Catégorie : La plume au vent Page 30 of 41

FRANCE, qu’as-tu fait de ta démocratie ?

Au cours de la dernière semaine de septembre trois évènements m’ont particulièrement interpellé.

Le premier est le retrait décidé par Emmanuel Macron de notre ambassadeur au Niger Sylvain Itté victime d’un véritable siège de son ambassade par la junte militaire au pouvoir le 26 juillet dernier à la suite d’un putsch. Plus habitué aux réceptions avec des Ferrero Rocher qu’à des rations combat, celui-ci n’était plus le bienvenu à Niamey. De même que les 1 500 militaires français stationnés sur la base aérienne considérés comme persona non grata. Son retour à Paris en catimini, presque à la sauvette, constitue un véritable camouflet pour la France. Nous étions présents dans différents pays du Sahel à la demande des pays en question en fonction des accords de défense passés avec les autorités en place, et pour lutter contre le terrorisme, et par voie de conséquences protéger l’Hexagone d’éventuelles opérations commandos ou suicides. Question : Ce retrait du Mali, du Burkina Faso, du Niger etc. ne risque-t-il pas d’être la porte ouverte à de nouveaux attentats meurtriers en France au cours des mois à venir. A-t-on bien mesuré les risques de cette reddition en rase campagne et le prix qu’il nous faudra payer ?

Le second est l’annonce faite jeudi dernier par le même président de la République lors de son voyage en Corse d’une prochaine autonomie de l’île. Question : Comment peut-on ainsi avaliser les revendications des nationalistes, qui hier encore recouraient à l’action armée contre la République, en faveur d’une séparation de la Corse avec la France ? Que fait-on du principe fondateur d’une France « une et indivisible » gravée dans le marbre de la constitution ? Cette annonce a d’ailleurs fait immédiatement tache d’huile, le président de la région Bretagne ayant lui-aussi réclamé l’application d’une telle mesure. Questions : A quand les mêmes exigences de la Savoie, du Pays Basque, de l’Alsace ou de la Lorraine ? A ce rythme-là que restera-t-il demain de l’Hexagone ? La République entendrait-elle restaurer les provinces, les comtés et les baronnies comme sous l’Ancien régime ? Soulever le couvercle de la boîte de Pandore est facile, il va être plus difficile de le refermer.

Et le troisième concerne la décision du gouvernement d’organiser pour la rentrée 2024 des cours d’empathie dans les classes dans le but de sensibiliser les enfants aux émotions, les leurs et celle de leurs camarades, afin de lutter plus efficacement contre le harcèlement scolaire. Il est clair que les mesures répressives, là comme ailleurs, ne suffisent pas et il est essentiel de prévenir des actes qui peuvent conduire des jeunes au suicide. C’est une excellente initiative qui est déjà appliquée au Danemark … depuis 1993 aux jeunes Danois de 6 à 16 ans, mais aussi aux Pays-Bas, en Suède, en Belgique ou en Roumanie, depuis des années. Question : Pourquoi en France faut-il attendre trente ans pour réagir, alors qu’il aurait fallu agir depuis longtemps, de même qu’il faut attendre plusieurs morts sur des lieux accidentogènes avant de se décider à installer un rond-point sur la route ?

Je rappelle la définition de la démocratie, dont Churchill disait qu’elle est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres, « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Aujourd’hui les français en votant tous les cinq ans donnent mandat au chef de l’Etat, en vertu de son pouvoir régalien, de décider pour eux, en tout et pour tout durant 1825 jours ou 43 800 heures. Inutile donc de se plaindre, il nous est juste permis d’être mécontent.

 

La vérité si je mens !

Mercredi soir le couple Macron recevait à Versailles. Le monarque républicain recevait le monarque constitutionnel Charles III, roi d’Angleterre et chef du Commonwealth (56 Etats) et à cette occasion la République s’est montrée bon prince (…) en mettant les petits plats dans les grands pour accueillir leurs altesses royales le roi et la reine Camilla ainsi que 160 invités, triés sur le volet, installés autour d’une table de 62 mètres de long dans la galerie des glaces du château. Au point que Louis XIV se serait retourné dans sa tombe en découvrant le menu confectionné par plusieurs grands chefs, dont Anne-Sophie Pic. Jugez plutôt :

Entrée :

Homard bleu et tourteau de casier servi avec un voile d’amandes fraîches et de la menthe coq (prix entre 40 et 135 euros le kilo)

Plat :

Volaille de Bresse au parfum de maïs accompagnée d’un gratin de cèpes en plat (25 euros le kilo pour les cèpes)

Fromage :

Comté de trente mois et sticheton

Dessert :

Ispahan de Pierre Hermé avec son macaron à la rose assorti d’un sorbet de litchi.

