Après sa retraite dans un monastère (Matignon) au mois d’août, quand ses ministres prenaient l’air du large et que le Président respirait celui de Bregancon, Bayrou a donc tranché : il demandera la confiance des députés après son discours de politique générale lundi 8 septembre … en clair, c’est 40 milliards ou rien ! Ça, où je claque la porte, et après moi le déluge.

S’il échoue, il partira en effet en présentant sa démission au chef de l’Etat comme la constitution l’y oblige. Le béarnais aura choisi le sacrifice suprême, criant haut et fort que le refus des français de faire cet effort budgétaire est suicidaire. Cela rappelle étrangement les mots de Petain « faisant à la France le don de sa personne, pour atténuer son malheur ».

La France est au bord du précipice, soit, et face au déshonneur d’une éventuelle banqueroute à la grecque le Premier ministre a choisi de se faire hara-kiri. Belle et noble attitude sacrificielle, sacrebleu, d’Artagnan doit s’en retourner dans sa tombe.

Le plus étrange de tout est que la classe politique n’a pas l’air de comprendre qu’il ne revient pas aux français de désendetter le pays quand « c’est elle »qui l’a endetté. Que nos compatriotes en ont assez de payer ses erreurs depuis plus d’un demi siècle !

Cela fait un moment qu’on compare la situation actuelle à celle de 1788, mais ce mantra va bien finir un jour par s’accomplir et alors nous chuterons tous de la falaise car le parapet protecteur ne nous protègera plus. Déjà 63% des français soutiennent le mouvement du 10 septembre visant à bloquer le pays, au risque de le plonger dans le chaos.

Et tout cela pourquoi ? Parce que nos dirigeants feignent d’ignorer que nous sommes restés des gaulois réfractaires au pouvoir central quand celui-ci n’est pas juste. Le peuple en a assez d’être constamment pris en otage (la majorité actuelle) et que l’on capte sa colère pour conquérir le pouvoir, (les insoumis), il veut avant tout retrouver sa souveraineté, celle qu’il a hérité légitimement de 1789 et de la démocratie qui s’en est suivie.

Et il attend avant tout de ses responsables politiques qu’ils soient audacieux et responsables, et non des marionnettes qui s’agitent sur la scène, brassent du vent, parlent, promettent beaucoup et n’agissent pas.

Un sentiment de révolte traverse actuellement le pays et et le président de la République, le premier, mais non le seul, est atteint de surdité et de cécité. Cela n’augure rien de bon !

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain