L’actuel chef de l’Etat, c’est bien connu, est un adepte du « moi je », signifiant par là, je décide, vous vous exécutez, je parle, vous écoutez et vous vous taisez. J’en veux pour preuve deux exemples récents :
* Il a ainsi décidé, seul, de prêter à nos amis anglais la célèbre tapisserie de Bayeux, datant du XIème siècle, donc âgée d’un millénaire, de 70m de long, entreposée depuis plus de quarante ans dans le musée de la petite ville normande. Et ce, en dépit de plusieurs avertissements de différents conservateurs de musée alertant sur les risques de détérioration de cette œuvre d’art unique au monde, lors des différentes manipulations nécessaires à son transfert au British muséum de Londres.
* Il a également pris seul la décision de reconnaître l’Etat de Palestine, alors que les palestiniens du Hamas vouent une haine mortelle aux juifs, comme l’attestent les tueries du 7 octobre, qu’ils détiennent encore plusieurs dizaines d’otages et qu’ils refusent de reconnaître l’Etat hébreu, dont ils nient l’existence. Comment, dans ces conditions, reconnaître deux États lorsqu’un des protagonistes veut chasser l’autre par la violence ?
D’où lui vient à cette appétence pour le « moi je », cette obsession à imprimer sa signature alors qu’elle est contestée par de nombreuses voix autorisées, que ce soit pour la tapisserie de Bayeux ou la reconnaissance d’un état palestinien ? Sinon le désir d’affirmer son autorité de petit roitelet, à moins qu’il s’agisse d’une volonté de provoquer, de choquer, indépendamment des conséquences et des risques graves qui peuvent en découler, dans un cas comme dans l’autre.
Sous l’Ancien régime, celui de la monarchie, le roi disait « nous voulons », deux siècles et demi plus tard un président « républicain » dit « je veux », comme Louis XIV a pu dire « l’Etat, c’est moi », sauf que ce dernier était le roi soleil, alors que l’actuel occupant de l’Elysée voit sa popularité et sa légitimité décliner à la vitesse grand V.
Comme dans l’art, il y a l’authentique et la contrefaçon, l’original et la copie. Malheureusement comme diraient les jardiniers, nous n’avons pas eu la main verte en 2022, alors quel sera le prochain « moi je » ?