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Symboles de la résistance, la mort de Charles de Gaulle et la chute du mur de Berlin un 9 novembre

Le  9 décembre 1989, voici  35 ans, on célébrait la chute du mur de Berlin, dix neuf ans plus tôt, le 9 novembre 1970 disparaissait Charles de Gaulle. Entre ces deux dates un même symbole, un même acte de résistance, le premier contre l’occupant allemand nazi, et le second contre l’occupant russe. Je me souviens particulièrement bien de ces deux évènements, comme la plupart des gens de ma génération, mais plus encore, pour des raisons personnelles.

 

9 novembre 1970 : Lorsque j’ai appris la mort du général ce jour-là, j’ai été comme statufié de stupeur et de chagrin. Je ne pouvais, je ne voulais pas y croire et pourtant il fallait se rendre à l’évidence il était mort, alors qu’il allait avoir 80 ans, chez lui, dans sa propriété de Colombey-les-deux-églises, que j’ai eu le plaisir de visiter, alors qu’il était en train de faire une réussite, attablé devant son jeu de cartes. Mais dans mon for intérieur je savais que ce n’était pas une rupture d’anévrisme ordinaire qui l’avait emporté, mais bien plutôt le chagrin qu’il avait éprouvé quelques mois plus tôt, le 27 avril 1969 lorsque les français avait rejeté son referendum portant sur la création des régions et la rénovation du Sénat. Les électeurs l’ayant désavoué, le soir même de Gaulle quittait l’Elysée et avec « tante Yvonne » rejoignait sa propriété dans la Haute-Marne.  Le communiqué publié dès la connaissance des résultats avait été laconique, : « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi ». Quelle magistrale leçon de démocratie à l’égard d’un certain François Mitterrand qui, quelques années plus tôt, le présentait sous les traits d’un dictateur, avec son livre pamphlétaire  » Le complot permanent ». Du jour de ses obsèques je retiens deux images fortes, gravées à jamais dans ma mémoire : le dessin de Jacques Faisant, dans le journal Le Figaro, où l’on voyait Marianne sangloter devant un arbre abattu au sol, avec cette légende « les chênes qu’on abat ! » et la seconde est le cercueil du général quittant La Boisserie sur un char Panhard, recouvert d’un immense drapeau tricolore.  L’ombre de sa silhouette recouvrait l’Hexagone.

Quelques années plus tôt : J’étais alors étudiant à la faculté de droit du Mans et avec quelques camarades j’avais organisé un groupe de jeunes gaullistes afin de nous opposer à l’entrisme dans les universités des mouvements pro chinois, d’extrême-gauche et d’extrême droite.  La mode était alors  à Che Guevara,  Fidel Castro, au petit livre rouge de Mao, aux AG enfiévrées dans les amphis avec les slogans du genre  » Il est interdit d’interdire », « Sous les pavés, la plage », « L’imagination au pouvoir », « Faites l’amour, pas la guerre »,  » Ne prenez plus l’ascenseur, prenez le pouvoir », etc.  tandis que dans les cinémas on projetait « Les Bérets verts » sur la guerre du Vietnam, avec John Wayne. Entre deux cours de droit civil et constitutionnel nous collions des affiches, dessinions des croix de Lorraine sur les murs, débattions avec nos opposants, distribuions des tracts, protégions les réunions publiques de nos responsables  contre les nervis gauchistes ou fascistes, Occident, Ordre nouveau etc. l’activité habituelle des militants politiques. Mai 1968 était là, avec ses groupuscules contestataires conduits par Daniel Sauvageot de l’UNEF, Alain Krivine de la Jeunesse communiste révolutionnaire, Alain Geismar,  et un certain Cohn-Bendit , dit « Dany le rouge », leader du Mouvement du 22 Mars.  Tout était parti des universités de Nanterre et de Strasbourg, avant de s’étendre un peu partout dans le pays. A Paris, on dépavait le boulevard Saint-Michel et on élevait des barricades rue Soufflot, ou rue du Bac, avec des affrontements souvent violents avec les CRS et les gardes mobiles, tandis que des piquets de grève de syndicalistes ouvriers bivouaquaient à l’entrée des portes des usines. Survint, en réaction, la grande manifestation gaulliste le 30 mai, sur les Champs-Elysées, avec sa reproduction en province de défilés, ici même au Mans, qu’avec mes amis nous avons contribué à organiser. S’en suivirent des élections législatives qui donnèrent une très large majorité à de Gaulle, mais sa désunion avec le peuple de France était acté, ce que confirma, à peine un an plus tard, l’échec du référendum. Pour autant depuis cette époque je suis resté fidèle à mon engagement d’adolescent, confirmant ce que disait André Malraux  « tout le monde à été, est ou sera gaulliste ». Il y a d’ailleurs une certaine ironie à voir aujourd’hui, 54 ans après la mort de Gaulle, que ses adversaires politiques se réclament de lui. Dans sa tombe du cimetière de Colombey, le général doit bien rire.

