Catégorie : L’ivresse livresque Page 2 of 3

Otages des hommes bleus

L’accouchement est prévu pour le mois de décembre … le nouveau-né a pour nom « Otages des hommes bleus » une nouvelle aventure africaine du consul honoraire du Mali en Pays de la Loire Étienne D’Arcy, dont les lecteurs ont découvert l’existence dans « Amadou, l’enfant-soldat du Sahel » publié  à la fin de l’année dernière.

Cette première fiction inaugurait la série des D’Arcy, consul honoraire et après le voyage initiatique d’un migrant  et le parcours d’un enfant-soldat devenu un chef terroriste, ce tome 2 nous invite à une réflexion sur les conditions que vivent les otages détenus par des jihadistes.

Dans ce roman notre diplomate-gentleman farmer-vigneron  se voit confier par le président de la République française une mission impossible concernant un  journaliste français retenu prisonnier par des rebelles Touaregs dans le Sahel.

Pour réussir ce challenge cet ancien procureur anti-terroriste au parquet de Paris devra composer avec une géologue russe du groupe Vagner, qui se double d’une espionne au sein des renseignements militaires, le GRU.

Je suis très heureux et fier de ce nouvel enfant, le onzième,  et de mes personnages, dont les deux otages français, la séduisante et redoutable espionne de Vladimir Poutine, et bien sûr le personnage principal de la série qui prend de l’épaisseur et qui se découvre un peu plus aux yeux des lecteurs.

Cette nouvelle fiction est aussi l’occasion d’une jolie ballade littéraire et philosophique qui offrira aux lecteurs quelques instants de répit entre action et suspense, sans oublier quelques traits d’humour dont l’auteur est friand.

Vous connaissez maintenant le menu de choix que je vous ai concocté,  il ne reste qu’à passer à table. Et comme l’ouvrage sortira en librairie courant décembre il ne peut s’agir que d’un repas de fête. Un peu de patience donc, le plaisir de la dégustation n’en sera que plus grand. Je vous le promets.

JY Duval

 

Emeutes urbaines : 40 ans d’échec des politiques publiques de la ville

Des dizaines de mairies incendiées, des milliers de commerces pillés, des centaines de voitures et de bus brûlés, des dizaines de commissariats en état de siège, des distributeurs de billets tronçonnés, et au final plus de trois mille émeutiers déférés devant les tribunaux et des dizaines de blessés dans les deux camps. Tel est le triste et tragique bilan de quatre nuits d’émeutes vécues par la France qui apparaissent comme autant de doigts d’honneur à quarante ans de politiques publiques de la ville.

Tout est parti de la mort, lors d’un banal contrôle routier, de Nahel, un jeune de dix-sept ans habitant Nanterre et au casier judiciaire déjà lourdement chargé. Immédiatement connu ce fait-divers tragique à embrasé les quartiers et les centres-villes durant plusieurs nuits d’émeutes urbaines où se caractérisait la présence de très jeunes protestataires, treize, quatorze, quinze ou seize ans ! La deuxième caractéristique est que les émeutiers sont dans leur immense majorité issus des banlieues et sont les descendants de la troisième ou quatrième génération d’immigrés suite aux diverses indépendances de l’Algérie et de nos colonies d’Afrique de l’Ouest. Or, on n’a jamais autant fait qu’aujourd’hui le procès du colonialisme français, en particulier au Mali, au Burkina Faso ou en Centre Afrique sous l’influence russe et des mercenaires de Wagner. La coïncidence est pour le moins étrange. La dernière caractéristique est, au-delà des destructions d’édifices publics et de matériels urbains, l’incendie d’immeubles, de commerces, de bus municipaux, on a aussi pillé les bijouteries, magasins d’informatique, de sports, etc. On s’en est pris autant aux symboles de la République qu’à ceux de la société de consommation ne se privant pas au passage de faire main basse sur des produits de luxe et des vêtements de marque. On a aussi, pour faire bonne mesure, dévalisé et détruit des enseignes alimentaires de proximité au risque de pénaliser les populations de ces quartiers dans leur vie quotidienne.  On s’en est pris enfin aux maires, qui incarnent un lien de proximité, le service et le dévouement auprès des populations. C’est dire le vent de folie qui a défrayé sur l’Hexagone, en proie à des hordes de barbares sorties de leurs ghettos.

