Je me souviens avoir rencontré Rene Château dans les années 1990, alors qu’il accompagnait sa compagne de l’époque, Brigitte Lahaie, la star du porno, que je recevais dans mon émission du dimanche midi « Garçon, et un Duval ! » sur West FM, a l’occasion de la sortie d’un livre et de son disque intitulés : « Moi, Brigitte la scandaleuse ».
L’émission largement annoncée la semaine précédente en plus du caractère croustillant du sujet et la présence d’une star du X à la radio, nous a permis d’obtenir un record d’audience ce dimanche là.
Dans notre studio aussi on a joué à guichets fermés. La blonde Brigitte Lahaie avait débarqué, en gare du Mans, venant de Paris, habillée d’une mini-jupe en cuir assortie à un chemisier au décolleté vaporeux et bien évidemment elle était l’objet de tous les regards masculins, techniciens, comme auditeurs présents.
Une heure plus tard, l’émission terminée, comme chaque dimanche selon la tradition, j’invitais à déjeuner mon invité(e) -deux en l’occurrence, au nom de la radio et nous sommes allés à l’auberge de la Foresterie, route de Laval, où son arrivée a fait sensation parmi les convives présents. Je me souviens qu’un autre invité, le célèbre avocat Jacques Verges, avait suscité la même curiosité. L’une était star de films roses et l’autre, ténor du barreau parisien.
Au cours du repas j’ai alors reçu un appel sur mon portable, c’était … le père de Rene Château, manceau lui aussi, qui ayant écouté l’émission souhaitait parler à son fils. A la voix, je le sentais très ému. J’ai fait part de sa demande au producteur des films de Jean-Paul Belmondo, mais celui-ci a refusé de le prendre au téléphone. A mon grand regret je n’ai pu que transmettre sa réponse à cet homme qui, je l’ai appris par la suite, travaillait au garage Mercedes du Mans.
C’est Brigitte Lahaie qui, un peu plus tard, m’a donné l’explication, les deux hommes, le père et le fils, étaient en froid depuis le temps de la guerre d’Algérie, pour un motif cependant qu’elle ignorait.
Un de ces fameux secrets de famille, sans doute.
Je ne sais pas si depuis ils se sont réconciliés, je l’espère, mais je n’en suis pas sûr car leur différend semblait avoir des racines profondes. En apprenant la mort, cette semaine, a 84 ans à Saint-Tropez dans le Var, de Rene Château qui a aussi popularisé Bruce Lee en France, je me suis souvenu de ce déjeuner chez Jean-Paul Hénin et de l’incident familial au cours du repas.
Je garde surtout le souvenir d’un très grand professionnel du cinéma, homme très agréable et élégant, sarthois donc, et aussi de cette femme, à l’image sulfureuse, que j’ai interviewée durant 60 minutes en direct et qui, pour les auditeurs de West FM, s’est mise à nue une nouvelle fois.
Souvenirs, souvenirs …