Hier encore farouchement républicain, féru d’histoire, de philosophie et de littérature, Mélenchon est devenu en l’espace de quelques mois un « salopard » d’antisémite, dixit le socialiste Jérôme Guedj, et prêcheur de haine, au point d’incarner l’anti-France.
Comment expliquer le virage a 90 degrés de cet ancien trotskyste, né au Maroc, devenu islamo-gauchiste, un tournant qui remonte à la création de LFI, ce parti révolutionnaire d’insoumis, autrement que par une soif insatiable du pouvoir et une démarche électoraliste visant à conquérir, au-delà des voix d’extrême-gauche, celles des français de confession musulmane, en tablant sur l’urbanisation des banlieues et l’immigration.
A 73 ans, Mélenchon sait qu’il joue sa dernière carte, pour 2027 s’il veut réaliser son ambition d’endosser le costume de président, le graal de tout homme politique. Il semble oublier que pour lui, le train a déjà sifflé trois fois, (2012, 2017, 2022) et ne s’est pas arrêté en gare, qu’il est resté sur le quai, seul, ruminant son dépit et sa colère. A l’image du Cid de Corneille, il peut s’écrier « O rage et désespoir ! » Dans deux ans, la fumée noire qui s’élèvera de la cheminée du palais de l’Elysée scellera son nouvel échec et signera la fin de sa carrière politique.
Ite missa est, la messe sera dite !
Pour parvenir à ses fins, cet antéchrist de la politique n’aura pourtant pas hésité à vendre son âme au diable et à renier des convictions qui ont construit son corpus de militant de gauche sous la cinquième République. Et voici que maintenant il nous propose la créolisation de la société, dernier avatar de sa déconstruction de notre civilisation, ne lui en déplaise aux racines judéo-chrétiennes. Je le cite dans le texte : « Si nous voulons que le français soit une langue commune, il faut qu’elle soit une langue créole ». Déjà qu’il réécrit l’histoire selon un narratif mélanchonien, en déboulonnant les statues de certains de nos ancêtres, criminalisant le passé de la France, (en particulier la colonisation de l’Algérie), et appelant à changer la composition de notre population, voici qu’il s’attaque désormais à notre culture, à notre langue qui constituent les socles de la nation, les piliers de toute société.
Récemment à l’Assemblée nationale, lors d’un colloque consacré à l’avenir de la francophonie, il n’a pas hésité à lancer : « le français n’appartient plus aux français ». Partout ailleurs dans le monde s’attaquer à la langue nationale aurait soulevé des réactions indignées, ici, que nenni, ce qui montre à quel point le travail de sape conduit depuis des années par les héritiers de mai 68 et de Trotski a miné les fondations de notre « cher et vieux pays », comme aurait dit le général de Gaulle. Cette apathie générale, cette résignation est consternante alors que nous devrions tous nous lever comme un seul homme et défendre urbi et orbi ce lien charnel qui fonde notre société, ainsi que le disait si bien Albert Camus : Ma patrie, c’est la langue française. Molière doit se retourner dans sa tombe, sans oublier Racine, Guy de Maupassant, Alfred de Musset, et quelques autres.
Nous en avons assez de sa logorrhée populiste, de sa diarrhée verbale communautariste. Ce type aigri, sectaire et hargneux, n’aime pas le pays qui lui a tout donné, carrière politique comme réussite financière, il n’a même pas la reconnaissance du ventre et crache en permanence dans la soupe. Qu’il retourne donc au Maroc, ce Maghreb qui lui est si cher, et qu’il se dise qu’une carte postale annuelle de Marrakech nous suffira, cela lui évitera en 2027 de figurer au générique de Titanic dans le rôle d’acteur principal.
Le côté ironique de l’histoire est qu’en se réclamant de la créolisation de notre langue « le chef de meute LFI » oublie que le créole est issu du colonialisme et de l’esclavage du XVIème au XIXème siècle, et que celui-ci est une langue officielle depuis 1987 en Haïti, qu’il a son propre dictionnaire et est même enseigné depuis plusieurs années aux Etats-Unis. Pas sûr que les populations qui le parle apprécient cette appropriation de leur bien culturel, de ce qui est la mémoire vivante des Antillais, une forme de résistance culturelle du temps du commerce des esclaves, de son identité plurielle forgée à partir de langues européennes : français, anglais, portugais, espagnol, néerlandais, mélangées aux langues africaines et amérindiennes dans les colonies, par le chef des Insoumis, qui feint d’oublier que le français est une langue romane, codifiée avec une longue et riche histoire littéraire.
En évoquant la « créolisation » du français, Mélenchon témoigne de son profond mépris pour certains peuples et leur histoire singulière, y compris du peuple français. Et c’est cet homme qui prétend gouverner notre pays ? C’est pathétique, qui a dit que la vieillesse était un naufrage ?
Jean-Yves Duval, journaliste écrivain