Catégorie : La plume au vent Page 25 of 41

La bombe A et le docteur Folamour !

En 1945, les Etats-Unis larguaient la première bombe atomique de l’histoire, d’une puissance de quinze kilotonnes, sur Hiroshima au Japon. Elle était baptisée « Little boy », résultat : plus de 100 000 morts, sans compter les dizaines de milliers de personnes irradiées qui sont décédées d’un cancer de la thyroïde où sont devenues aveugles au cours des années qui ont suivi.
Exceptée une seconde explosion, un peu plus tard, à Nagasaki, toujours au Japon, aucun autre usage n’a été fait depuis lors de l’arme nucléaire. Il y a eu certes des menaces d’emploi, à l’époque de la crise des missiles à Cuba notamment, mais la dissuasion a fonctionné, et l’équilibre de la terreur a joué son rôle.
Mais voilà qu’aujourd’hui la Russie de Poutine agite à nouveau le spectre d’une troisième guerre mondiale et du risque nucléaire. Précisons que ce pays, mais aussi l’Amérique, la France, la Chine, le Pakistan, sans doute Israël, et demain l’Iran, disposent a eux tous d’un arsenal nucléaire susceptible de faire exploser plusieurs fois notre bonne vieille planète Terre. On imagine le feu d’artifice et la température,  qui avoisinerait celle du soleil, … de quoi avoir froid dans le dos !
S’il prenait l’envie à un quelconque docteur Folamour suicidaire d’appuyer sur le bouton, on estime qu’une bombe de la même puissance que celle d’Hiroshima, sur Paris provoquerait la mort de 600 000 personnes et plus de un million de blessés. Scène d’apocalypse, avec des cimetières saturés et des urgences hospitalières  débordées, sans parler du chaos sur les routes pour les survivants. Bien entendu la capitale serait rasée et inhabitable avant plusieurs siècles.
… Sauf que les bombes A russes actuelles sont …    3 000 fois plus puissantes que celle d’Hiroshima, et que l’effet d’une seule d’entre elles se ferait ressentir jusqu’à Chartres et occasionnerait 6 millions de morts, soit 10% de la population française, et 2, 5 millions de blessés.
Dernière précision, qui n’est pas des moindres, chaque SNLE français emporte à son bord 16 missiles portant chacun plusieurs ogives nucléaires et notre pays possède 4 sous-marins de ce type. Faites le calcul. Leurs équipages seraient sans doute les seuls survivants de l’humanité … jusqu’à épuisement des réserves d’oxygène.
A l’heure, où le risque de confrontation nucléaire est dans toutes les conversations, et dans toutes les têtes, il est bon d’avoir ces quelques chiffres en mémoire, on comprend mieux aussi le succès du film « Oppenheimer », le père de la bombe atomique US. Certes le bon physicien destinait l’atome à des fins civiles (merci la fée électricité) mais c’était oublier que l’armée tenait là, l’arme de destruction massive par excellence.
Si demain un sociopathe, et il en existe quelque spécimens, ordonnait le feu nucléaire ce serait alors le plus grand suicide collectif de l’histoire. La 6eme extinction de masse, depuis les 500 derniers millions d’années. A ceci près, que la planète, elle-même, serait cette fois rayée de la carte de l’univers. C’est le moment de croiser les doigts, et d’espérer que la sagesse l’emporte sur la folie des hommes.
Qu’avait prédit Nostradamus ? Une minute, je consulte le parchemin.

Aux urnes citoyennes !

Alors que tant de pays vivent sous le joug du totalitarisme, la France, grande démocratie, peut s’enorgueillir d’avoir accordé le droit de vote aux femmes en 1944, sous l’impulsion du général de Gaulle.  On a dit que sa décision avait été édictée en grande partie par l’action courageuse des femmes dans la résistance. Une reconnaissance, oh combien légitime.
En 1945, d’électrices, elle passaient aux statut d’élues et 33 femmes furent élues députés à l’Assemblée nationale .., aujourd’hui elle sont 224 sur un total de 577, que de chemin parcouru !
Entre-temps, en 1965, elles ont obtenu l’émancipation bancaire, avant cela elles avaient le statut de mineures, au même titre que les enfants !  Désormais, elles pouvaient signer un chèque, et un an plus tard elles étaient autorisées à travailler … sans le consentement de leurs maris !!!  Comme cela nous semble loin, alors que c’était hier. Autant de conquêtes arrachées de haute lutte sur la virilité masculine.
Enfin, en 1975, voici 49 ans, grâce à la loi Veil l’avortement était dépénalisé et cette semaine, le 8 mars, la liberté de recours à l’IVG a été inscrite dans la constitution la rendant intangible. La France est le premier pays dans le monde à l’avoir fait, souhaitons que son action serve d’exemple a beaucoup d’autres.
Il leur en aura fallu du temps, de l’opiniâtreté et du courage pour parvenir à ces résultats. Reste encore pour elles à obtenir l’égalité de salaire hommes/femmes, comme si à travail égal cela n’aurait pas dû s’imposer depuis longtemps.
Pourquoi autant d’injustices, d’attitudes rétrogrades et machistes ?
En revanche quel bonheur de constater aujourd’hui que plus aucun métier ne leur est désormais interdit: professeur, médecin, journaliste, avocat, ingénieur, spationaute, officier, magistrat, etc.  Et pourtant, ce qui nous paraît naturel aujourd’hui était encore hier un exploit.
Il reste encore quelques efforts à faire, car gageons que si elles étaient plus nombreuses au pouvoir les risques de guerre, si présents actuellement, s’éloigneraient. Il y a une bonne raison à cela, les femmes ne souhaitent pas que  les enfants qu’elles mettent au monde servent de chair à canon, elles ont trop de respect pour la vie humaine, celle de leur fils, de leur frère, de leur père.
Avez-vous remarqué qu’aucune femme ne dirige un pays totalitaire, comme c’est bizarre, vous avez dit bizarre ? Le tsar du Kremlin, le grand vizir turc, l’empereur du milieu chinois, le psychopathe  coréen, le barbu de Téhéran, les sociopathes de Tchétchénie et de Biélorussie, etc. exclusivement  des hommes, à croire que la barbarie a un sexe : masculin, le fameux chromosome X. Trop de testostérone nuit gravement à la santé.
Allez, Messieurs, un dernier petit effort, et le monde se portera beaucoup mieux

