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Un écrivain enterre un mot chaque jour.

A l’heure où je m’apprête à publier à la mi-décembre 2024, mon dix-septième ouvrage « Claude Hervé et le MSB, 16 ans de bonheur », je mesure davantage le chemin parcouru depuis vingt-quatre ans, date de sortie de mon premier livre « Le Prix du sang bleu ». Après douze romans, deux biographies historiques, et trois ouvrages de géopolitique,  auxquels il faut ajouter sept ou huit autres livres comme auteur « fantôme »,  j’ai réalisé mon rêve d’enfant, devenir écrivain. Et comme disait un certain Roger Couderc, commentant la victoire de l’équipe de France de rugby lors d’un match du tournoi des cinq nations « après cela, on peut mourir ».

Tant il est vrai, qu’arrivés à un certain âge nous sommes tous en sursis, confirmant que la vieillesse est un privilège qui n’est pas accordé à tout le monde, avant, comme le disait le général, d’être un naufrage. Au demeurant, depuis quelques temps déjà, lorsque je commence l’écriture d’un nouveau roman je ne suis jamais sûr de le terminer, et un jour viendra, nécessairement, où l’ouvrage restera sur le métier, inachevé. Tel est notre sort commun. Etrangement, au moment où mon manuscrit « Claude Hervé et le MSB » est sur le point d’être mis en rayons dans  les librairies, un souvenir m’est revenu en mémoire, et un sentiment de tristesse m’a envahi.

Le souvenir se rapporte à un moment de mon service militaire alors que j’avais été admis à l’hôpital militaire « Percy » à Clamart, en région parisienne. Le jeune gaulliste que j’étais connaissait de nom cette localité car quelques années plus tôt, le général de Gaulle y avait été victime d’un attentat de la part d’anciens officiers de l’OAS. Il n’avait dû qu’à sa baraka légendaire d’avoir la vie sauve. Durant trois mois, j’allais subir là une batterie d’examens relatifs à une bronchite chronique que je traîne comme un boulet depuis mon enfance. Au même moment, dans une aile différente de cet établissement de santé prestigieux des armées, des chirurgiens s’efforçaient de réaliser des greffes de la peau et de sauver la vie de plusieurs ingénieurs de chez Kodak, très grièvement brûlés. Trois mois, c’est long, mais ils passèrent à la vitesse de l’éclair car j’avais été affecté, comme patient, à la bibliothèque de l’hôpital et chaque jour avec un petit charriot je faisais le tour des différents services pour offrir des livre aux malades qui le souhaitaient. Il y a pire comme corvée ! Après la bibliothèque de l’université, celle de Percy fut mon deuxième paradis sur Terre. Gaston Bachelard n’a-t-il pas écrit : « Le paradis, à n’en pas douter, n’est qu’une immense bibliothèque ».  Les rumeurs circulant vite dans un lieu aussi confiné on avait aussi appris qu’avant d’endosser l’uniforme kaki, j’avais entamé une carrière de journaliste et que je devais être affecté au SIRPA (le service d’information et des relations publiques de l’armée). Sauf que par suite d’une infection, peu après mon incorporation, j’avais échoué à Percy. Du coup, plusieurs de mes voisins de chambrée, qui maîtrisaient à peine la langue de Molière, me demandèrent d’écrire des lettres d’amour à leur dulcinée, ce que j’acceptai après un temps d’hésitation, en échange de paquets de cigarettes (alors que je ne fumais pas). Je mis tout mon cœur à l’ouvrage, au point que les destinataires étaient toutes énamourées en lisant les missives en question et que leurs réponses emplissaient de joie mes camarades conscrits qui s’expliquaient mal cette inflation de tendresse à leur égard.  Il faut dire que je n’écrivais pas sous leur dictée mais que je rédigeais chacune d’elle comme si je m’adressais à ma propre petite amie. Je compris au bout d’un moment qu’il fallait que la plaisanterie s’arrête car en lisant à travers les lignes je devinai qu’elles étaient sur le point de réaliser un transfert affectif sur ma personne. Heureusement, la décision des autorités militaires de me réformer, mit un terme à ces échanges épistolaires singuliers. Je réalise aujourd’hui seulement que mon plaisir d’écrire et mon imagination fertile sont sans doute nés là, à l’hôpital Percy, non pas au service « maternité », mais « pneumologie ».