9 novembre 1989 : On le sentait venir depuis depuis quelques temps déjà, le signes ne trompaient pas. Il y avait eu l’affaiblissement de l’Union soviétique, la perestroïka conduite par Mikhail Gorbatchev et les manifestations de plus en plus nombreuses des allemands de l’Est attirés par le monde libre, fascinés par les vitrines de Berlin Ouest. Résultat, au cours de la nuit du 9 au 10 novembre des jeunes Est-Berlinois s’attaquèrent à coups de pioche au « mur de la honte », qui avait été érigé en 1961. Jusque-là lézardé, le monde communiste s’écroulait et l’un des plus grands symboles de la Guerre froide venait de tomber. Autant dire que je m’en suis réjoui, comme beaucoup d’autres.

Un mois plus tard : A l’époque, j’étais rédacteur en chef de West Fm et avec un technicien de la radio nous avions atterri à Budapest en Hongrie. Mon intention était de rallier la capitale de la Roumanie, alors qu’un coup d’Etat contre le dictateur Ceausescu venait de commencer et qu’on parlait d’un charnier, qui se révélera plus tard être faux, à Timisoara.  J’avais manqué le rendez-vous avec l’histoire à Berlin, je n’allais pas manquer celui-ci. La première partie du voyage se déroula en camion dans un convoi humanitaire et la seconde en train, jusqu’à Bucarest. Sur place, la ville vivait dans un climat de guerre civile et la plus grande prudence était de mise pour nos déplacements entre les tirs de snipers et les affrontements entre bandes armées et les agents de la Securitate, la police secrète du régime. Après Berlin, la Roumanie vivait, elle aussi, les dernières heures d’un régime totalitaire et j’étais aux premières loges. Sur place, j’ai réalisé plusieurs interviews et établi un « direct » avec la radio, au Mans, depuis le seul hôtel, lieu de rendez-vous des journalistes de la presse étrangère, où les lignes téléphoniques internationales fonctionnaient. Etrange révolution en trompe-l’œil, qui fit quand même plus de mille morts et plusieurs milliers de blessés. Avec mon technicien nous avons pu nous rendre place de la Révolution, lieu des manifestations populaires anti régime, où se trouvait le bâtiment du comité central du parti communiste de Roumanie, d’où le dictateur et sa femme réussirent à s’enfuir en hélicoptère, depuis le toit, et nous avons pu rejoindre, les pieds dans la neige, l’immense palais, quasi déserté, de Ceausescu, l’un des plus grands bâtiments du monde avec le Pentagone américain. Je garde de ce moment surréaliste d’un lieu peuplé de fantômes un souvenir impérissable.  Une semaine plus tard, nous avons effectué le voyage de retour en passant par les « Portes de fer », une des gorges du Danube, puis Zagreb en Croatie, et de là un vol Air-France nous a ramené au pays. Nous étions le 24 décembre,  et je rentrais juste à temps pour passer le réveillon de Noël avec les miens. Le lendemain, je découvris à la télévision les images de l’exécution, d’une rafale de kalachnikov, de Nicolae Ceausescu et de sa femme Elena. Ainsi meurent les tyrans !

Voilà pourquoi cette date du 9 novembre a une résonnance particulière. Elle symbolise pour moi  la disparition d’un grand patriote- résistant, qui s’identifiait à la France et qui a sauvé l’honneur du pays, et la disparition d’un régime politique honni qui se prétendait une démocratie « populaire », comme si par définition une République pouvait être autre chose que l’expression du peuple, comme quoi à vouloir trop prouver, on ne prouve rien !