Sombres magouilles au pays de la Teranga !

Le Sénégal est un pays où je me suis rendu plusieurs fois sans cependant apprécier les plages de Saly car ce n’était pas pour y passer des vacances.

La première fois c’était dans le cadre d’une opération humanitaire, en convoyant depuis la France  des dizaines de milliers de préservatifs, afin de lutter contre le SIDA qui sévissait en Afrique, préservatifs que nous avons distribué avec l’ONG « Enda tiers-monde » dans des dispensaires et lycées du pays. Je suis très fier d’avoir accompli cette action en espérant qu’elle aura contribué à «préserver » des vies de ce fléau.
Deux ans plus tôt, j’avais réalisé le même type d’opération, mais  au Tchad cette fois, en apportant, grâce à l’armée de l’air française, pompes à eau, fournitures scolaires et équipements médicaux.
Ces deux aventures restent gravées dans ma mémoire à tout jamais car je n’ai jamais eu, de toute ma vie, le sentiment d’avoir été aussi utile.
Ces actions, ainsi que mes nombreux reportages en Somalie, au Cameroun, en Côte-d’Ivoire, au Mali, en Afrique du Sud, etc. ont fait de moi un amoureux de l’Afrique où je compte de nombreux amis. La plupart d’entre eux m’ont d’ailleurs surnommé « l’africain blanc ».
Au Sénégal, j’y suis allé aussi à plusieurs reprises avec mon ami Ibrahima Thiam, président du mouvement politique « Un Autre Avenir », conseiller spécial de l’ancien Premier ministre Abdoul MBay, notamment pour y dédicacer nos ouvrages de géopolitique, «  Le monde vu .. » ainsi que mon dernier roman «  Amadou, l’enfant soldat du Sahel ».  J’ai appris au cours de toutes ces années à connaître  ce beau pays et aimer ses habitants chaleureux.
Ce qui se passe aujourd’hui me choque et m’attriste d’autant plus. Voici un pays qui, depuis son indépendance, en 1960, a été un phare de la démocratie sur le continent, une balise républicaine en Afrique de l’Ouest où ces dernières années ont fleuri les putschs militaires (Mali, Niger, Burkina Faso, etc.), un modèle en matière de paix pour ses voisins, où les militaires sont restés cantonnés dans leurs casernes et qui a eu la chance de compter des chefs d’Etat remarquables et exemplaires, tels Léopold Sedar Senghor ou Abdou Diouf.
Et voilà que tout ce bel édifice menace de s’écrouler. Déjà qu’il se lézarde, en raison de l’attitude de son actuel président, Macky Sall, qui à la veille de la fin de son mandat (avril) fracture la société sénégalaise et la communauté politique comme personne ne l’a fait avant lui.
En décidant contre toute attente le report des élections présidentielles, prévues le 25 février prochain, à la fin de l’année, il vient de réaliser un coup d’Etat institutionnel et rejoint la galerie des potentats africains de triste mémoire.
Après un septennat et un quinquennat, il  aurait pu sortir par le haut, et avoir sa place dans les manuels d’histoire sénégalais, il va quitter le pouvoir par la petite porte de la honte et de l’infamie. Par son acte de putschiste contre la constitution il a entaché de façon indélébile ses douze années passées à la tête de l’Etat.
Et les sénégalais sont à plaindre car ils ignorent de quoi sera fait demain, quelle aventure les attend.
Fort heureusement, le pays de la Teranga ne manque pas d’hommes politiques de grande valeur et intègres pour le remettre sur les rails de la démocratie et de la liberté, a l’heure où les chantres de l’autocratie n’ont jamais été aussi nombreux sur le continent

Quand l’histoire bégaie …

Les conditions, pour le moins suspectes, de la mort de l’opposant russe Alexei Navalny ne sont pas sans rappeler des morts aussi étranges a l’époque de Staline et de Hitler. Elles ont comme point commun, d’être l’œuvre de dictatures, de dirigeants autocratiques, sans foi ni loi, foulant au pied les valeurs humanistes et les principes républicains.