Quant aux boissons la liste serait trop longue du Bâtard Montrachet  grand cru 2018, à 563 euros la bouteille au Champagne Pol Roger, cuvée Winston Churchill : 289 euros pièce, en passant par le Château Mouton Rothschild 2004 en double magnum à 2 772 euros pièce. Bref, certains avancent la somme de trente-huit mille euros le coût du repas par convive.

Du côté des invités, qui étaient priés de respecter le dress-code arrêté par le protocole élyséen, en nœud pap’, Patrick Vieira, Yann Arthus-Bertrand, Bernard Arnault, Mick Jagger, Hugh Grant, ou encore Charlotte Gainsbourg et Kristin Scott Thomas. On a aussi aperçu Carole Bouquet, dont on sait que si elle a le cœur à gauche elle a le portefeuille à droite et qui, apparemment, n’a pas regretté l’absence de migrants à la table, elle qui sait si bien défendre leur cause. En revanche, dans ce gotha franco-britannique on n’a pas vu Dany Boon qui vient de s’acheter un voilier de luxe en échappant à la TVA (700 000 euros) grâce à une société offshore. Cela aurait fait mauvais genre et gâcher un peu une soirée, qui ne se voulait pas caritative, c’est le moins qu’on puisse dire.

D’accord, on n’allait pas offrir au roi une assiette jambon/purée, mais de là à ces magnificences, il y avait peut-être un juste milieu à trouver à l’heure où beaucoup de français ne mangent pas à leur faim et que certains en sont réduits à fouiller dans les poubelles. Il paraît que mercredi soir les fantômes de l’abbé Pierre et de Coluche hantaient la galerie des glaces et que celui-ci aurait dit : « A ce prix-là, combien de repas on aurait pu offrir aux indigents des restos du cœur ! » Coluche qui avait coutume de dire « Dieu a dit : Il faut partager, les riches auront la nourriture, les pauvres de l’appétit ».

Au terme de ces trois jours d’entente cordiale entre la prude Albion et notre Hexagone une question se pose, avec de telles fastes Emmanuel Macron ne voulait-il pas en réalité faire oublier à Charles III que la France avait guillotiné Louis XVI, et le souverain britannique que l’Angleterre avait brûlé Jeanne d’Arc ? Allez savoir !

Nous vivons à l’heure des apprentis sorciers

A Marseille une jeune femme vient de mourir suite à un tir dans la rue de Kalachnikov, elle est ce qu’on appelle une victime collatérale, la 44eme depuis le début de l’année liée au trafic de stupéfiant. Au Maroc et en Libye,  pour cause cette fois de tremblement de terre et d’inondations, on ne compte plus, là aussi  le nombre de victimes, collatérales.

Mourir jeune d’une balle perdue est particulièrement absurde et injuste. Cette jeune femme ne demandait rien à personne, elle était chez elle, tranquillement, dans son appartement d’un des quartiers de la cité Phocéenne lorsque, depuis la rue, suite au tir d’un petit malfrat des réseaux de la drogue une des balles de sa Kalachnikov a traversé le mur et l’a tué. On oublie trop souvent la puissance de ce fusil d’assaut qu’on ne devrait trouver que sur les théâtres de guerre et qui aujourd’hui pullulent dans les cités. Paix à cette jeune femme innocente, victime de la guerre des gangs qui sévit à Marseille, sur fond de trafic de drogue. Dans cette ville la vie d’une personne ne vaut même pas le prix d’une dose de cocaïne ou de crack. Et du haut de sa colline la « Bonne Mère » de la basilique Notre-Dame de La Garde,  » ne peut qu’assister, impuissante, à ce carnage.

De l’autre côté de la Méditerranée, au Maroc, Allah n’a pas su davantage protéger les marocains d’un séisme, qui à ce jour a déjà fait plus de trois mille morts, des dizaines de milliers de blessés et de nombreux disparus.  Sans parler d’une multitude de sans-abris. Même les mosquées historiques ont fait les frais du tremblement de terre et leurs minarets lézardés ne permettront plus au muezzin d’appeler à la prière.