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

La Toussaint et Halloween nous rappellent que nous ne sommes pas éternels

La semaine qui vient de s’écouler à connu deux célébrations, la première religieuse avec « la Toussaint » au cours de laquelle les catholiques honorent leurs saints le 1er novembre avant, le lendemain, de rendre hommage à leurs défunts, et la seconde, une fête païenne venue d’Amérique à la fin des années 1990. Si les français sont beaucoup moins nombreux aujourd’hui à respecter le rituel institutionnalisé en Occident au VIIIème siècle par le pape, ils sont en revanche, 6 sur 10 à célébrer une fête folklorique autour de déguisements terrifiants, de citrouilles lumineuses et de tonnes de bonbons ! Les temps ont changé, doit-on le regretter ou s’en réjouir, that is the question ! 

Il en va aujourd’hui des cimetières comme des églises, ils sont de plus en plus désertés, la fréquentation des lieux de mémoire a baissé de 12% en quinze ans.  Selon une étude réalisée par le Credoc 34% des français se rendent une fois par an  dans un cimetière contre  46% en 2009. La meilleure preuve sont ces tombes oubliées, tombées à l’abandon, quand, hélas, elles ne sont pas profanées, vandalisées, chrétiennes, juives, ou musulmanes, par des sectes barbares qui ne respectent ni Dieu, ni maître. Le fait qu’en dehors du jour de la Toussaint il y ait plus de touristes dans les cimetières que de familles de défunts illustre bien cette disgrâce dans laquelle ils sont tombés et on doit se réjouir que les membres d’une association comme chrysanthème prennent soin, au nom d’une démarche spirituelle, de tombes d’inconnus, qu’ils lavent, désherbent car dans la tradition catholique les défunts ont besoin de nos prières, en particulier les âmes du purgatoire qui attendent  de rejoindre le ciel, les âmes déjà au paradis intercédant pour nous, vivants. Pour les croyants en effet la vie ne s’arrête pas à la pierre tombale, nous sommes tous appelés à vivre dans l’éternité. Heureusement qu’il existe aussi des jours réservés dans le calendrier pour sortir les morts de leur solitude éternelle en invitant les vivants à aller se recueillir sur leurs tombes. Mais ce rituel, comme tant d’autres choses, tend à disparaître au fil du temps, les fleuristes, dont le chiffre d’affaires est en baisse chaque année, vous le confirmeront. On dirait que les gens refusent désormais le face-à-face avec la « Grande faucheuse ».  Et pourtant rendre visite aux morts n’est pas mortel et la mort n’est pas contagieuse. Il faut y voir là un signe des temps ou l’individualisme et l’égoïsme sont rois. Les membres disparus de nos familles doivent se sentir bien seuls, et pourtant en mourant ils ont cherché à nous rendre un dernier service.

Vous n’êtes pas sans avoir remarqué qu’à la suite d’obsèques à l’église, la sortie du cimetière s’accompagne généralement d’un traditionnel apéritif organisé par la famille du, ou de la défunte, dans un des bistrots du bourg. Ce geste va bien au-delà d’une démarche de courtoisie, il répond à une utilité sociale. Voyez comme après un verre de Martini ou de Porto, après quelques pensées attristées, on en vient rapidement à échanger des nouvelles sur la tante Gisèle et le cousin Paul dont on n’a pas de nouvelles, sur la scolarité du petit dernier et les affaires de l’oncle Denis. Et aux larmes devant le cercueil, succèdent bientôt les sourires et les plaisanteries. La vie reprend le dessus car les enterrements sont une des rares occasions pour les gens, que la vie professionnelle a éloigné, de se retrouver entre eux. C’est surtout pour nous une façon d’exorciser la mort, et j’ai toujours pensé que c’était là un dernier service que les morts rendaient aux vivants en favorisant ces retrouvailles, au-dessus de leur pierre tombale. Le philosophe Auguste Comte, secrétaire de Saint-Simon, estimait d’ailleurs que les morts ne sont pas morts puisque nous vivons et qu’ils sont ce qu’il y a de plus vivant en nous.