Qu’on les appelle tsar, ou führer, de tels individus méprisent souverainement la vie humaine et les droits de l’homme et ont laissé derrière eux, sans sourciller, des millions de victimes, dans les goulags, pour le premier et les camps de concentration, des stalags, pour le second.

Aujourd’hui, à Moscou un nouveau despote a repris le flambeau, un ancien officier du sinistre KGB, l’outil de la terreur au service de dirigeants psychopathes, mais aussi à Pékin, Téhéran, Istanbul et en Corée du Nord pour ne citer que ces quelques exemples. Dans ce pays le «  petit père du peuple » joue avec les armes nucléaires comme jadis les rois le faisaient avec un bilboquet. Tous ont en partage la haine de l’Occident, un occident qui après cinq siècles de domination sur l’ensemble du globe est aujourd’hui déclinant.
A croire que la démocratie est un régime passé de mode et que les peuples aiment être privés de liberté de penser, de s’exprimer, de circuler. Les sadiques n’existeraient que parce qu’il existe des masochistes, comme aurait dit le marquis de Sade.
Rien n’est plus faux bien sûr, car si ces régimes totalitaires existent, et prospèrent, c’est parce qu’ils règnent par la terreur, l’intimidation, les menaces, le chantage, la torture et les exécutions capitales, qu’ils asservissent les peuples comme hier les négriers asservissaient les esclaves..
Dangereux, héroïque dans ces conditions de protester, de résister, et encore plus lorsqu’on le fait non pas pour soi, mais pour ses semblables que l’on souhaite affranchir du joug de la dictature et des docteurs fol amour.
C’est pourtant ce qu’a fait Alexei Navalny, et il l’a payé de sa vie. Cela mérite de notre part un immense respect et toute notre admiration car le courage est une vertu devenue rare de nos jours.
L’histoire nous enseigne que les démocraties périssent par leur lâcheté, souvenons-nous de Munich en 1939. Il reste à espérer que les dictatures, elles, comme les poissons, pourrissent par la tête.

René Château, l’aristocrate du 7eme art

Je me souviens avoir rencontré Rene Château dans les années 1990, alors qu’il accompagnait sa compagne de l’époque, Brigitte Lahaie, la star du porno, que je recevais dans mon émission du dimanche midi « Garçon, et un Duval ! » sur West FM, a l’occasion de la sortie d’un livre et de son disque intitulés : «  Moi, Brigitte la scandaleuse ».
L’émission largement annoncée la semaine précédente en plus du caractère croustillant du sujet et la présence d’une star du X à la radio, nous a permis d’obtenir un record d’audience ce dimanche là.
Dans notre studio aussi on a joué à guichets fermés. La blonde Brigitte Lahaie avait débarqué, en gare du Mans, venant de Paris, habillée d’une mini-jupe en cuir assortie à un chemisier au décolleté vaporeux  et bien évidemment elle était l’objet de tous les regards masculins, techniciens, comme auditeurs  présents.
Une heure plus tard, l’émission terminée, comme chaque dimanche selon la tradition, j’invitais à déjeuner mon invité(e) -deux en l’occurrence, au nom de la radio et nous sommes allés à l’auberge de la Foresterie, route de Laval, où son arrivée a fait sensation parmi les convives présents. Je me souviens qu’un autre invité, le célèbre avocat Jacques Verges, avait suscité la même curiosité. L’une était star de films roses et l’autre, ténor du barreau parisien.
Au cours du repas j’ai alors reçu un appel sur mon portable, c’était … le père de Rene Château, manceau lui aussi, qui ayant écouté l’émission souhaitait parler à son fils. A la voix, je le sentais très ému. J’ai fait part de sa demande au producteur des films de Jean-Paul Belmondo, mais celui-ci a refusé de le prendre  au téléphone. A mon grand regret je n’ai pu que transmettre  sa réponse à cet homme qui, je l’ai appris par la suite,  travaillait au garage Mercedes du Mans.
C’est Brigitte Lahaie qui, un peu plus tard, m’a donné l’explication, les deux hommes, le père et le fils, étaient en froid depuis le temps de la guerre d’Algérie, pour un motif cependant qu’elle ignorait.
Un de ces fameux secrets de famille, sans doute.
Je ne sais pas si depuis ils se sont réconciliés, je l’espère, mais je n’en suis pas sûr car leur différend semblait avoir des racines profondes. En apprenant la mort, cette semaine, a 84 ans à Saint-Tropez dans le Var, de Rene Château qui a aussi popularisé Bruce Lee en France,  je me suis souvenu de ce déjeuner chez Jean-Paul Hénin et de l’incident familial au cours du repas.
Je garde surtout le souvenir d’un très grand professionnel du cinéma, homme très agréable et élégant, sarthois donc, et aussi de cette femme, à l’image sulfureuse, que j’ai interviewée durant 60 minutes en direct et qui, pour les auditeurs de West FM, s’est mise à nue une nouvelle fois.
Souvenirs, souvenirs …

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