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Retraites : Attention aux lendemains qui déchantent

 Voir à La Haye, aux Pays-Bas, à l’institut Nexus, où il s’exprimait devant des étudiants, des manifestants reprocher à Emmanuel Macron de s’en prendre aux libertés à l’occasion du projet de réforme des retraites doit nous interroger. La France ne prétend-t-elle pas incarner depuis la Révolution française cette valeur suprême qu’est la liberté d’expression, et de donner des leçons au monde entier.

Quand plus de 60 % de nos compatriotes disent leur hostilité à la réforme des retraites, que jour après jour des manifestants de plus en plus nombreux crient leur opposition, que des occupations d’usines, notamment des raffineries d’essence, se multiplient et que des grèves d’entreprises bloquent l’activité économique pays, il y a de quoi se poser des questions.

Quand, une nouvelle fois, au Parlement il a fallu recourir à des artifices constitutionnels, dont le fameux article 49.3, pour faire adopter un texte controversé par un grand nombre de députés et de sénateurs, on est en droit de se dire que quelque chose ne tourne pas rond dans ce pays.

Quand face à la montée des populismes et autoritarismes, que nous ne cessons, à juste titre de dénoncer, nous entendons opposer la démocratie et que dans le même temps on bafoue l’expression populaire, on se demande dans quel monde on vit.

Dans la constitution de 1958 l’art. 11 prévoir le recours au referendum afin de permettre aux citoyens de se prononcer sur une question politique. Neuf ont été organisés sous la 5ème République, le dernier en 2005, voici dix-huit ans, autrement dit aucun ne l’a été par François Hollande, ni par Emmanuel Macron. Même François Mitterand qui y était hostile y a eu recours.

Est-ce à dire que nos récents chefs d’Etat ont peur du verdict populaire, qui, comme pour de Gaulle en 1969, les renverrait à leurs chères études. Désavoué, le général a quant à lui quitté l’Elysée le jour même et regagné Colombey-les-deux-églises. C’est ce qui s’appelle le courage en politique. Aujourd’hui nous avons un Président de la République qui a obtenu 38 % des voix aux dernières élections législatives avec une abstention massive de plus de plus de 28 % et qui s’obstine à faire passer en force un nouveau régime des retraites rejeté par une majorité les français.

S’il ne s’agit pas d’un déni de démocratie, de quoi s’agit-il ?

Et pour nous enfumer un peu plus on a créé en 2015, le « referendum d’initiative populaire » (RIP) sauf que celui-ci est une véritable machine à gaz qui nécessite pour sa mise en œuvre de recueillir le soutien de 1/5ème des membres du Parlement et de 10% du corps électoral, soit environ 4,8 millions de signatures. Autant dire mission impossible !

L’histoire nous enseigne que lorsqu’on méprise à ce point le peuple (vox populi, vox Dei : voix du peuple, voix de Dieu) la fin est toujours triste car le seul recours pour se faire entendre reste alors celui de la rue, et accessoirement de la violence. Or que constate-t-on aujourd’hui sinon une radicalisation grandissante de la société française.

Le chef de l’Etat ne peut rester sourd et aveugle plus longtemps, il ne peut davantage continuer à faire preuve de cette arrogance dont il est familier et Il est plus qu’urgent qu’il apaise les esprits. Faute de quoi il s’expose à des lendemains qui déchantent. A lui de voir.

 

 

Monsieur le Président, respectez la fonction et les français, svp !

 Emmanuel Macron qui accorde une interview à « Pif le chien », ou Marlène Shiappa qui choisit « Play-Boy » pour s’exprimer, à quand un entretien de Bruno Le Maire, ministre de l’économie, dans « Picsou magazine », d’Elisabeth Born dans « Nous Deux », et d’Eric Dupont Moretti dans la revue « Gay » ?

Aujourd’hui la mode est de casser les codes, à l’image des députés Insoumis qui se refusent à porter une cravate dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, se prenant pour les Sans-culottes de 1789, au mépris des règles relevant de la simple courtoisie républicaine. La conséquence de tout cela est qu’on désacralise la parole publique, qui n’en demandait pas tant.