J’en veux pour preuve un nouveau concept importé de Suisse par l’association Happy End qui propose « les apéros de la mort ». Des gens, qui parfois ne se connaissent pas se retrouvent ainsi au café autour d’une bière ou d’une tasse de thé pour échanger, dans la convivialité, sur le deuil, ou leur rapport à la mort. En Suisse cette façon de faire existe depuis une vingtaine d’année, autour des « Cafés mortels ». Aujourd’hui en France, il y a quarante-huit villes où existent ces apéros de la mort, où chacun parle de celle-ci sans tabou, de façon décontractée. L’idée, c’est de « trinquer à la vie ». Nous passons une bonne partie de notre vie à redouter de mourir et cette seule idée nous gâche une partie de l’existence, or la mort est inscrite sur notre bulletin de naissance. Dès le premier jour nous sommes appelés à disparaître, les seules questions qui vaillent c’est « quand » et « comment ». C’est notre sort commun, à tous, humains, animaux, végétaux, etc. et plutôt que de s’en inquiéter, ne vaut-il pas mieux se faire à l’idée, et tenter d’apprivoiser la mort. Chercher à la fuir revient à jouer avec elle au jeu du chat et de la souris, et on connaît tous la fin, le chat mange la souris.  C’est l’objectif des philosophies et des religions qui nous laissent espérer, à défaut de croire, qu’il existe un « après », un « au-delà », sous forme de résurrection si on est chrétien, ou de réincarnation si on est bouddhiste.  Apprivoiser la mort, c’est aussi apaiser notre vie et mieux accepter le deuil de nos proches, car face à elle nous sommes tous vulnérables.

Observez, comment nos comportements ont changé au cours des dernières décennies face au rituel de la mort, ainsi aux enterrements d’hier où chacun était habillé de noir », ont succédé des marches blanches et au silence des personnes présentes au passage du cercueil répond aujourd’hui des applaudissements de l’assistance. La mort n’est pas pour autant « désacralisée », on l’a seulement rendue plus humaine. Les Mexicains n’agissent pas autrement, et bien d’autres, où les festivités du Dia de los muertos, sont l’occasion de manifestions de joie de vivre. Si la  Fête des morts vient de la culture celte et a pris de l’ampleur aux Etats-Unis, à la suite de l’immigration massive des Irlandais, au XIXème siècle, c’est aussi d’Amérique que nous vient l’esprit d’Halloween  héritier de la fête religieuse d’une autre divinité celte, Samain, associée à la mort où le jour d’Halloween était un passage entre le monde des vivants et celui des morts. C’était pour les celtes le moment de se connecter avec les âmes de leurs ancêtres partis avant et le 31 octobre ils allumaient des feux de joie. Ce n’est que plus tard, avec l’arrivée du christianisme en Europe, que l’église à instauré la Toussaint.  Malheureusement aujourd’hui la journée d’Halloween est devenue une célébration de l’horreur, associée au macabre et au surnaturel sur fond de citrouilles et de crânes plus horribles les uns que les autres. Les temps changent, mais ne dit-on pas « tout passe, tout lasse ».

Au cours de notre existence la vie triomphe toujours de la mort, elle ne perd qu’un seul combat, celui du jour de notre décès. Il y a à ce sujet une phrase admirable d’Albert Camus : « Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été ».

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

 

P.S : En tant que romancier je ne saurais refermer cette chronique sans exprimer mon indignation devant la  décision de  la régie publicitaire de la SNCF, sous la pression du syndicat CGT des cheminots, d’interdire la présentation dans les halls de gare du livre « Ce que je cherche » que vient de publier Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, au moment où celui-ci est numéro 1 des ventes sur Amazon. Il ne s’agit pas ici d’afficher un quelconque soutient au leader de l’extrême droite française, mais d’élever une protestation au nom de la liberté d’expression, aujourd’hui bafouée, comme l’aurait fait Voltaire, au nom de la tolérance, avec cette phrase célèbre : « Même si je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, je me battrai pour que vous puissiez le dire ». Que la compagnie de transport ferroviaire cède au diktat syndical est proprement ahurissant et scandaleux ! Est-ce désormais aux cégétistes de dire quels sont les auteurs qui  ont droit de cité dans les lieux publics, sommes nous encore en démocratie ou vivons nous déjà dans une démocratie populaire  ? Appartient-t-il à madame Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, au nom de quelle légitimité, de dire le droit et  de ressusciter le délit d’opinion ? Cette discrimination et cette pression politico-syndicale  sont inadmissibles et inacceptables. Elles ne sont possibles qu’en raison de notre lâcheté.

