Avez-vous remarqué cette propension naturelle, quasi-instinctive, des dirigeants politiques de la planète, de droite, comme de gauche, à nous prendre pour des imbéciles, du matin au soir, et à nous raconter des fadaises, billevesées, fariboles, calembredaines, et autres coquecigrues ? (C’est à dessein que j’ai employé ces différents synonymes pour appuyer ma démonstration).
Le dernier exemple en date, une perle, revient sans conteste à Vladimir Vladimirovitch Poutine, auto-proclamé nouveau tsar de la sainte Russie. Etant candidat à sa propre succession, lors des élections présidentielles prochaines, il a dû, comme ailleurs en Occident, et plus généralement en démocratie, satisfaire à une déclaration de patrimoine afin de justifier qu’il ne s’était pas enrichi illicitement (sic) au cours de ses dernières années de pouvoir.
Après les très nombreuses informations qui ont filtré sur sa fortune, estimée selon le magazine américain Forbes à plus de 200 milliards d’euros, ce qui en ferait l’homme le plus riche du monde, on était en droit d’espérer des révélations croustillantes, or nous sommes, il faut bien l’avouer, déçus.
Songez un peu que selon un média belge, relayé par Le Figaro, que Poutine aurait déclaré être propriétaire d’un appartement de 77 m2, trois voitures, dont une Lada et une caravane, et qu’il aurait gagné (seulement) 694 421 euros, (les centimes sont importants) … ces six dernières années !
On est loin de l’immense villa bunkérisée sur la Mer Noire avec 7 000 hectares et de la propriété près de la frontière finlandaise, d’un kilomètre carré avec deux héliports, ainsi que d’un superbe yacht amarré longtemps au port de Hambourg, sans oublier des comptes en Suisse, aux Etats-Unis, en Angleterre et au Japon.Quand à imaginer Poutine partant en vacances avec bobonne en caravane, je vois la scène d’ici-là « Allez, Alina, prépare les valises que je puisse les charger dans le camping-car, à nous les congés payés ! »
Deux choses l’une, où les inspecteurs russes du fisc sont vraiment incompétents ou alors on leur a graissé la patte. Dans les deux cas Poutine risque un sérieux redressement après son départ du Kremlin.
En France, plusieurs hommes politiques, et non des moindres, ont aussi été épinglés suite à l’adoption de la loi concernant la transparence de la vie publique, il n’y a pas qu’en Russie que l’appât du gain fait tourner les têtes.
En réalité, entre l’autocratie et la démocratie la différence est une question de zéros. Comme quoi nous ne sommes pas aussi bêtes qu’on voudrait nous le faire croire.