Comment s’étonner que l’Algérie nous déteste autant si on se souvient qu’en 2017, Emmanuel Macron, alors candidat à la présidentielle, avait déclaré : la colonisation « est un crime contre l’humanité », anticipant deux quinquennats de repentance, car si ce n’est pas là des verges pour se flageller, qu’est-ce que c’est ? Ces jours-ci, sur les ondes de RTL, Jean-Michel Apathie, journaliste bien-pensant de gauche, qui ne brille pas toujours pour la pertinence de ses propos, loin s’en faut, a fait mieux encore, en déclarant que « l’armée nazie s’est inspirée de ce que nous avons fait en Algérie« , à savoir des massacres parmi la population et des « centaines d’Oradour-sur-Glane ». On ne fait pas mieux pour salir la mémoire de milliers de soldats du contingent et déshonorer leurs familles, c’est proprement ignoble ! Accessoirement, le chauve le plus célèbre de la radio s’est bien gardé, avec son accent du sud, d’évoquer les tueries de masses de harkis par le FLN, après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, on parle de plus dix mille tués. Il aura à répondre de ce détournement odieux de l’histoire devant l’ARCOM, qui a ouvert une instruction.
Aujourd’hui l’Algérie veut nous faire payer 130 ans de colonisation et son gouvernement utilise notre pays comme un bouc émissaire à tous ses problèmes, s’en servant comme une sorte d’exécutoire pour le peuple qu’il enfume quotidiennement de ses mensonges, et accessoirement comme d’un paillasson, où il essuie ses croquenots. Au demeurant que fait l’Algérie, si prompte à condamner les autres; du fait qu’elle a contribué très largement, et durant plusieurs siècles, à la traite négrière arabo-musulmane ? Celle-ci est volontairement occultée dans les mémoires de l’esclavage, alors que si la traite occidentale s’est étalée sur 3 siècles, la traite arabo-musulmane s’est étendue sur 13 siècles, dix de plus. Elle a d’ailleurs été qualifiée par l’anthropologue sénégalais Tidiane N’Diane, de « génocide voilé ». Celui-ci précisait en outre que « les effets de ce commerce négrier ont été pour l’Afrique noire bien plus dévastateur que la traite atlantique« . Plus près de nous, en 2017, des migrants étaient encore réduits à l’état d’esclavage en Libye et vendus comme du bétail, preuve que la négrophobie est fortement enracinée dans le Maghreb. Le président algérien, s’il était honnête, devrait reconnaître que seule une forme de fraternité religieuse dans l’islam a abouti à l’oblitération par les africains de ces siècles d’asservissement et que par voie de conséquences l’homme blanc ne devrait pas être le seul qualifié d’esclavagiste et de colonialiste.

Les polémiques qu’il entretient avec l’ancienne puissance coloniale lui permettent surtout de détourner l’attention du peuple de la corruption endémique qui sévit dans le pays et d’un régime paranoïaque qui va jusqu’à pousser la provocation en incarcérant l’écrivain franco algérien Boualem Sensal, sur la base de motifs fallacieux, (atteinte à la sécurité nationale), qui se meurt à petit feu dans une geôle sordide.
La question est : Allons-nous continuer longtemps à nous coucher devant ces héritiers du FLN, ou allons-nous, un jour ou l’autre nous décider à leur faire rendre gorge ? Allons-nous enfin recourir à des moyens de rétorsion en limitant drastiquement le nombre de visas délivrés chaque année, (pas moins de 250 000 en 2024) interdisant le séjour à Paris de dignitaires algériens venus se faire soigner ou se pavaner dans les palaces parisiens, et surtout en renégociant les accords (circulation, séjour et emploi) signés entre Alger et Paris en 1968 ? Pour mémoire, il s’agit d’un traité qui déroge au droit commun des étrangers en favorisant les ressortissants algériens par rapport à d’autres nationalités, leur permettant par exemple de bénéficier plus facilement du regroupement familial, de pouvoir exercer une profession indépendante et de commerçant, sans parler d’avantages spécifiques en cas de mariage.
Comment s’étonner dans ces conditions que la part des algériens dans l’immigration arrive en première place et représente plus de 12% ? Précision importante, ce texte, qui relève du droit international, prime sur le droit français ! Qu’attend-on pour dénoncer de tels accords en faveur d’étrangers qui ne se cachent pas de « niquer la France » ? En faveur aussi d’un régime algérien qui refuse de reprendre ses représentants visés par une OQTF (en infraction avec la convention de Chicago) comme on l’a vu encore récemment avec l’auteur d’une attaque au couteau à Mulhouse qui a coûté la vie à une personne. L’Algérie a refusé, à dix reprises, de récupérer l’individu sur son territoire !
D’après la Fondapol, on a recensé en France au cours des treize dernières années 304 victimes du terrorisme islamiste et entre le 11 mars 2012 (Mohamed Merah) et le 22 février 2025 (Mulhouse) on a décompté 60 attentats dans 33 communes et 24 départements. Pendant combien de temps encore le terrorisme islamiste va-t-il tuer des innocents ?
Allons-nous devoir culpabiliser et faire notre mea culpa ad vitam aeternam, ce qu’espère le gouvernement algérien ? A moins d’être maso, évidemment non. On ferait mieux de s’interroger sur les motivations qui poussent les algériens à être aussi nombreux à vouloir s’installer en France, dans un pays à ce point décrié ? Quant au président Tebboune il devrait se demander si cet exil de la part de ses compatriotes ne constitue pas un désaveu cinglant de sa politique ? Lorsqu’on est bien chez soi, on y reste !
Que le chef de l’Etat algérien accepte ce modeste conseil : Au lieu de voir la paille dans l’œil de la France, qu’il regarde plutôt la poutre qu’il a dans le sien, et s’il a un problème de vue, ce que je crois, notre pays est tout disposé à lui offrir une consultation chez un ophtalmo, (L’Hôtel Dieu à Paris possède un excellent service) et pourquoi pas une convalescence sur la Côte d’Azur. Il aurait tout loisir de lire l’excellent article de Azzedine Hajji paru dans La Revue Nouvelle, sous le titre : « De la traite arabo-musulmane à la négrophobie contemporaine », je lui recommande.
Jean-Yves Duval, journaliste écrivain