Quant au sentiment de tristesse, il tient tout simplement au fait que mon père est trop tôt disparu pour avoir lu le premier livre que j’ai écrit, et qu’il serait sans doute fier de moi en voyant le chemin parcouru. La maladie l’a privé de cette joie et moi d’un sentiment de reconnaissance envers lui. Il n’aura jamais su, non plus, les nombreux reportages que j’ai effectués à travers le monde et pourtant je suis sûr qu’il aurait envié cette vie aventureuse, sur les théâtres d’opérations militaires comme dans les salons d’ambassade, au Vietnam comme à Cuba, au Liban comme au Kosovo,  en Somalie comme au Cambodge, au Tchad comme en Bosnie ou en Albanie, mais aussi lors de la première guerre du Golfe en Arabie Saoudite ou encore en Russie, au Mali, en Côte d’Ivoire et en Afrique du Sud. J’étais  un reporter aux semelles de vent qui vivait une existence digne des bandes dessinées et il a tout ignoré de ma part d’ombre et de lumière. Nous avions l’Histoire en commun, mais notre histoire commune fut trop courte. Finalement, nous sommes restés des étrangers l’un pour l’autre, alors que j’aurais tant aimé que nous soyons complices. Quant à ma mère, je n’ai d’elle aucune odeur de peau, aucun souvenir d’allaitement maternel, aucune trace de lèvres sur le front de l’enfant qui s’endort, aucune caresse pour le bercer, aucun regard. Et pour cause, je ne l’ai pas connue, si l’on excepte une rencontre post-mortem, dans un petit cimetière, des décennies plus tard. Qu’aurait-elle pensé d’avoir un « fils écrivain », alors qu’elle ne m’avait pas élevé comme un simple fils ? J’étais venu au monde parce qu’une femme avait aimé un homme, avant qu’elle ne reparte sans avoir eu le temps de m’aimer moi, pour elle j’étais un cœur de trop. Je leur dédie ce livre, petites étoiles perdues dans l’immensité de l’univers.

Certains prétendent que l’écriture est l’expression d’un manque, la traduction d’une fêlure, auquel cas ce n’est pas d’une bronchite chronique dont je devrais souffrir, mais plutôt de ces fractures à l’âme, autrement plus douloureuses et cruelles. Léon-Paul Fargue écrivait « qu’un bon écrivain est celui qui enterre un mot chaque jour« .  Si j’en parle aujourd’hui c’est parce que ma cuirasse est faite d’un métal éprouvé par ses fragilités, et que ces blessures n’ont pas cicatrisé, et ne cicatriseront jamais.

Avec l’écriture de ce livre de 290 pages : « Claude Hervé et le MSB, 16 ans de bonheur », j’ai décidé de mettre le doigt sur « pause » dans l’imaginaire des romans, thrillers, et autres uchronies qui constituent mon quotidien et j’ai repris mon bâton, non de pèlerin, mais de journaliste, afin de recueillir de nombreux témoignages des principaux dirigeants des collectivités locales, d’élus, de hauts fonctionnaires, de responsables sportifs du MSB, etc. afin de découvrir la personnalité méconnue de celui qui, durant seize ans, a présidé aux destinées d’un des plus grands clubs de basket français. Je l’ai fait, dix-huit ans après avoir écrit une biographie : « Claude Hervé, le roman d’une vie », c’est donc un nouveau livre-document, un livre-enquête sur une personnalité fascinante que je connais depuis les années 1990, que je livre aujourd’hui aux lecteurs. Puissent-ils y trouver le même plaisir à le lire, que j’en ai eu à l’écrire.

A la veille des fêtes de fin d’année, j’ai une recommandation à vous faire : « Offrez des livres ! Ils s’ouvrent comme des boîtes de chocolat et se referment comme des coffrets à bijoux ».  (Bernard Pivot)

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

 

NB : 1) L’ouvrage « Claude Hervé, le roman d’une vie » est toujours disponible à la Maison de la presse de la galerie marchande du magasin Leclerc « Les Maillets Fontenelles » route de Bonnétable au Mans.

2) Je dédicacerai, avec Claude Hervé, mon dernier ouvrage  » Claude Hervé et le MSB, 16 ans de bonheur », samedi matin 14 décembre 2024, de 10 heures à 12 heures, au Centre Leclerc des Maillets Fontenelles. Je serai heureux de vous accueillir.

Menaces existentielles : l’optimisme du cœur et le pessimisme de la raison

Jamais au cours de notre histoire les menaces existentielles qui planent au-dessus de nos têtes, telle une chappe de plomb, n’ont été aussi nombreuses et variées. Elles sont multiformes au point de mettre l’humanité et le globe terrestre en péril. Etat des lieux.

A commencer par celles qui concernent le réchauffement, où plutôt le dérèglement climatique, qui est source de catastrophes naturelles innombrables, des mégas incendies de Californie aux inondations espagnoles cataclysmiques, en passant par la montée alarmante du niveau des mers qui va impacter de nombreux littoraux sur tous les continents, les typhons et cyclones à répétition,  la fonte des glaciers et l’épuisement des ressources en eau naturelle, la pollution marine aux hydrocarbures et aux déchets plastiques qui déciment des colonies entières de mammifères marins et dépeuplent les bancs de poissons, la désertification des sols qui provoque la famine parmi de nombreuses populations et conduit des millions de personnes à laisser derrière elles leur habitation et leur  lopin de terre, et à prendre la route de l’exil pour un aller sans retour.

La Terre se meurt un peu plus, jour après jour, et personne ne semble entendre son cri d’agonie, elle meurt, non pas à « petit feu » mais à vitesse grand V. Elle n’a jamais été mise aussi en danger en si peu de temps, le 21ème siècle aura détruit ce que les vingt siècles précédents ont construit. Pas de quoi être fier ! Il y a lieu d’être inquiet pour les générations futures à qui on va laisser ce funeste héritage, mieux vaux pour elles de refuser la succession. La mondialisation à fait de la Chine une usine planétaire où chaque habitant du globe vient faire son marché, sans avoir à se déplacer de chez lui, grâce à la fée Amazon et aux millions de cargos containers qui sillonnent les mers ajoutant, comme si  c’était nécessaire, à l’empreinte carbone déjà lourde. L’empire du Milieu, qui a succédé à celui du petit livre rouge de Mao, à bousculé cul par dessus tête les productions industrielles nationales et locales et modifié en profondeur les échanges commerciaux. Les marxistes d’hier sont devenus les champions d’un libéralisme et d’un capitalisme sauvage et la route de la soie de Xi Jinping n’a plus rien à voir avec celle de Marco Polo.

Cette même mondialisation, autre menace existentielle majeure, qui par la diversité et la rapidité des moyens de transports d’un point du globe à un autre,  et en raison des milliards de voyageurs transportés en cabine et de tonnes de marchandises dans la soute des avions et les cales des bateaux, véhicule un nombre incalculable de virus et de microbes, souvent inconnus, à l’origine de pandémies mortelles, à l’image du Covid 19, venu, comme par hasard, de Chine. Cette même mondialisation encore, qui sera à l’origine, dans les mois et les années qui viennent, de la faillite et de la fermeture d’entreprises en très grand nombre, entraînant avec elles leur cohorte de nouveaux chômeurs. Sans oublier la disparition progressive, ici même en France, de nos exploitations agricoles au bord de la ruine (on estime leur nombre à 30 % d’ici à 2035) alors qu’actuellement, selon la MSA, un agriculteur se suicide chaque jour. Que deviendra notre société de consommation lorsqu’il n’y aura plus rien à consommer, nos élites internationales et nos technocrates de tout poil,  y ont-ils pensé ?

Menaces existentielles encore avec le retour, 80 ans après les premières explosions atomiques américaines sur le Japon, à Nagasaki et Hiroshima, de risques nucléaires pour cause de guerre aujourd’hui entre la Russie et l’Ukraine, et demain peut-être dans le Pacifique, entre la Chine, voire la Corée du nord et l’Amérique. Les arsenaux de l’Est et de l’Ouest sont tels qu’ils peuvent faire exploser plusieurs fois la planète.  Menaces existentielles toujours pour les abeilles menacées d’extinction par les pesticides, comme des milliers d’autres insectes et animaux en Europe, en Afrique et en Asie. Selon les scientifiques 1 million d’espèces animales seraient ainsi menacées au cours des prochaines décennies, provoquant une crise majeure de la biodiversité. Et que dire des pluies acides, liées à la pollution industrielle, à l’origine de la disparition de nombreux massifs forestiers. C’est tout notre écosystème qui est aujourd’hui en danger de mort.  Menaces existentielles, encore et toujours, sur les nombreuses variétés de poissons qui peuplent nos fonds marins à cause des pêches intensives (à l’exemple des thons et des baleines, dont le  Japon fait une consommation excessive) et l’existence de bateaux usines qui draguent tout sur leur passage, ne laissant derrière eux que des miettes pour les populations locales et mettant en danger la reproduction. Et je pourrais multiplier les exemples. Que de crimes contre l’environnement n’a-t-on pas commis au nom de l’industrialisation et de la mondialisation, de ce besoin de posséder toujours d’avantage et de paraître, plutôt que de satisfaire raisonnablement ses besoins et d’être !

Oui, les menaces existentielles, comme les températures ne sont pas qu’un ressenti, mais une réalité, sauf à vouloir se voiler la face ou faire l’autruche. Notre existence humaine, animale et végétale n’a jamais été aussi compromise qu’aujourd’hui du fait de la cupidité des hommes, ces plus grands prédateurs que la Terre a engendré. A côté d’eux, les loups et les requins blancs sont des agneaux. C’est au point que ce que les cinq premières extinctions de masses n’ont pas réussi à faire depuis près de 4 milliards d’années, la sixième pourrait être fatale pour l’humanité et c’est si vrai, qu’un homme, Elon Musk, le colistier de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, l’homme le plus riche du monde et inventeur génial des voitures Tesla, du réseau satellitaire Starlink et des fusées Space X, se propose de coloniser la planète Mars, avec un premier vol en 2026, comme on a hier colonisé l’Algérie, l’Afrique de l’Ouest ou l’Indochine, fort du constat que les ressources naturelles sur Terre auront été épuisées par notre voracité et notre folie et que tout vie sera désormais impossible sur la planète.

Comment enfin, toujours au titre des menaces existentielles, ne pas se révolter contre le wokisme, sorti tout droit des universités américaines, qui a pour ambition de revisiter notre façon de penser, jugée archaïque, ainsi que la « cancel culture » également inspirée des États-Unis qui prône une culture de l’effacement et du reniement de tout ce qui constitue notre patrimoine intellectuel et fonde notre histoire. Un proverbe chinois ne dit-il pas que le poisson pourrit par la tête ? A ce compte-là, la France n’aura bientôt plus que des arrêtes !

Au terme de ce bref tour d’horizon des menaces existentielles auxquelles nous sommes contraints de nous accommoder, il me revient une question qu’on m’a souvent posée : « Par nature, êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste », à laquelle j’ai toujours répondu en citant le philosophe italien Gramsci : « Je suis optimiste de cœur et pessimiste de raison !« . Comment en effet ne pas être pessimiste en voyant l’évolution actuelle du monde, à moins d’être sourd et aveugle, quant à être optimiste, désolé, on n’a plus les moyens.

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

Paul d’Estournelles-de-Constant, ce sarthois Prix Nobel de la Paix (en 1909), afin que nul ne l’ignore.

L’automne est une saison traditionnellement marquée par la chute des feuilles et la nomination des différents prix Nobel, à Stockholm, depuis la création en 1895 par Alfred Nobel de cette distinction décernée chaque année dans six catégories : Physique, chimie, physiologie ou médecine, littérature, paix et sciences économiques. Faut-il rappeler que le Nobel  récompense des personnes pour leurs contributions exceptionnelles dans leur domaine d’études. Obtenir cette récompense prestigieuse est un véritable défi. C’est dire notre fierté de sarthois de découvrir qu’en 1909 le prix Nobel de la paix a été décerné à Paul d’Estournelles-de-Constant, ancien député puis sénateur de la Sarthe. L’occasion aujourd’hui de lui adresser un petit clin d’œil, d’outre-tombe, comme dirait Chateaubriand.

Rappelons tout d’abord que ce diplômé de l’école des Langues Orientales, qui était aussi baron de Constant de Rebecque, est né à la Flèche le 22 novembre 1852 et qu’il est mort à Paris le 15 mai 1924. Dans sa jeunesse, après avoir été un brillant élève au Lycée Louis-Le-Grand à Paris, le jeune homme obtint son baccalauréat ès lettres au lycée français d’Athènes, suivi d’une licence en droit à Paris . Il intègre alors le ministère des affaires étrangères et devient élève-consul, puis un peu plus tard secrétaire d’ambassade à Londres et en 1884 secrétaire de l’ambassade de France à La Haye. Auteur d’un ouvrage « La politique française en Tunisie » l’Académie française le récompensa par le Prix Thérouanne. L’association littérature-diplomatie a toujours été chose courante dans notre pays, je pense en particulier à   Alexis Léger, ancien secrétaire général du Quai d’Orsay, avec les rangs et dignité de premier des ambassadeurs de France, plus connu sous son nom de poète de Saint-John Perse. Le futur ministre plénipotentiaire, chargé d’affaires à Londres, Paul d’Estournelles-de-Constant, s’inscrivait ainsi dans une longue lignée qui compta dans ses rangs d’illustres auteurs : Chateaubriand, Stendhal, Claudel, Morand, Giraudoux, et plus récemment Romain Gary ou encore Jean-Christophe Ruffin. A voir ces noms illustres je regrette un peu plus ma nomination manquée de consul honoraire du Mali, pour cause de rupture des relations diplomatiques entre Paris et Bamako, j’aurais alors rejoins, en toute modestie, cette cohorte de gens de plume. Tous ont largement contribué, entre belles-lettres et littérature, à la promotion et au rayonnement d’une diplomatie culturelle française à travers le monde, une belle et noble mission.

