Cette fiction est la dernière d’une série de dix autres romans entreprise voici une vingtaine d’années. Elle est sortie fin décembre en librairie et les premières remontées de lecteurs sont très positives et j’en suis particulièrement heureux.
Entre voyage « initiatique» d’un migrant burkinabé vers l’Europe, enquête criminelle au Mali et histoire d’un enfant soldat devenu chef jihadiste au Sahel, ce thriller devrait vous séduire.
J’informe d’ores et déjà ceux qui l’auront lu et apprécié qu’ils pourront redécouvrir le personnage d’Etienne d’Arcy le consul honoraire du Mali en Pays de Loire dans une prochaine aventure, tout aussi passionnante, d’ici quelques mois, le temps nécessaire à la gestation du manuscrit. Succombera-t-il dans cette nouvelle histoire au charme d’une mystérieuse espionne russe du GRU …Reponse à la fin de l’année, peut-être, si les vents sont favorables pendant la traversée.😎
Catégorie : Bibliographie Page 2 of 3


Ma première expérience d’auteur remonte à 2000, il s’agit de la biographie du Maréchal de France Joseph-Augustin de Mailly (1708 – 1794) qui participa à près d’une vingtaine de campagnes militaires en Europe, en même temps qu’il était gentilhomme à la cour et administrateur du Languedoc Roussillon. On lui doit à ce titre la création de Port-Vendres, d’après des plans de Vauban, et de l’université de Perpignan. Trois de ses cousines, fort connues, ont été les favorites de Louis XV et celui qui avait commencé comme simple mousquetaire mourut sur l’échafaud avec ses mots : « Vive le roi ! ». On aura compris qu’il s’agissait de Louis XVI car notre homme eut l’insigne honneur de servir deux rois.
Bizarrement j’ai entrepris ce travail de bénédictin, qui a duré cinq ans, et qui a donné lieu à un livre de près de cinq cents pages, à la demande du descendant de cet illustre personnage, le marquis de Mailly Nesle. J’avais retrouvé celui-ci dans son château de la Sarthe pour y interviewer Jean-Marie Le Pen qui était son invité. Le marquis en question était en effet le responsable départemental du Front national. C’est à la suite de cette rencontre qu’il me proposa d’écrire un ouvrage sur son célèbre aïeul, n’ayant jamais eu le courage de le faire lui-même. Je ne savais pas dans quelle galère je m’engageais.
Pour l’écriture j’ai dû répertorier, classer, archiver des centaines, pour ne pas dire des milliers, de documents du XVIIIème siècle. Il s’agissait le plus souvent de mémoires écrits entre J.A de Mailly et des ministres à Versailles ainsi que la correspondance de ceux-ci, quand elle n’était pas du roi en personne. J’avoue que j’ai été découragé plus d’une fois et été tenté de renoncer, mais avoir entre les moins des courriers originaux aussi précieux constituait un puissant élixir. J’ai dû également lire, et relire, des dizaines de livres traitant de cette époque pour me rafraîchir la mémoire, les années du collège étant loin derrière moi. Une biographie exige en effet de la rigueur car ce n’est pas une fiction qu’il s’agit d’écrire mais la vie d’un personnage ayant existé, et on se doit d’être fidèle à sa mémoire. Résultat, aux dires d’éminents professeurs, un ouvrage équivalent à une thèse d’histoire. Ce descendant d’une des plus anciennes noblesses de France et l’un des derniers défenseurs des Tuileries méritait bien cela, et avec « Le Prix du sang bleu » je suis fier d’avoir redonné vie à une figure illustre de notre histoire de France. De plus, en tant qu’auditeur à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale j’estimais avoir accompli une sorte de devoir de mémoire.

Après avoir écrit « Le Prix du sang bleu » je pensais en rester là, mais la curiosité à été la plus forte et je me suis lancé à moi-même un défi : étais-je capable d’écrire une fiction, une œuvre imaginaire ? Cela n’avait rien de comparable à une biographie où l’on travaille d’après des textes inédits, de pièces d’archives et où on passe le plus clair de son temps dans une bibliothèque. L’idée m’en est venue à la suite du crash survenu en plein ciel de la Caravelle qui reliait Nice à Ajaccio en 1968. Il se trouve que par le plus grand des hasards je connaissais la famille du co-pilote mort dans l’accident qui avait causé le décès de quatre-vingt quinze personnes, dont les six membres d’équipage.
Cette tragédie avait en effet donné lieu a un certain nombre de spéculations, certains observateurs n’accréditant pas la thèse d’un accident (incendie à bord, perte de contrôle de l’appareil, météo capricieuse, etc.). Je commençais par recueillir certaines indiscrétions de la famille et j’échafaudais un plan pour mon roman. Une théorie s’imposa très vite, l’avion n’avait-il pas été victime d’une collision avec un missile lancé depuis le plateau d’Albion où l’armée avait enterré ses silos nucléaires à l’époque de la guerre froide ? Pour plus de crédibilité j’obtins des autorités militaires l’autorisation de visiter les anciennes installations qui avaient laissé place à un casernement d’un régiment d’Etrangers du génie, autrement dit des légionnaires. Le plateau, situé dans Sud-Est de l’Hexagone devint « ma scène de crime ».
Enfin pour corser l’affaire je situais l’intrigue en pleine période d’élections présidentielles alors qu’existait une opposition féroce entre le président de la République sortant et son adversaire principal, en l’occurrence son ancien Premier ministre, chacun étant impliqué différemment dans la tragédie aérienne.
J’ai eu le bonheur que « So-Ho et le complot du Président » soit quelques temps après sélectionné pour le Prix TPS Star du 7ème art, comme roman susceptible d’être transposé à l’écran, un Prix qui était présidé par le cinéaste Claude Chabrol, lors des Journées nationales du livre de Saumur. Finalement pour un coup d’essai celui-ci se révélait être un coup de maître, ma modestie eut-elle à en souffrir. Aujourd’hui encore les familles des victimes attendent des informations sur la véritable nature de cette tragédie aérienne, toujours non résolue, et l’hypothèse d’un missile ayant échappé à tout contrôle est de plus en plus souvent évoquée. Il arrive que la fiction devance la réalité.

