmes, dont on dit d’elles en se retournant, qu’elles ont de la classe. Ce sera encore le cas dans mon prochain roman.

« Ces Messieurs de Heidelberg » , dans ce nouveau livre, à paraître au printemps, le récit se concentre autour de quatre personnages, deux anciens chefs nazis recyclés à des postes importants dans l’Allemagne d’après-guerre et un couple de journalistes franco-allemand qui les traquent. Il se prénomme Alexandre et elle Karen. Cette dernière est originaire de la région de Paderborn, où je suis allé en vacances au cours de mon adolescence, et Karen est un peu à l’image de Maria, une jeune allemande que j’ai connue alors. J’ai aussi choisi  Paderborn car c’est là que Heinrich Himmler, le Reischführer SS, avait acheté un château pour en faire un centre de formation pour l’élite de son ordre noir. J’ai voulu ce roman car il est fascinant de constater combien de dignitaires nazis, non criminels de guerre, se sont, au lendemain de la capitulation de l’Allemagne, reconvertis au plus haut niveau dans l’économie, l’enseignement mais aussi les services secrets, le BND. Je l’ai aussi écrit car aujourd’hui encore l’extrême-droite reste florissante chez nos voisins d’outre-Rhin, en particulier dans certains Länder. Et à voir la montée des populismes ailleurs en Europe, et ici-même en France, j’ai souhaité que ce roman soit une sorte de signal d’alarme dont Alexandre et Karen sont les lanceurs d’alerte. Et nul doute, que tout comme moi, vous tomberez amoureux de Karen, la journaliste du magazine Galore.