Sous prétexte de jeunisme et de modernité, Emmanuel Macron a largement inspiré cette communication « new-look » au point de s’interroger sur sa prochaine invention, recevra-t-il le roi d’Angleterre Charles III, lors de sa prochaine visite officielle en France, en tongs, ou en mules Balenciaga (6.900 euros la paire). Et comment excuser cette attitude désinvolte, la main dans la poche, au moment de la photo officielle avec le président chinois Xi Jinping ces jours-ci à Pékin, il se croyait où, dans une réunion de l’amicale des anciens de Sciences-Po ?

L’exemple de cette désacralisation de la fonction présidentielle a été initié par Valéry Giscard d’Estaing himself, lorsqu’il invita des éboueurs maliens à partager son petit déjeuner en compagnie d’Anne-Aymone. Côté prout-prout, il était difficile de faire mieux. Il poursuivit en s’invitant dans des familles de français moyens à l’heure du JT, apportant son propre panier de provisions, avant, un peu plus tard, de se livrer à un récital d’accordéon avec Yvette Horner. Qui imaginerait de Gaulle jouant du clairon  ou de la flute traversière !

De Nicolas Sarkozy, on retiendra sa familiarité lorsqu’il s’adressait « aux gens », comme dit Mélenchon, en les tutoyant, quand il ne les interpellait pas de façon méprisante, tel un sale gosse vulgaire et mal élevé, d’une réplique devenue culte « Casse-toi, pauvre con ! » Superbe vocabulaire que voilà, Molière doit se retourner dans sa tombe.

Quant à François Hollande, l’homme qui voulait être un président ordinaire on ne compte plus ses blagounettes de mauvais goût. Avec son style Pierre Richard on retiendra ses road trips en scooter à travers les rues de Paris à l’heure du laitier pour apporter des croissants chauds à sa dulcinée Julie Gayet, sans oublier cette fichue cravate qui s’obstinait à pencher vers la droite, lui l’homme de gôche. Certains petits facétieux ont noté que sur 2 220 apparitions publiques il l’avait portée 1 115 fois de travers (sic). Quant à sa célèbre phrase sur les « sans-dents » elle restera longtemps dans les annales élyséennes. On la doit à son ex-compagne Valérie Trierweller qui la rapporte dans son livre « Merci pour ce moment », précisant que F. Hollande l’employait pour qualifier les pauvres « qu’il n’aimait pas ». Il était paraît-il très fier de son trait d’humour. Il est bien le seul.

Jamais les publications trash, comme « Closer » ou « France Dimanche » et les paparazzi ne s’en seront donné autant à cœur joie pour révéler les évènements cataclysmiques dont ce président a été victime, comme ce jour d’août 2014 sur l’île de Sein où il a subi un véritable déluge, suscitant de nombreux sarcasmes. Je ne saurais terminer cette énumération sans évoquer cette photo le montrant la tête couverte d’une chapka et d’une pelisse à fourrure lors d’un voyage au Kazakhstan. Plus ridicule que cela, tu meurs !

Un chef de l’Etat digne de ce nom, outre qu’il ne devrait pas tout dire, devrait surveiller son langage, ses attitudes et son dress-code. A défaut de se respecter lui-même, qu’il respecte du moins la fonction qu’il incarne, et accessoirement les français qui l’ont élu à cette responsabilité suprême et prestigieuse. Est-ce trop demander ? Merci.

Quand la couardise a remplacé le courage politique !

