La France vient de vivre plusieurs nuits d’émeutes avec un triste bilan de blessés dans les deux camps, d’incendies de bus municipaux et cars scolaires, de voitures, y compris celles d’habitants des quartiers déshérités, de bureaux de poste, de mairies, d’écoles, de bibliothèques, etc. autant de services publics qui vont impacter demain la vie quotidienne des familles les plus modestes, la rendant encore un peu plus difficile. Est-ce ce que voulait les émeutiers pour leurs parents ? Comment en est-on arrivé là ?

Force est de constater l’inertie de plus de trente ans de nos dirigeants politiques de tout bord, l’échec des différents plans de la ville qui n’ont fait qu’apporter un cautère sur une jambe de bois, mais aussi l’éducation parentale. De très nombreuses familles sont aujourd’hui monoparentales, le mari le plus souvent a déserté le foyer et la femme doit travailler pour nourrir la famille, payer le loyer et élever deux, trois, quatre enfants. C’est ainsi qu’on voit des gamins traîner dans les rues à une heure du matin, sans surveillance, en train de caillasser les CRS.

Dans nos banlieues, certaines cités sont devenues des véritables bombes à retardement avec le trafic de drogues et les points de deal qui fleurissent aux différents croisements, sans oublier un chômage endémique, source de désœuvrement.

Comment dans ces circonstances s’étonner qu’une étincelle mette le feu aux poudres ? Elle surgit avec la mort dramatique d’un adolescent de dix-sept ans habitant Nanterre suite au tir d’un policier lors d’un contrôle routier. Malheureusement comme toujours ce sont les plus modestes, les plus fragiles qui font les frais de ces violences urbaines : logements sociaux incendiés, voitures brûlées, écoles, mais aussi supermarchés de proximité et bureaux de poste détruits, autant de services indispensables.

Demain, il faudra payer tous ces dégâts, la facture sera très lourde, et ce sera au détriment de nouveaux équipements collectifs indispensables.

En revanche dans toutes ces atteintes aux biens matériels, parmi toutes ces mairies, commissariats, centres des impôts, casernes de pompiers, une administration à été épargnée : les caisses de sécurité sociale et d’allocations familiales qui versent les aides sociales et le RSA.

Que faire contre ces voyous qui veulent casser du flic ? ces incendiaires, ces pillards ? Que fait-on de ces réseaux sociaux qui relaient la haine quand ils ne la suscitent pas ? Comment venir à bout de ces violences à quand depuis des décennies on est incapable de stopper les violences conjugales et familiales, le harcèlement scolaire, le racisme et l’antisémitisme ? Oui comment ?

Notre société est gravement malade et il nous manque un médecin urgentiste pour la guérir de tous ses maux. C’est oublier que comme un individu, la société elle aussi meure un jour faute de soins.