Il ne pensait pas pouvoir remarcher un jour, or c’est précisément par la pensée qu’un tétraplégique néerlandais de trente-huit ans à pu de nouveau se tenir debout et se déplacer, ce qui constitue un véritable miracle … scientifique.
On peut dire, et médire, sur le développement de l’intelligence artificielle et de la robotique, sur leurs bienfaits et leurs méfaits, mais on ne peut qu’admirer la révolution technologique qui a permis cet exploit médical.
Comment ne pas saluer cette prouesse qui a permis à un homme atteint de graves lésions de la moëlle osseuse au niveau des vertèbres cervicales, à la suite d’une banale chute de vélo, de retrouver sa motricité. Au Moyen-Âge, on aurait mis cela sur le compte de la sorcellerie et plus récemment encore de la magie alors que c’est grâce à deux implants électroniques placés, l’un dans le cerveau, l’autre dans la moëlle épinière implants qui ont activé la pensée grâce à des stimulateurs électriques, que Gert-Jan a récupéré sa mobilité perdue. « J’ai retrouvé la liberté » a-t-il aussitôt déclaré.
Pour en arriver là, il aura fallu les efforts conjugués de chercheurs, d’ingénieurs, d’industriels, durant vingt ans, afin de pouvoir l’appareiller, toute une chaîne de compétences, d’innovation et de solidarité. Vingt ans d’expérimentation sur des rongeurs, des primates et des êtres humains. Vingt ans pour permettre à ce tétraplégique de commander sa marche par la pensée. Et au final une extraordinaire aventure humaine et scientifique des temps modernes.
Avec ce bond fulgurant en avant, les exosquelettes, qui constituaient il y a encore peu l’espoir de remarcher des tétraplégiques, vont pouvoir être rangés au magasin des accessoires. Il reste qu’il faudra encore des années pour qu’on puisse généraliser cette invention, la miniaturiser et la rendre financement accessible. Il y a gros à parier cependant qu’avec l’arrivée d’Elon Musk, le patron de Telsa, et sa start-up Neuralink, qui fabrique des puces cérébrales permettant de communiquer par la pensée avec des ordinateurs, les choses vont aller vite. Déjà, grâce à elles, des singes sont capables de jouer à des jeux-vidéos.
Ce que vit actuellement le pionnier Gert-Jan nous confirme que les hommes sont capables du meilleur, périodiquement, et du pire, très souvent. Espérer un « meilleur » permanent est hélas utopique et aucun chercheur n’a pu à ce jour le réaliser, Platon, Aristote, Saint-Augustin ou encore Thomas Moore s’y sont eux-mêmes cassés les dents.