Hier, c’était un scénario de fiction, aujourd’hui c’est devenu réalité.

Au cours de ces derniers jours chacun y est allé de sa propre explication sur les raisons de tels évènements : échec des politiques publiques de la ville depuis quarante ans, de Bernard Tapie à Jean-Louis Borloo, Michel Delebarre et consorts, violences policières, racisme dans les banlieues avec des contrôles au faciès, désengagement des services de l’Etat au motif d’« éviter toute vague », chômage et désœuvrement dans les cités, abdication des parents dans l’éducation de leurs enfants. On a vu cependant des mères appeler au calme et un père de famille prendre par les oreilles son gamin présent parmi les manifestants et l’enfermer dans le coffre de sa voiture, ce qui lui a peut-être évité d’être « coffré » par la police un peu plus tard.

Tout cela est vrai mais insuffisant et parmi les différents facteurs qui peuvent expliquer ces tirs de mortiers, ces jets de fusées et de cocktail-molotov, ces destructions et ces pillages, il y aussi dans notre société depuis quelques années une montée des incivilités et de la violence quotidienne qui va crescendo. Une violence entretenue notamment par certains jeux vidéo comme Paris Riots qui a vu le jour peu après les violentes émeutes de novembre 2005. Les mômes dit-on raffolent de ces jeux entre les cités ou l’on assiste à une surenchère entre les bandes et une absence totale des règles républicaines, éducatives, morales ou religieuses. Ces jeux vidéo ont décomplexifié les adolescents par rapport à la violence en la banalisant, voire la normalisant. L’engouement pour les rodéos urbains qui sont à l’origine de plusieurs morts chaque année en est une parfaite illustraetion. Aujourd’hui on a fait de la brutalité un principe ludique. Certains jeux vidéo ont littéralement intoxiqué des adolescent en rupture avec leur univers familial et la société, des images virales créant un effet  d’entraînement. On connaît même certains jeunes qui sont affectés de troubles psychologiques parce qu’ils ont une addiction aux jeux vidéo.  Alors quand ceux-ci prônent la violence comme GTA ou Call of Duty comment s’étonner de ce à quoi on assiste aujourd’hui.

Oui de nombreux jeunes confondent la réalité et le virtuel et sont totalement déconnectés du réel. Qu’à la suite de la mort de Nahel il y ait eu chez beaucoup d’entre eux un sentiment de colère et de révolte est compréhensible, ce qui l’est moins c’est que certaines personnes, surfant sur le choc du deuil, ont instrumentalisé ces sentiments dans un but de récupération politique. Sans oublier des « grands frères » de ces ghettos qui ont commandité des pillages de magasins en toute impunité, se servant de gamins de treize ou quatorze ans comme des boucliers et les utilisant comme ils le font dans les cités lors de leurs trafics de drogue.

Des experts en tout genre, des sociologues, des psychologues, sans parler des hommes politiques vont dans les jours à venir apporter leur contribution en tentant d’expliquer de telles dérives dans notre société. C’est leur rôle, celui à nous aussi journalistes de rapporter factuellement les évènements dramatiques qui embrasent le pays et  à nous éditorialistes de tenter une analyse et d’ouvrir des pistes de réflexion. Et nous ne serons pas de trop car si des solutions efficaces ne sont pas rapidement trouvées il est à craindre qu’à l’avenir ce ne soit plus des fusées de feu d’artifice qui seront tirées par les émeutiers mais des balles de kalachnikov dont les caves de certaines citées regorgent.

Riches ou pauvres, quand faut y aller, faut y aller !