Certains trouveront qu’Elisabeth Borne est un peu bornée, et que faute d’avoir écouté les oppositions à l’Assemblée nationale et au Sénat, mais aussi les manifestants dans les rues des différentes villes de France, de même que les grévistes, force a été pour elle de recourir au 49-3. Autant de temps passé, jour et nuit, au palais Bourbon et à celui du Luxembourg,  autant d’anathèmes lancées comme autant de noms d’oiseaux dans l’hémicycle, ces dizaines de milliers  d’amendements et tous ces aller-retour entre les deux assemblées, tout ça pour ça, c’est  pitoyable !
Et je ne parle pas des désagréments subis par les voyageurs de la SNCF, et des transports publics, de ces poubelles non évacuées de nos rues infestées de rats, de ces station-service à sec, de ces écoles fermées, etc.
Au prétexte que lorsqu’on élit le chef de l’Etat pour cinq ans, de même que les parlementaires, ceux-ci, peuvent, au bénéfice d’un résultat au scrutin majoritaire, nous faire avaler n’importe quel projet ou proposition de loi, est pour le moins absurde ! Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans l’hexagone ! Nous voyageons en absurdie.
Ce n’est pas un blanc-seing qui est ainsi confié à nos  édiles par le peuple, même si tel ou tel projet est inscrit dans un programme fourre-tout que personne n’a lu. Lorsqu’une réforme, comme celle des retraites, est à ce point contestée dans le pays, (plus de 60% des français y sont hostiles)  soit on la retire, soit on retourne devant les électeurs pour obtenir qu’ils réitèrent, ou non, leur confiance dans leurs dirigeants, y compris le premier d’entre eux.
En fondant la cinquième République, son fondateur le général de Gaulle, avait inscrit dans la constitution  la procédure du référendum, à laquelle il a recouru régulièrement, jusqu’au jour, où désavoué, il a quitté l’Elysée et est retourné à Colombey-les-deux églises. C’est ce qui s’appelle le courage politique.
Depuis, ses successeurs ont bien pris garde de l’utiliser par crainte d’un NON. C’est ce qui s’appelle la couardise politique.
On arrive à se poser la question : Est-ce qu’en démocratie, nos élus auraient peur du verdict populaire qui fonde la légitimité des personnes chargées de nous représenter, et de nous diriger ? Depuis la démocratie grecque, le peuple est souverain, comme le dit l’adage «  Vox populi, Vox Dei », il serait grand temps que nos dirigeants s’en souviennent et ne confisquent le pouvoir à leur seul profit.
A quand le retour du vrai courage politique chez nos dirigeants ? De Gaulle doit se retourner dans sa tombe en voyant une telle « chienlit » parlementaire.

Le prix de la jeunesse éternelle !

On peut dire ce qu’on veut de notre époque, sur bien des points décevante, mais on ne pas nier les avancées scientifiques, médicales, technologiques formidables dont profite chaque jour un peu plus l’humanité. 

On sait depuis plusieurs années déjà que Google, le célèbre moteur de recherche, travaille aves ses chercheurs dans des laboratoires à augmenter notre espérance de vie, pourquoi pas même trouver une solution à la mort, grâce en particulier aux biotechnologies. C’est l’objectif de sa société Galico. Ce n’est pas nouveau pour Google qui par le passé à déjà investi des milliards de dollars à l’analyse du code génétique et la recherche contre la maladie de Parkinson. Vaincre le cancer ferait gagner trois ans d’espérance de vie, ce n’est pas cela que recherche les scientifiques réunis par Galico. Pour eux il s’agit de faire tomber le mur de la longévité naturelle afin de permettre à l’humain de vivre plusieurs centaines d’années. Je n’ose imaginer les conséquences d’un tel « miracle », en termes de surpopulation, de chômage, de relations familiales, etc. Avec, en prime, cette question d’actualité : avec une espérance de vie de deux siècles, l’âge de la retraite serait-il toujours à 64 ans ?

Sans attendre ce moment, d’un monde futuriste, ce que vit le milliardaire américain Bryan Johnson constitue déjà une extraordinaire aventure médicale. Songez qu’à 45 ans, cet entrepreneur de la biothech  à un cœur de 37 et la peau de 28 ans. Evidemment tout cela à un prix : environ deux millions de dollars par an ! A ce prix-là, Bryan Johnson emploie une équipe de trente médecins pour lui permettre, ainsi qu’à ses organes, de rester jeunes.  Après tout Novak Djokovic ne s’enferme-t-il pas dans un œuf pressurisé pour s’oxygéner le sang et qu’il parle à ses verres d’eau avant de les boire en espérant les purifier par la pensée positive. On peut en rire, reste qu’à 35 ans ii est toujours au top quand d’autres ont raccroché les raquettes.