Et j’ajoute, triplée d’une biographie romancée, ce qui fait beaucoup. Mais au diable l’avarice, ne prête-t-on pas aux riches. Dans cet ouvrage, j’ai voulu mettre en scène deux personnages aux antipodes l’un de l’autre, Thomas qui dirige une association d’entraide aux désespérés et Belphégor un psychopathe qui harcèle ses interlocuteurs de l’association. Le premier incarne le bien et le second le mal. L’idée m’était venue de ma propre expérience d’écoutant à SOS Amitié ; où au cours de mes six années de membre d’un poste j’ai été quelques fois confronté à des coups de fil d’individus inquiétants. Et bien sûr leur appel se produisait au milieu de la nuit, ce qui ajoutait au climat angoissant.
Le livre repose sur cette terrible question : « Se peut-il que, tel Janus aux deux visages, sommeille en chacun de nous un Thomas et un Belphégor ? ». En faisant ainsi allusion à mon rôle d’écoutant, et accessoirement rédacteur en chef de la revue nationale de SOS Amitié, j’ai pris le parti de m’exposer, parfois de façon imaginaire, et de raconter des fragments de ma vie professionnelle et sentimentale qui a été, à la fois exaltante et tourmentée.
Ce deuxième roman m’a aussi offert l’occasion de proposer au lecteur une ballade dans mes lieux privilégiés que sont la philosophie et la littérature. Cette flânerie était aussi à mes yeux un antidote indispensable au climat pesant, stressant, que nous fait vivre la confrontation entre les deux personnages principaux. J’ajoute que ressortant de graves difficultés familiales « Le guetteur d’aurore » à eu l’effet sur moi d’une thérapie salvatrice qui m’a sans doute évité de sombrer dans un état dépressif. Il a agi comme un exutoire bénéfique, les pages blanches de l’imprimante ayant recueilli autant l’encre de mes mots, et de mes maux, que mes propres larmes. J’ai découvert à cette occasion que l’écriture d’un roman pouvait remplacer avantageusement les séances chez un psy.

Entre biographie, romans historiques et thrillers ce livre occupe une place à part dans les étagères de ma bibliothèque. Claude Hervé est un sarthois qui a démarré sa vie professionnelle dans les années 60 comme ouvrier spécialisé chez Renault, nanti pour seul viatique d’un CAP d’électricien. Jusque-là, rien que de très banal, mais très vite l’homme va surprendre tout le monde en ouvrant un supermarché au moment précisément où, à Landernau, en Bretagne, Edouard Leclerc créé le premier magasin à son enseigne. Les années qui vont suivre vont alors voir Claude Hervé prendre son envol et implanter plusieurs hypermarchés « Leclerc » et galeries commerciales, au Mans et dans sa banlieue.
J’ai eu l’occasion de croiser la route de ce self made man voici quelques dizaines d’années et de lui apporter mes conseils en matière de communication. Je l’ai accompagné dans plusieurs déplacements en France et à l’étranger à bord de son jet, un Cessna Citation et j’ai été le témoin direct, privilégié, de son ascension fulgurante dans le monde des affaires. Un univers souvent impitoyable, même s’il n’est pas comparable à celui de Dallas, où il s’est taillé une place de choix sur le plan régional en créant des centaines d’emplois et en devenant parallèlement à cela le président du conseil de surveillance du MSB, le grand club de basket de Pro A. Il a occupé ce poste près d’une quinzaine d’années en assainissant les finances du club et en lui permettant de joueur les premiers rôles dans les championnat de France et d’Europe. C’était pour lui une façon de rendre aux sarthois ce qu’ils lui avaient apporté à travers le succès commercial de ses magasins.
Le parcours de ce chef d’entreprise. Capable de tenir la dragée haute aux meilleurs juristes, architectes, banquiers, comptables etc., cet aventurier des temps moderne, m’a fasciné au point de ne cesser, des années durant, de le « harceler » jusqu’à obtenir, enfin, son imprimatur pour raconter librement sa destinée incroyable. Il en a résulté « le roman d’une vie, de la Régie Renault à la Grande Distribution ». Ma seule condition était que je conserve la maîtrise complète de l’ouvrage de A à Z et j’ai plaisir à reconnaître qu’en découvrant le manuscrit Claude Hervé ne changea pas une virgule au texte.