C’est en 1895 que ce père de cinq enfants décide d’entrer en politique et qu’il est candidat aux élections législatives où il est élu, député de la circonscription de Mamers, place qu’il cèdera trois ans plus tard à Joseph Caillaux un des personnages politiques les plus influents de 1912 à1944. Les français doivent à ce manceau la création de l’impôt sur le revenu alors qu’il était ministre des finances de Clémenceau, mais aussi d’avoir été un des précurseurs de la lutte contre les paradis fiscaux et chef du gouvernement. Tout le monde a encore en mémoire l’assassinat par son épouse, Henriette,  de Gaston Calmette alors directeur du Figaro qu’elle jugeait responsable de la violente campagne de presse contre son mari.   Paul d’Estournelles-de-Constant est ensuite élu sénateur et réélu en 1909 et 1920. Entre temps il a aussi beaucoup œuvré en faveur de l’arbitrage, du désarmement et de la paix, cherchant inlassablement le règlement pacifique des conflits internationaux par la médiation. Accessoirement, si je puis dire, il aida aussi beaucoup Léon Bollée, principal soutien de Wilbur Wright pionnier de l’aviation dans ses expérimentations aéronautiques. Le prix Nobel de la paix, qu’il reçut conjointement avec le député belge Auguste Beernaert, visait à récompenser les efforts des deux hommes dans la construction du droit international, ainsi que l’organisation des conférences de La Haye de 1899 et 1907 qui déboucha sur la création d’une cour permanente d’arbitrage, toujours très active aujourd’hui.

Paul d’Estournelles-de-Constant, était le troisième français à recevoir un prix Nobel après Frédéric Passy et Louis Renault. Fervent opposant à la politique coloniale, favorable à un rapprochement franco-allemand et ardent défenseur du modèle de la démocratie américaine dans le monde, il s’intéressait aussi aux domaines de l’art et de l’écriture et comptait parmi ses amis Ernest Renan, Paul Bourget et Paul Valéry ou encore le philosophe Henri Bergson, tout en entretenant une vive amitié avec le peintre Claude Monet. Il est mort à l’âge de 71 ans et ses cendres sont déposées dans la sépulture familiale au cimetière de Clermont-Créans, près de La Flèche.

L’attribution du prix Nobel de la Paix à un sarthois en 1909 aura été l’occasion d’un bref retour en arrière, le temps d’une chronique. Il est important d’exhumer ainsi périodiquement de notre histoire de France certains personnages qui ont marqué le département de leur empreinte. Que l’on ait ainsi honoré, voici un peu plus d’un siècle, de la plus prestigieuse des récompenses Paul d’Estournelles-de-Constant pour ses efforts en faveur de la paix, alors que le canon tonne de nouveau en Europe et au Proche-Orient, et sans doute demain dans le Pacifique, est plus que flatteur pour la mémoire collective sarthoise, dont chacun d’entre nous est un peu le dépositaire et le gardien.

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

Symboles de la résistance, la mort de Charles de Gaulle et la chute du mur de Berlin un 9 novembre

Le  9 décembre 1989, voici  35 ans, on célébrait la chute du mur de Berlin, dix neuf ans plus tôt, le 9 novembre 1970 disparaissait Charles de Gaulle. Entre ces deux dates un même symbole, un même acte de résistance, le premier contre l’occupant allemand nazi, et le second contre l’occupant russe. Je me souviens particulièrement bien de ces deux évènements, comme la plupart des gens de ma génération, mais plus encore, pour des raisons personnelles.

 

9 novembre 1970 : Lorsque j’ai appris la mort du général ce jour-là, j’ai été comme statufié de stupeur et de chagrin. Je ne pouvais, je ne voulais pas y croire et pourtant il fallait se rendre à l’évidence il était mort, alors qu’il allait avoir 80 ans, chez lui, dans sa propriété de Colombey-les-deux-églises, que j’ai eu le plaisir de visiter, alors qu’il était en train de faire une réussite, attablé devant son jeu de cartes. Mais dans mon for intérieur je savais que ce n’était pas une rupture d’anévrisme ordinaire qui l’avait emporté, mais bien plutôt le chagrin qu’il avait éprouvé quelques mois plus tôt, le 27 avril 1969 lorsque les français avait rejeté son referendum portant sur la création des régions et la rénovation du Sénat. Les électeurs l’ayant désavoué, le soir même de Gaulle quittait l’Elysée et avec « tante Yvonne » rejoignait sa propriété dans la Haute-Marne.  Le communiqué publié dès la connaissance des résultats avait été laconique, : « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi ». Quelle magistrale leçon de démocratie à l’égard d’un certain François Mitterrand qui, quelques années plus tôt, le présentait sous les traits d’un dictateur, avec son livre pamphlétaire  » Le complot permanent ». Du jour de ses obsèques je retiens deux images fortes, gravées à jamais dans ma mémoire : le dessin de Jacques Faisant, dans le journal Le Figaro, où l’on voyait Marianne sangloter devant un arbre abattu au sol, avec cette légende « les chênes qu’on abat ! » et la seconde est le cercueil du général quittant La Boisserie sur un char Panhard, recouvert d’un immense drapeau tricolore.  L’ombre de sa silhouette recouvrait l’Hexagone.