Là où certains recherchent le bonheur dans la poudre blanche et d’autres dans une quête de la pierre philosophale, Bryan Johnson préfère pour sa part se transformer en cobaye humain entre les mains de scientifiques afin que son cerveau, son cœur, ses poumons, son foie, ses reins, ses tendons, ses dents, sa peau, ses cheveux, sa vessie et même son pénis et son rectum ressemblent à ceux d’un jeune de dix-huit ans. Et de fait les médecins constatent qu’il a réduit l’âge biologique de ses organes d’au moins cinq ans. Bon d’accord, pour en arriver là notre américain doit ingurgiter chaque matin deux douzaines de suppléments nutritifs, (1977 calories chaque vingt-quatre heures, par une de plus) faire des exercices physiques, porter deux heures durant des lunettes bloquant la lumière afin d’éviter le vieillissement de la rétine, recevoir une thérapie au laser, appliquer sept crèmes par jour et se livrer à de multiples contrôles médicaux à l’aide d’une centaine de marqueurs biologiques, notamment se connecter à une machine qui compte …ses érections nocturnes. Mais que ne ferait-on pas pour conserver une jeunesse éternelle. Une question me vient à l’esprit, avec un tel emploi du temps à quel moment se consacre-t-il à son entreprise ?

Bienvenue dans l’univers de Bryan Johnson.

 

Que l’Afrique ouvre les yeux !

Il y a quelques jours à New-York, lors de l’assemblée générale de l’ONU une vingtaine de de pays africains a refusé de condamner l’invasion russe en Ukraine en préférant s’abstenir et l’un d’eux, le Mali, à même vote en faveur du Kremlin, aux côtés de la Chine, la Syrie et la Corée du nord, rejoignant ainsi le club très fermé des dictateurs et  franchissant du même coup le Rubicon.

Venant de la part de la junte militaire malienne, arrivée au pouvoir à la suite d’un putsch, cela n’a rien de très surprenant. Les mercenaires de Wagner sont présents dans le pays depuis plusieurs mois, pas tant pour bouter les terroristes jusque «  dans les chiottes », comme aimait à dire Vladimir Poutine, mais pour protéger le régime en place, comme ils l’ont fait en Centrafrique. La Russie fournit par ailleurs plusieurs avions de chasse et hélicoptères de combat au colonel Goita. On comprend que celui-ci ait eu la reconnaissance du ventre aux Nations-Unie, oubliant que les troupes de choc de Prigogine, les spadassins du Kremlin recrutés pour les basses-œuvres du régime totalitaire russe, outre leurs exactions criminelles  sont des prédateurs qui se paient sur la bête.  Cela a été le cas, hier, des terres riches en minerais centrafricaines et aujourd’hui des mines d’or maliennes. La France, qui a eu 59 militaires tués au Sahel en luttant contre les jihadistes a, elle, payé le prix du sang notre politique d’assistance sécuritaire en faveur de pays en danger. Sans elle, Bamako connaîtrait aujourd’hui un califat islamique, les maliens ont le mémoire courte.

Mais les autres pays du continent, ceux qui sont prompts à dénoncer, soixante ans après les indépendances, le colonialisme français, que font-ils de l’impérialisme russe en Ukraine ? Que font-ils de cette guerre de « blancs » en Europe, provoquée par celui qui se prétend leur nouve ami,  qui ruine leur économie, organise la pénurie alimentaire  et aggrave l’inflation qui mine le niveau de vie des africains ? Comment expliquer cet aveuglement ?

Comment les africains ne voient-ils pas que la guerre d’influence que les russes, les chinois et les turcs se livrent  sur le continent est une forme pernicieuse de neo-colonialisme dont ils seront demain les victimes expiatoires ?  Comment règleront-ils  les intérêts de leur dette colossale envers Pékin et comment  pourront-ils accepter longtemps, sans rechigner, le pillage de leurs ressources naturelles ?

A travers son récent voyage en Afrique centrale, au Gabon, au Congo-Brazzaville et en République démocratique du Congo, Emmanuel Macron a présenté la nouvelle stratégie africaine de la France. En substituant une logique d’investissement à une logique d’aide, sans pour autant cesser d’investir sur le plan social et culturel. La « Francafrique » est morte et bien morte, il est temps de passer à autre chose, une véritable coopération, un authentique partenariat «  gagnant-gagnant ».

Pour cela il est urgent que les africains cessent de regarder les États totalitaires avec les yeux de Chimène, qu’ils cessent de jouer les petits chaperons rouges face à l’ours russe et d’admirer leurs nouveaux amis tels le Veau d’or, ce symbole biblique de l’idolâtrie,  car ceux-ci ne leur veulent pas que du bien.

Jean-Yves Duval

Rédacteur en chef de l’édition française de Diasporavision

 

 

 

 

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