Je n’ai pas trouvé de meilleur titre à cette chronique que celui de l’ouvrage d’Hemingway publié en 1940, qui traitait d’une autre guerre, celle de la guerre civile espagnole. Il résume parfaitement cet épisode tragique que vient de vivre Israël, une nouvelle fois victime du fanatisme et de l’antisémitisme d’un groupe terroriste islamique, le Hamas.

Dieu dit un jour à Abraham : « Et je donnerai à toi et à ta postérité la terre de tes pérégrinations, toute la terre de Canaan, comme possession indéfinie » Genèse 17.8 Ces lignes sont extraites de la Torah, la Bible hébraïque, et la terre de Canaan est celle où sur la carte se situent Israël et la Palestine. Cette promesse, Dieu là d’ailleurs réitérée à Isaac et à Jacob. Cette histoire est celle du judaïsme et du retour à la terre promise au cours duquel Moïse a conduit le peuple juif hors d’Egypte. Puis les siècles ont passé et les palestiniens ont, eux aussi, revendiqué la propriété de ce territoire qui d’ailleurs en 1946 s’appelait la Palestine peuplée de plus d’un million d’arabes. Suite à l’extermination des juifs par les nazis au cours de la seconde guerre mondiale quelques trois cent mille rescapés de la Shoah retournèrent alors sur la terre de leurs ancêtres et fondèrent l’Etat d’Israël, en même temps que l’ONU adoptait un plan de partage de la Palestine en deux Etats indépendants, un juif (Israël) et un arabe (Gaza et la Cisjordanie). La ville de Jérusalem, revendiquée par les trois religions monothéistes, chrétiens, musulmans et juifs, bénéficiant d’un statut spécial.

Ce petit rappel historique explique mieux qu’un long discours les origines d’un conflit violent qui depuis près de quatre-vingt ans ne cesse d’embraser le Proche-Orient. Il confirme que les guerres trouvent toujours leur naissance dans l’histoire, la géographie avec les tracés de frontières et les conquêtes de territoire, l’économie, comme en Allemagne à la suite de la grande dépression de 1929 et la montée du chômage et de l’inflation, et la religion. Il faudrait aussi ajouter à ce constat le jeu des alliances et des intérêts stratégiques de l’Iran, de la Turquie, de l’Arabie Saoudite et du Qatar dans une région qui est une véritable poudrière et qui pourrait demain enflammer tout le Proche-Orient, voire le Moyen-Orient.

Expliquer ne signifie pas pour autant justifier !

Comment effet justifier les tueries, la barbarie d’un mouvement jihadiste radical, assimilable à Daesh, à l’encontre de civils palestiniens, nourrissons, jeunes et vieillards, (dont parmi eux des rescapés de l’holocauste) comme les morts innocentes de palestiniens dans la bande de Gaza sous les bombardements aériens. Le sang appelle le sang et aujourd’hui l’heure de la vengeance a succédé au dialogue, et les lance-roquettes et les kalachnikovs aux conférences internationales sur la paix. Les accords dits d’Oslo entre Israéliens et palestiniens, sont enterrés durablement, pour ne pas dire définitivement, comme le rapprochement entre Israël et l’Arabie Saoudite qui visait à pacifier les relations entre le monde juif et le monde arabe. Tout cela a été anéanti en l’espace d’un week-end sanglant.

Les accords diplomatiques ont désormais laissé place à une haine farouche entre les deux peuples antagonistes, démontrant à ceux qui en douterait encore que l’enfer existe, mais ici même, sur terre et non dans l’au-delà. Sur ce point du moins, juifs, chrétiens et musulmans seront d’accord. Quant à instaurer la paix sur la terre, qui est la mission première des religions, on attend déjà depuis plus de deux mille ans et il nous faudra sans doute patienter encore quelques siècles.