Observer les manchots au pôle sud, voler quelques minutes autour de la Terre, telles sont les nouvelles lubies touristiques inédites pour gens fortunés disposés à payer à quelques centaines de milliers de dollars, voire quelques millions, pour éprouver le grand frisson et se distinguer des colonies de touristes qui envahissent le Mont-Saint-Michel, Venise où les îles Galapagos, à moins qu’ils ne choisissent une croisière sur un immeuble flottant.

Voici peu, on a ajouté au catalogue, qui n’est pas celui de la Redoute, une descente durant quelques heures dans les abysses océaniques, de quoi vous changer d’une plongée avec un tuba dans la mare aux canards. Et de ressentir une violente montée d’adrénaline. On a choisi pour cela un engin, mi-sous-marin, mi-bathyscaphe, non homologué, sur lequel certains spécialistes avaient signalé de possibles dysfonctionnements. Son nom : le Titan, comme Titanic, avec ic en moins.

Foin de tout cela, hardi petit, cinq aventuriers intrépides, ou inconscients, ont décidé de braver les périls et de rejouer Vingt mille lieues sous les mers, sauf que n’est pas Jules Vernes qui veut. Résultat, une implosion de l’engin s’est produite entre mille et quatre mille mètres de profondeur et nos cinq individus ont vu leurs corps éparpillés sur des centaines de mètres. Ils ont rejoint ceux de l’épave du Titanic, qu’ils étaient censés aller admirer moyennant 250 000 euros, le prix du billet. Un peu plus cher donc qu’une place dans un cinéma de quartier pour se faire peur avec Les dents de la mer.

Leurs cadavres s’ajoutent désormais aux centaines d’autres, parmi les 1500 passagers qui étaient à bord du navire qui a sombré le 14 avril 1912 dans l’Atlantique par 41° 46’ 00’’ nord et 50° 14’ 00’ ouest. Le Titanic avait vu son étrave d’acier déchirée comme une vulgaire feuille de papier à cigarette par un iceberg. De profundis !

Pour tenter de sauver les milliardaires du Titan on a déployé un luxe inouï de moyens et d’hommes et passé le fond de l’océan à la loupe. Si on avait pu, on l’aurait même passé au peigne fin. En pure perte.

Pendant ce temps, en Méditerranée, plusieurs centaines d’émigrés syriens et égyptiens ont péri noyé dans le naufrage de leur barcasse sur lesquels ils étaient près de huit cents entassés par des passeurs libyens appartenant à des réseaux mafieux.  Il n’y a eu que 184 rescapés. Amen !

Les secours déployés pour leur venir en aide ? Quelques vedettes de garde-côtes grecs en maraude dans le secteur, autant dire inexistants !

Moralité de l’histoire, si tant est que la morale existe dans ce genre d’histoire, que vous soyez riches ou pauvres, quand c’est l’heure, c’est l’heure, il faut y aller ! C’est la seule justice dans ce bas monde car la mort ne fait pas la distinction entre les classes sociales.

Dakar : je dédicace, il dédicace ..,

Hier mardi à la librairie Clairafrique de l’université de Dakar avec d’Ibrahim Thiam nous avons dédicacé notre ouvrage de géopolitique «  Le monde vu de ma Teranga et j’ai également dédicacé mon dernier roman, une fiction africaine, «  Amadou, l’enfant soldat du Sahel ».

Cette séance s’est effectuée devant une centaine de personnes, dont une trentaine de journalistes de télévision, de la radio et de la presse écrite, et en présence de l’ancien Premier ministre Abdoul MBaye.

Après la projection d’un spot sur la radio Diasporavision où chaque samedi je reçois Ibrahima Thiam  invité de mon émission de géopolitique « Cartes sur table », nous avons, lui et moi, présenté notre édition 2023, forte de plus de 320 pages et enrichie d’un planisphère et d’un cacher central photos de huit pages.