Quelques années plus tôt : J’étais alors étudiant à la faculté de droit du Mans et avec quelques camarades j’avais organisé un groupe de jeunes gaullistes afin de nous opposer à l’entrisme dans les universités des mouvements pro chinois, d’extrême-gauche et d’extrême droite.  La mode était alors  à Che Guevara,  Fidel Castro, au petit livre rouge de Mao, aux AG enfiévrées dans les amphis avec les slogans du genre  » Il est interdit d’interdire », « Sous les pavés, la plage », « L’imagination au pouvoir », « Faites l’amour, pas la guerre »,  » Ne prenez plus l’ascenseur, prenez le pouvoir », etc.  tandis que dans les cinémas on projetait « Les Bérets verts » sur la guerre du Vietnam, avec John Wayne. Entre deux cours de droit civil et constitutionnel nous collions des affiches, dessinions des croix de Lorraine sur les murs, débattions avec nos opposants, distribuions des tracts, protégions les réunions publiques de nos responsables  contre les nervis gauchistes ou fascistes, Occident, Ordre nouveau etc. l’activité habituelle des militants politiques. Mai 1968 était là, avec ses groupuscules contestataires conduits par Daniel Sauvageot de l’UNEF, Alain Krivine de la Jeunesse communiste révolutionnaire, Alain Geismar,  et un certain Cohn-Bendit , dit « Dany le rouge », leader du Mouvement du 22 Mars.  Tout était parti des universités de Nanterre et de Strasbourg, avant de s’étendre un peu partout dans le pays. A Paris, on dépavait le boulevard Saint-Michel et on élevait des barricades rue Soufflot, ou rue du Bac, avec des affrontements souvent violents avec les CRS et les gardes mobiles, tandis que des piquets de grève de syndicalistes ouvriers bivouaquaient à l’entrée des portes des usines. Survint, en réaction, la grande manifestation gaulliste le 30 mai, sur les Champs-Elysées, avec sa reproduction en province de défilés, ici même au Mans, qu’avec mes amis nous avons contribué à organiser. S’en suivirent des élections législatives qui donnèrent une très large majorité à de Gaulle, mais sa désunion avec le peuple de France était acté, ce que confirma, à peine un an plus tard, l’échec du référendum. Pour autant depuis cette époque je suis resté fidèle à mon engagement d’adolescent, confirmant ce que disait André Malraux  « tout le monde à été, est ou sera gaulliste ». Il y a d’ailleurs une certaine ironie à voir aujourd’hui, 54 ans après la mort de Gaulle, que ses adversaires politiques se réclament de lui. Dans sa tombe du cimetière de Colombey, le général doit bien rire.

9 novembre 1989 : On le sentait venir depuis depuis quelques temps déjà, le signes ne trompaient pas. Il y avait eu l’affaiblissement de l’Union soviétique, la perestroïka conduite par Mikhail Gorbatchev et les manifestations de plus en plus nombreuses des allemands de l’Est attirés par le monde libre, fascinés par les vitrines de Berlin Ouest. Résultat, au cours de la nuit du 9 au 10 novembre des jeunes Est-Berlinois s’attaquèrent à coups de pioche au « mur de la honte », qui avait été érigé en 1961. Jusque-là lézardé, le monde communiste s’écroulait et l’un des plus grands symboles de la Guerre froide venait de tomber. Autant dire que je m’en suis réjoui, comme beaucoup d’autres.

Un mois plus tard : A l’époque, j’étais rédacteur en chef de West Fm et avec un technicien de la radio nous avions atterri à Budapest en Hongrie. Mon intention était de rallier la capitale de la Roumanie, alors qu’un coup d’Etat contre le dictateur Ceausescu venait de commencer et qu’on parlait d’un charnier, qui se révélera plus tard être faux, à Timisoara.  J’avais manqué le rendez-vous avec l’histoire à Berlin, je n’allais pas manquer celui-ci. La première partie du voyage se déroula en camion dans un convoi humanitaire et la seconde en train, jusqu’à Bucarest. Sur place, la ville vivait dans un climat de guerre civile et la plus grande prudence était de mise pour nos déplacements entre les tirs de snipers et les affrontements entre bandes armées et les agents de la Securitate, la police secrète du régime. Après Berlin, la Roumanie vivait, elle aussi, les dernières heures d’un régime totalitaire et j’étais aux premières loges. Sur place, j’ai réalisé plusieurs interviews et établi un « direct » avec la radio, au Mans, depuis le seul hôtel, lieu de rendez-vous des journalistes de la presse étrangère, où les lignes téléphoniques internationales fonctionnaient. Etrange révolution en trompe-l’œil, qui fit quand même plus de mille morts et plusieurs milliers de blessés. Avec mon technicien nous avons pu nous rendre place de la Révolution, lieu des manifestations populaires anti régime, où se trouvait le bâtiment du comité central du parti communiste de Roumanie, d’où le dictateur et sa femme réussirent à s’enfuir en hélicoptère, depuis le toit, et nous avons pu rejoindre, les pieds dans la neige, l’immense palais, quasi déserté, de Ceausescu, l’un des plus grands bâtiments du monde avec le Pentagone américain. Je garde de ce moment surréaliste d’un lieu peuplé de fantômes un souvenir impérissable.  Une semaine plus tard, nous avons effectué le voyage de retour en passant par les « Portes de fer », une des gorges du Danube, puis Zagreb en Croatie, et de là un vol Air-France nous a ramené au pays. Nous étions le 24 décembre,  et je rentrais juste à temps pour passer le réveillon de Noël avec les miens. Le lendemain, je découvris à la télévision les images de l’exécution, d’une rafale de kalachnikov, de Nicolae Ceausescu et de sa femme Elena. Ainsi meurent les tyrans !