Non loin de là, en Libye, ou Dieu est également aux abonnés absents,  on compte déjà plus de dix mille morts suite a des inondations gigantesques. Ce sont la autant de catastrophes naturelles qui ont, un peu plus tôt, endeuillé la Grèce, le Canada, la Floride, la Chine, etc.

A croire que notre bonne vieille Terre se venge à travers tous ces mégas incendies, ces inondations désastreuses,  de tous les assauts qu’on lui a fait subir (déforestation, pollution, etc.)  depuis l’ère industrielle.

Et comme si toutes ces calamités ne suffisaient pas on continue de s’étriper en Ukraine, au Soudan et à mourir de faim en Afrique.  Notre planète est devenue un baril de poudre, en proie aux dictateurs  dont certains allument périodiquement une mèche. Nous vivons l’époque des apprentis sorciers et nous marchons continuellement sur le fil du rasoir. Jusqu’à quand ?

A l’heure de cette sombre rentrée, j’aurais encore pu évoquer, ici en France, les jeunes victimes, trop nombreuses, du harcèlement scolaire,  sans parler des violences familiales, mais assez de sujets de déprime ! Gardons-en un peu pour les mois à venir, dès fois que les bonnes nouvelles viendraient à occuper le devant de la scène et à supplanter les mauvaises.

On a le droit de rêver et d’espérer. Avant que cela aussi ne disparaisse.

 

 

Rentrée scolaire, harcèlement et abaya

La rentrée scolaire 2023 a  été marquée par deux événements d’une inégale importance : le suicide d’un garçon victime de harcèlement à Passy et l’interdiction de l’abaya, vêtement prétendument religieux (musulman) alors qu’il est d’origine maghrébine.

Dans le premier cas, on peine à trouver ses mots tellement cette situation, récurrente, est monstrueuse et dramatique. Comment peut-on imaginer un adolescent conduit à se pendre dans sa chambre parce que certains de ses camarades de classe se moquaient de lui, l’injuriaient, au point faire de sa vie un enfer, et vouloir se supprimer.  Qui sont ces petites frappes, (il n’y a pas d’autres mots) garçons ou filles, capables de se conduire pareillement ? Leur comportement augure bien mal leur entrée dans la vie et on ne sera pas surpris  de les retrouver d’ici quelques années dans le prétoire d’un tribunal, sur le banc des accusés.. Ils ne sont rien d’autres en effet que de la graine de délinquants ! L’ancien ministre de l’intérieur Jean-Pierre Chevenrment avait un mot pour les qualifier «  sauvageons », on pourrait aussi bien dire racaille.

Ces enfants « meurtriers » ne  sont, ils et elles, que des voyous car le féminin voyelles n’a pas de sens ici.  Questions : Qui sont leurs parents ? Quelle éducation ont-ils reçu d’eux ?  Et devant de telles tragédies les pouvoirs publics ne peuvent que constater, déplorer, s’indigner,  alors qu’on leur demande d’agir. C’est pour cela qu’ils ont été élus, agir, sinon qui d’autre peut le faire ? Les acteurs ce sont eux, car en démocratie nous ne sommes que des spectateurs, le plus souvent impuissants, démunis.

Dans une société qui se respecte les  parents de ces petits monstres devraient pouvoir être poursuivis et condamnés car ils sont responsables de leurs enfants mineurs.  Quant aux ados impliqués ce n’est pas de les changer d’école, où ils pourront poursuivre leurs méfaits, qu’il faut,  mais les exclure du système scolaire. L’école n’est pas une arène pour leurs jeux macabres.  La mort d’un innocent est donc devenue  à ce point insignifiante dans notre pays ? Que fait-on également de la douleur de cette mère, et de ses semblables, qui a découvert son fils pendu au bout d’une corde ? Sa vie est irrémédiablement fichue. Résultat, deux existences brisées tandis que le, les coupables vivent comme si de rien n’était, sans même le moindre remords alors que leur conscience  (mauvaise)  devrait les hanter jusqu’à leur mort.

Les mots, les belles promesses ne suffisent plus, il faut des actes afin de terroriser ces petits terroristes des cours de récré ! Cette violence des mots, qui tue, n’a que trop duré   et fait de trop nombreuses victimes. Agissez messieurs les ministres, (éducation nationale, justice, sports) agissez enfin et mettez fin à cette impunité  !