Ibrahima Thizm, je le rappelle, est secrétaire général de l’INSERM, centre de recherche Saint-Antoine Sorbonne université et l’un des leaders de l’opposition sénégalaise.  Lors des prochaines élections présidentielles de 2024 il accompagnera Abdoul MBaye, ancien Premier ministre et candidat à la succession de Macky Sall.

Il y a eu suite de nombreux échanges entres les auteurs et les participants, très riches, plusieurs enseignants et étudiants étaient présents ce qui montre l’intérêt de la géopolitique, toutes générations confondues.

Les auteurs ont ensuite dédicacé plus d’une quarantaine de livres ce qui, la aussi, témoigne de l’intérêt des nombreuses personnes présentes pour les questions internationales dans un monde en proie à de multiples convulsions (guerre en Ukraine, menaces dans le Pacifique entre la Chine et les Etats-Unis, guerre de la faim et de l’eau en Afrique, réchauffement climatique, putschs militaires du Sahel, séismes en Turquie, etc.)

Cette séances de signatures a été pour moi un vrai bonheur de me retrouver pour la seconde fois  à Dakar avec mon ami Ibrahima Thiam pour partager en toute complicité une belle aventure humaine.

En conclusion, je dirai que nous avons vécu une belle soirée dans la douceur du climat sénégalais et la chaleur des contacts établis avec nos invités.

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain – rédacteur en chef de l’édition française de Diasporavision.

 

« City of Windows », quand un sniper terrorise New-York

J’ai découvert Robert Pobi lors de son premier livre « L’invisible », que j’avais trouvé intéressant mais qui m’avait laissé sur sa faim, c’est pourquoi lorsque j’ai lu  » City of Windows » j’ai eu la confirmation que Robert Pobi était un grand auteur de thriller. Cet inlassable voyageur, qui a travaillé dans les le monde des antiquités, et qui vit au Canada, a réussi avec ce roman un petit chef d’œuvre que je veux partager avec vous.

Première chose, il faut aimer la lecture pour s’attaquer à cet ouvrage de 500 pages, il m’a fallu près d’une semaine pour en venir à bout et pourtant j’avais du mal à le lâcher, tellement l’auteur tient son lecteur en haleine au fil des chapitres. L’histoire se déroule à New-York alors que sévit une terrible tempête de neige. Le décor est planté. C’est là, dans cette mégalopole qui ne s’endort jamais, qu’un agent du FBI va être tué par un tir de sniper. Vous m’avez bien lu, un sniper, ce genre de tireur d’élite qui fait mouche à plus de mille mètres, et qu’on a plus l’habitude de voir intervenir en Afghanistan, au Nicaragua ou en Irak.

Imaginez un instant la difficulté de retrouver dans une telle ville, une douille de balle, à plus d’un kilomètre dans une direction inconnue. Imaginez le nombre de terrasses existantes dans un tel rayon. Une tâche impossible. Sauf si l’on fait appel à Lucas Page, un ex-agent spécial du FBI, devenu professeur d’astrophysique, que sa maladie d’Asperger a doté de dons, ou de pouvoirs, exceptionnels. Il est en effet en mesure de décrypter, grâce à son talent surnaturel, les scènes de crime, comme s’il avait été un témoin visuel.

Et il faut bien un homme comme lui pour conduire cette « mission impossible », car le sniper va frapper encore et encore … toujours avec la même efficacité redoutable malgré des des conditions climatiques dantesques et urbanistiques  incroyables si l’on songe que l’environnement est composé de gratte-ciel et retrouver des indices dans ces conditions c’est comme chercher une aiguille dans une meule de foin. L’énigme est très bien montée, les personnages attachants, et le récit est époustouflant de suspense.

Voilà un excellent polar addictif qui va ravir les amateurs du genre. Un bon conseil, commencez par sa lecture avant celle « d’Invisible » écrit sept ans plus tôt, plutôt réservé à un public averti.

Jean-Yves Duval, Directeur d’Ichrono

« City of Windows » de Robert Podi- 500 pages, Editions les Arènes –

 

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