Comme le prouve les étagères de nos bibliothèques remplies de livres anciens, écrire c’est marquer son empreinte dans le temps et hors du temps. C’est continuer à exister au-delà de la mort, c’est vouloir prolonger la vie indéfiniment.
Cela n’est en rien orgueilleux, ni présomptueux, c’est le propre de tout homme, et sa fierté, de laisser aux générations suivantes le fruit de son passage sur terre. Pour certains, il s’agira d’une entreprise léguée à ses enfants, pour d’autres le produit de leur imagination, de leur créativité à travers des récits, des fictions, des romans historiques qui nous aurons instruit et distrait.
Tous auront fait œuvre utile ici-bas. Alors que nous serons redevenus poussière dans notre cercueil, ou petit tas de cendres anonyme après avoir été incinérés, nos livres nous survivront, dans une bibliothèque familiale ou municipale, dans des cartons poussiéreux entreposés dans un grenier, ou cachés au fond d’une cave. Quelqu’un, un jour, les ressortira alors de l’oubli, et leur donnera une nouvelle vie.
En cela, écrire procure l’immortalité à chaque auteur et revient à partir à la conquête du graal ou de la pierre philosophale. C’est une aventure extraordinaire que vit chaque romancier et tout écrivain face à son ordinateur, dans le silence de la journée ou la torpeur de la nuit. Le livre transcende le calendrier et, si l’on songe à la bibliothèque d’Alexandrie, ne connaît que l’éternité comme ultime échéance. On comprend mieux pourquoi les bibliothèques sont des lieux magiques peuplés de fantômes bienveillants, tels Victor Hugo, Léon Tolstoi, Steinbeck, Alberto Moravia, Kessel, Albert Camus, Hemingway, Stendhal, Albert Londres, etc.
Elle sont une part de notre humanité, une boussole dans notre existence, une lumière sur notre chemin.