Au cours de la dernière semaine de septembre trois évènements m’ont particulièrement interpellé.
Le premier est le retrait décidé par Emmanuel Macron de notre ambassadeur au Niger Sylvain Itté victime d’un véritable siège de son ambassade par la junte militaire au pouvoir le 26 juillet dernier à la suite d’un putsch. Plus habitué aux réceptions avec des Ferrero Rocher qu’à des rations combat, celui-ci n’était plus le bienvenu à Niamey. De même que les 1 500 militaires français stationnés sur la base aérienne considérés comme persona non grata. Son retour à Paris en catimini, presque à la sauvette, constitue un véritable camouflet pour la France. Nous étions présents dans différents pays du Sahel à la demande des pays en question en fonction des accords de défense passés avec les autorités en place, et pour lutter contre le terrorisme, et par voie de conséquences protéger l’Hexagone d’éventuelles opérations commandos ou suicides. Question : Ce retrait du Mali, du Burkina Faso, du Niger etc. ne risque-t-il pas d’être la porte ouverte à de nouveaux attentats meurtriers en France au cours des mois à venir. A-t-on bien mesuré les risques de cette reddition en rase campagne et le prix qu’il nous faudra payer ?
Le second est l’annonce faite jeudi dernier par le même président de la République lors de son voyage en Corse d’une prochaine autonomie de l’île. Question : Comment peut-on ainsi avaliser les revendications des nationalistes, qui hier encore recouraient à l’action armée contre la République, en faveur d’une séparation de la Corse avec la France ? Que fait-on du principe fondateur d’une France « une et indivisible » gravée dans le marbre de la constitution ? Cette annonce a d’ailleurs fait immédiatement tache d’huile, le président de la région Bretagne ayant lui-aussi réclamé l’application d’une telle mesure. Questions : A quand les mêmes exigences de la Savoie, du Pays Basque, de l’Alsace ou de la Lorraine ? A ce rythme-là que restera-t-il demain de l’Hexagone ? La République entendrait-elle restaurer les provinces, les comtés et les baronnies comme sous l’Ancien régime ? Soulever le couvercle de la boîte de Pandore est facile, il va être plus difficile de le refermer.
Et le troisième concerne la décision du gouvernement d’organiser pour la rentrée 2024 des cours d’empathie dans les classes dans le but de sensibiliser les enfants aux émotions, les leurs et celle de leurs camarades, afin de lutter plus efficacement contre le harcèlement scolaire. Il est clair que les mesures répressives, là comme ailleurs, ne suffisent pas et il est essentiel de prévenir des actes qui peuvent conduire des jeunes au suicide. C’est une excellente initiative qui est déjà appliquée au Danemark … depuis 1993 aux jeunes Danois de 6 à 16 ans, mais aussi aux Pays-Bas, en Suède, en Belgique ou en Roumanie, depuis des années. Question : Pourquoi en France faut-il attendre trente ans pour réagir, alors qu’il aurait fallu agir depuis longtemps, de même qu’il faut attendre plusieurs morts sur des lieux accidentogènes avant de se décider à installer un rond-point sur la route ?
Je rappelle la définition de la démocratie, dont Churchill disait qu’elle est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres, « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Aujourd’hui les français en votant tous les cinq ans donnent mandat au chef de l’Etat, en vertu de son pouvoir régalien, de décider pour eux, en tout et pour tout durant 1825 jours ou 43 800 heures. Inutile donc de se plaindre, il nous est juste permis d’être mécontent.