Quand a l’abaya, vêtement maghrébin nous sommes en France, pays où existe la séparation de l’Etat et de l’église, quelle que soit l’église, chrétienne, hindouiste, juive où musulmane. Nous sommes une République laïque, et pas un État  religieux, où chaque individu, qui plus est élève, doit se conformer aux lois, et ce quelque soit sa confession. A l’école tous les signes ou vêtements religieux distinctifs sont proscrits et il appartiendra au Conseil f’Etat saisi de dire si l’abaya présente ou non un caractère religieux.

Le courage politique, comme le courage tout court,  ne serait-il qu’un lointain souvenir, une vertu oubliée, passée de mode  ?

 

 

Evgueni Prigogine, mort d’un mafieux !

Il a commencé sa vie en vendant des saucisses frites, avant de devenir le cuisinier du tsar Poutine 1er, puis son exécuteur des basses-œuvres. Normal pour un ex-taulard reconverti dans les affaires louches. Il l’a terminée le corps démembré, éparpillé en plein ciel au-dessus de Moscou. Funeste destinée que la sienne !

On  peut d’ailleurs se demander pourquoi il a choisi pour enseigne de sa société de mercenaires  le nom  de Wagner, le même que celui du grand compositeur allemand  qu’admirait tant Adolph Hitler. Nostalgie du nazisme, sans doute. Du coup ses spadassins ont été surnommés les «  musiciens ».  Avec, en dehors de la Kalachnikov,  un instrument de musique favori : la masse, dont Prigogine se servait pour fracasser le crâne des hommes qui refusaient de monter au front dans le Donbass. Un son assez inhabituel pour un orchestre, qui, il est vrai, n’avait rien de symphonique ou de philharmonique.

L’homme était connu pour ses injures et grossièretés  à l’encontre du ministre de la Défense russe Choigou et de son chef d’état-major Guerassimov, voire même de Poutine  qualifié de « grand-père », oubliant que lorsqu’on veut manger avec le diable mieux vaut avoir une longue cuillère !

Prigogine était une crapule doublée d’un assassin. En Ukraine comme en Afrique, ses hommes ont tué, pillé,  viole tels des hordes de barbares, et lui s’est payé sur la bête en Centre-Afrique, avec les mines d’or et de diamant, ces fameux diamants du sang, au Congo avec les mines de coltan, ce minerai rare indispensable pour nos téléphones portables, au Mali, etc. amassant du même coup une fortune considérable.  Il a offert aux juntes militaires, parvenues au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat,  au Mali, au Burkina Faso et demain au Niger, une garde prétorienne pour leur régime putschiste  avec ses hommes de mains, sans foi, ni loi. Dans le même temps les jihadistes d’Al Qaida et de l’Etat islamique  n’ont jamais été aussi forts,  occupant une grande partie du Sahel et se préparant à instaurer un califat à cheval sur le Mali, le Niger et le Burkina Faso, dans la zone dite des trois frontières.

C’est cet homme, élevé au rang d’oligarque par le fait du tsar, qui  vient de rejoindre  son créateur maléfique à la suite de l’explosion, en plein vol, de son avion avec lequel il rentrait d’une dernière tournée des popotes africaines.  Il paraît qu’en voyant de son hublot l’aile du jet se détacher et l’appareil partir en vrille  il chantait « plus près de toi, mon dieu, plus près de toi.. » Son vœu a été exaucé , sauf que c’est Lucifer qui lui a ouvert les portes de l’enfer. Comment ne pas se réjouir de ce coup du sort, de ce coup de pouce au destin donné par plus mafieux que lui ?  Il arrive  un jour que la créature se retourne contre son maître, oubliant qu’on ne mord jamais la main de celui qui vous nourrit, et commet  l’irréparable. Pour Prigogine ce jour-là a été atteint lorsque fin juin il a fait monter ses tanks pour une promenade touristique depuis Rostov-sur-le-Don vers Moscou. Un acte séditieux et un véritable crime de lèse-majesté. Le tsar ne pardonne jamais la traîtrise, il aurait dû s’en souvenir  !

A compter de ce moment son destin était scellé et sa pierre tombale aussi. Et deux mois plus tard, jour pour jour, le parrain Don Corleone a signé son arrêt de mort. Vladimir Vladimirovitch Poutine a fait rentrer dans sa boîte de Pandore le diable qu’il avait lui-même fait sortir. Il paraît que le cercueil avait la forme d’un étui à musique.

Les requins se dévorent toujours entre eux, c’est bien connu.

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