Lors du traditionnel défilé du 1er mai on a vu une chose extraordinaire, l’expulsion suivie de l’exfiltration du cortège d’un responsable socialiste, tête de liste aux Européennes, Raphaël Glucksmann. Celui-ci était non seulement la cible des vociférations haineuses mais surtout des menaces physiques d’une bande d’insoumis de LFI. Ce parti sort chaque jour un peu plus de l’arc républicain, se radicalise de façon inquiétante et emploie des méthodes de ripoux.
Depuis plusieurs mois désormais, sous l’impulsion de leur leader Maximo, Jean-Luc Mélenchon, le Hugo Chavez français, que ce soit à l’assemblée nationale ou dans la rue « La France Insoumise » pratique une démocratie à géométrie variable. On comprend pourquoi Fabien Roussel, le responsable du PCF, a depuis plusieurs mois déjà pris ses distances et s’il n’était aussi falot, Olivier Faure le Premier secrétaire du PS aurait été bien inspiré de l’imiter. Force est de constater que la tête de liste écologiste aux Européennes, Marie Toussaint est plus courageuse que lui, qui condamne régulièrement les « propos inacceptables de JLM ». Du coup, exit la Nupes, cet éphémère « programme commun » qui prétendait marier la carpe et le lapin. Quel illusoire dessein, doublé d’un pari absurde ! Dès le début cet assemblage baroque, iconoclaste, était voué à l’échec de par la seule présence de Jean-Luc Mélenchon qui se rêve certains jours en Mao, d’autres en Lula Da Silva, c’est-à-dire en grand timonier de l’Hexagone. En vieillissant, l’individu s’est aigri et est devenu revanchard, n’ayant toujours pas digéré ses échecs lors des précédentes élections présidentielles. De Gaulle ne disait il pas que la vieillesse est un naufrage, et Jean-Luc Mélenchon joue du violon sur le pont arrière du Titanic.
Même son accoutrement, veste noire d’ouvrier est un clin d’œil au vêtement fétiche de Staline, quant à sa gestuelle, n’en parlons pas. A l’appui de ses propos vindicatifs, violents, elle n’est pas sans nous rappeler la posture de quelques dictateurs et autres caudillos du siècle dernier. Sa transformation est telle que ses anciens amis, comme Julien Dray, compagnon de route trotskiste, ne le reconnaissent plus, tellement l’homme à « disjoncté » politiquement.
« Le narcissisme de Mélenchon l’a rendu fou » ce n’est pas moi qui le dis mais Jean-Francois Khan, et je signe des deux mains. Hier encore le chef de LFI ne s’intéressait pas au conflit israélo-palestien au prétexte « qu’il n’y avait que des coups à prendre », aujourd’hui il a changé d’avis, sans doute parce qu’il y a des voix à gagner ! C’est ce qu’on appelle un militant de la dernière heure.
Aujourd’hui, sous l’impulsion de Mélenchon et de Mathilde Panot, LFI n’existe que par l’invective et l’outrance verbale, que ce soit dans les rangs de l’Assemblée nationale ou sur les estrades. Leur dernière trouvaille dans cette stratégie de conflictualisation est d’avoir placé la Palestine au cœur de la campagne des Européennes et d’essayer d’entraîner derrière eux les étudiants de Sciences Po et de la Sorbonne grâce à leur égérie, l’avocate franco-palestinienne Rima Hassan, oubliant volontairement au passage les massacres du 7 octobre 2023 commis par le Hamas. On se demande bien d’ailleurs ce que vient faire le Moyen-Orient dans ce débat des européennes ? Sauf à y voir là une nouvelle occasion de séduire un électorat issu de l’immigration cher au tribun en chef des insoumis. Le clientélisme a encore de beaux jours devant lui, d’où ce discours islamo-gauchiste, aux relents nauséabonds d’antisémitisme.
Malheureusement, à souffler ainsi continuellement sur les braises, à opposer les uns aux autres, Mélenchon et les siens contribuent à la fracturation de la population française, à la diviser un peu plus chaque jour, d’entretenir un climat de guerre civile, alors qu’elle danse déjà sur un volcan, dont on se demande à quel moment il va entrer en éruption. Ils devraient savoir qu’à entretenir ainsi la discorde, à créer la zizanie en permanence, ils pourraient bien un jour en subir les conséquences et devraient se souvenir du proverbe : Qui sème le vent, récolte la tempête.