Voilà pourquoi cette date du 9 novembre a une résonnance particulière. Elle symbolise pour moi  la disparition d’un grand patriote- résistant, qui s’identifiait à la France et qui a sauvé l’honneur du pays, et la disparition d’un régime politique honni qui se prétendait une démocratie « populaire », comme si par définition une République pouvait être autre chose que l’expression du peuple, comme quoi à vouloir trop prouver, on ne prouve rien !

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

La Toussaint et Halloween nous rappellent que nous ne sommes pas éternels

La semaine qui vient de s’écouler à connu deux célébrations, la première religieuse avec « la Toussaint » au cours de laquelle les catholiques honorent leurs saints le 1er novembre avant, le lendemain, de rendre hommage à leurs défunts, et la seconde, une fête païenne venue d’Amérique à la fin des années 1990. Si les français sont beaucoup moins nombreux aujourd’hui à respecter le rituel institutionnalisé en Occident au VIIIème siècle par le pape, ils sont en revanche, 6 sur 10 à célébrer une fête folklorique autour de déguisements terrifiants, de citrouilles lumineuses et de tonnes de bonbons ! Les temps ont changé, doit-on le regretter ou s’en réjouir, that is the question ! 

Il en va aujourd’hui des cimetières comme des églises, ils sont de plus en plus désertés, la fréquentation des lieux de mémoire a baissé de 12% en quinze ans.  Selon une étude réalisée par le Credoc 34% des français se rendent une fois par an  dans un cimetière contre  46% en 2009. La meilleure preuve sont ces tombes oubliées, tombées à l’abandon, quand, hélas, elles ne sont pas profanées, vandalisées, chrétiennes, juives, ou musulmanes, par des sectes barbares qui ne respectent ni Dieu, ni maître. Le fait qu’en dehors du jour de la Toussaint il y ait plus de touristes dans les cimetières que de familles de défunts illustre bien cette disgrâce dans laquelle ils sont tombés et on doit se réjouir que les membres d’une association comme chrysanthème prennent soin, au nom d’une démarche spirituelle, de tombes d’inconnus, qu’ils lavent, désherbent car dans la tradition catholique les défunts ont besoin de nos prières, en particulier les âmes du purgatoire qui attendent  de rejoindre le ciel, les âmes déjà au paradis intercédant pour nous, vivants. Pour les croyants en effet la vie ne s’arrête pas à la pierre tombale, nous sommes tous appelés à vivre dans l’éternité. Heureusement qu’il existe aussi des jours réservés dans le calendrier pour sortir les morts de leur solitude éternelle en invitant les vivants à aller se recueillir sur leurs tombes. Mais ce rituel, comme tant d’autres choses, tend à disparaître au fil du temps, les fleuristes, dont le chiffre d’affaires est en baisse chaque année, vous le confirmeront. On dirait que les gens refusent désormais le face-à-face avec la « Grande faucheuse ».  Et pourtant rendre visite aux morts n’est pas mortel et la mort n’est pas contagieuse. Il faut y voir là un signe des temps ou l’individualisme et l’égoïsme sont rois. Les membres disparus de nos familles doivent se sentir bien seuls, et pourtant en mourant ils ont cherché à nous rendre un dernier service.

Vous n’êtes pas sans avoir remarqué qu’à la suite d’obsèques à l’église, la sortie du cimetière s’accompagne généralement d’un traditionnel apéritif organisé par la famille du, ou de la défunte, dans un des bistrots du bourg. Ce geste va bien au-delà d’une démarche de courtoisie, il répond à une utilité sociale. Voyez comme après un verre de Martini ou de Porto, après quelques pensées attristées, on en vient rapidement à échanger des nouvelles sur la tante Gisèle et le cousin Paul dont on n’a pas de nouvelles, sur la scolarité du petit dernier et les affaires de l’oncle Denis. Et aux larmes devant le cercueil, succèdent bientôt les sourires et les plaisanteries. La vie reprend le dessus car les enterrements sont une des rares occasions pour les gens, que la vie professionnelle a éloigné, de se retrouver entre eux. C’est surtout pour nous une façon d’exorciser la mort, et j’ai toujours pensé que c’était là un dernier service que les morts rendaient aux vivants en favorisant ces retrouvailles, au-dessus de leur pierre tombale. Le philosophe Auguste Comte, secrétaire de Saint-Simon, estimait d’ailleurs que les morts ne sont pas morts puisque nous vivons et qu’ils sont ce qu’il y a de plus vivant en nous.

J’en veux pour preuve un nouveau concept importé de Suisse par l’association Happy End qui propose « les apéros de la mort ». Des gens, qui parfois ne se connaissent pas se retrouvent ainsi au café autour d’une bière ou d’une tasse de thé pour échanger, dans la convivialité, sur le deuil, ou leur rapport à la mort. En Suisse cette façon de faire existe depuis une vingtaine d’année, autour des « Cafés mortels ». Aujourd’hui en France, il y a quarante-huit villes où existent ces apéros de la mort, où chacun parle de celle-ci sans tabou, de façon décontractée. L’idée, c’est de « trinquer à la vie ». Nous passons une bonne partie de notre vie à redouter de mourir et cette seule idée nous gâche une partie de l’existence, or la mort est inscrite sur notre bulletin de naissance. Dès le premier jour nous sommes appelés à disparaître, les seules questions qui vaillent c’est « quand » et « comment ». C’est notre sort commun, à tous, humains, animaux, végétaux, etc. et plutôt que de s’en inquiéter, ne vaut-il pas mieux se faire à l’idée, et tenter d’apprivoiser la mort. Chercher à la fuir revient à jouer avec elle au jeu du chat et de la souris, et on connaît tous la fin, le chat mange la souris.  C’est l’objectif des philosophies et des religions qui nous laissent espérer, à défaut de croire, qu’il existe un « après », un « au-delà », sous forme de résurrection si on est chrétien, ou de réincarnation si on est bouddhiste.  Apprivoiser la mort, c’est aussi apaiser notre vie et mieux accepter le deuil de nos proches, car face à elle nous sommes tous vulnérables.

Observez, comment nos comportements ont changé au cours des dernières décennies face au rituel de la mort, ainsi aux enterrements d’hier où chacun était habillé de noir », ont succédé des marches blanches et au silence des personnes présentes au passage du cercueil répond aujourd’hui des applaudissements de l’assistance. La mort n’est pas pour autant « désacralisée », on l’a seulement rendue plus humaine. Les Mexicains n’agissent pas autrement, et bien d’autres, où les festivités du Dia de los muertos, sont l’occasion de manifestions de joie de vivre. Si la  Fête des morts vient de la culture celte et a pris de l’ampleur aux Etats-Unis, à la suite de l’immigration massive des Irlandais, au XIXème siècle, c’est aussi d’Amérique que nous vient l’esprit d’Halloween  héritier de la fête religieuse d’une autre divinité celte, Samain, associée à la mort où le jour d’Halloween était un passage entre le monde des vivants et celui des morts. C’était pour les celtes le moment de se connecter avec les âmes de leurs ancêtres partis avant et le 31 octobre ils allumaient des feux de joie. Ce n’est que plus tard, avec l’arrivée du christianisme en Europe, que l’église à instauré la Toussaint.  Malheureusement aujourd’hui la journée d’Halloween est devenue une célébration de l’horreur, associée au macabre et au surnaturel sur fond de citrouilles et de crânes plus horribles les uns que les autres. Les temps changent, mais ne dit-on pas « tout passe, tout lasse ».

Au cours de notre existence la vie triomphe toujours de la mort, elle ne perd qu’un seul combat, celui du jour de notre décès. Il y a à ce sujet une phrase admirable d’Albert Camus : « Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été ».

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

 

P.S : En tant que romancier je ne saurais refermer cette chronique sans exprimer mon indignation devant la  décision de  la régie publicitaire de la SNCF, sous la pression du syndicat CGT des cheminots, d’interdire la présentation dans les halls de gare du livre « Ce que je cherche » que vient de publier Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, au moment où celui-ci est numéro 1 des ventes sur Amazon. Il ne s’agit pas ici d’afficher un quelconque soutient au leader de l’extrême droite française, mais d’élever une protestation au nom de la liberté d’expression, aujourd’hui bafouée, comme l’aurait fait Voltaire, au nom de la tolérance, avec cette phrase célèbre : « Même si je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, je me battrai pour que vous puissiez le dire ». Que la compagnie de transport ferroviaire cède au diktat syndical est proprement ahurissant et scandaleux ! Est-ce désormais aux cégétistes de dire quels sont les auteurs qui  ont droit de cité dans les lieux publics, sommes nous encore en démocratie ou vivons nous déjà dans une démocratie populaire  ? Appartient-t-il à madame Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, au nom de quelle légitimité, de dire le droit et  de ressusciter le délit d’opinion ? Cette discrimination et cette pression politico-syndicale  sont inadmissibles et inacceptables. Elles ne sont possibles qu’en raison de notre lâcheté.

 

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