 

Taxe sur les chiens, TVA sur les aliments sucrés et ouverture des jeux en ligne, sont les trois mamelles de la France !

La préparation d’un budget n’a jamais été un exercice facile sous la 5ème République, mais cette fois-ci c’est pire que jamais. En cause notre endettement colossal et les dérapages non maîtrisés par Bercy. Alors, nos technocrates, issus de l’inspection des finances, planchent et transpirent, retournent le problème dans tous les sens avec leur calculette et leur règle de 3, afin de soumettre au parlement une projection comptable et fiscale à peu près bancale pour 2025 qui engagera le proche avenir des contribuables français.

Et comme si les « performances » de nos virtuoses des chiffres ne suffisaient pas, viennent se rajouter aujourd’hui les « prouesses » des députés qui rivalisent d’ingéniosité du Rassemblement national a La France Insoumise en passant par Renaissance, etc. et cela nous donne un florilège de propositions ubuesques, comme ce projet de taxe pour les propriétaires de chiens. L’auteur de cette idée pharamineuse n’a pas beaucoup de mérite. Fort de l’idée que tout est un perpétuel recommencement, il s’est souvenu qu’une telle loi a existé de 1855, à l’époque de Napoléon III (à l’époque elle visait à lutter contre la rage) jusqu’à 1971. Il est vrai qu’aujourd’hui la rage a disparu, seuls subsistent les enragés et les insoumis.  Outre-Rhin, avec cet impôt, appelé Hundestuer, le fisc allemand engrange environ 421 millions de recettes chaque année, de quoi donner des idées à quelques-uns, ici dans l’Hexagone. Certains évoquent déjà un montant possible de 100 euros par animal  ! Sur quels critères celle-ci serait-elle calculée, personne ne le sait. On peut imaginer que cela soit en fonction de l’âge ou du poids de l’animal, de sa race, de la couleur de ses poils, de son origine étrangère (Setter irlandais, Epagneul breton, Berger allemand, Scottish, Bouvier des Flandres, etc.) Allez savoir !  Mais j’y pense, pourquoi ne taxerait-on pas également les propriétaires de chats, de perroquets et perruches, de hamsters et tortues, ou encore de vipères à cornes et de poissons rouges ? Une pétition en ligne s’opposant à une telle mesure à déjà réuni plusieurs dizaines de milliers de signatures. Il est vrai qu’en France, plus qu’ailleurs, le ridicule ne tue pas. Une chance, car beaucoup seraient déjà morts.

Plus sérieusement, certains amendements pourraient prévoir, (d’après une idée de l’Institut Montaigne), une augmentation de la TVA, actuellement de 5,5% , à 20% sur les aliments sucrés. Qu’on se rassure, l’Etat obèse ne sanctionnera pas le consommateur, déjà amaigri par les différentes ponctions fiscales, il préservera sa santé. Un patient qui meurt c’est un contribuable de moins. Raison pour laquelle, il évoque une décision de santé publique et non, bien sûr, de mauvaise santé financière du pays. Le bon médecin que voilà, qui se soucie de l’état de santé des autres au détriment de la sienne ! Il oublie que si les français adorent les sucreries, les petites douceurs, c’est pour mieux supporter les aigreurs de sa politique et l’acidité de ses réformes. Il serait intéressant d’évaluer l’augmentation des ulcères et des cancers d’estomac qui a fait suite à la réforme des retraites. Mais là, curieusement, on ne parle plus de problème de santé publique, motus et bouche cousue, et pourtant ce ne sont pas les comités Théodule qui manquent dans notre pays. En voilà une bonne idée : qu’attend-t-on pour lancer une vaste enquête sur les conséquences physiques et mentales sur la population, consécutives aux agissements erratiques de nos gouvernants depuis des décennies ? Combien de troubles intestinaux, de maladie de foie, d’estomac, de la rate et j’en passe, aurait-on pu éviter par des politiques plus judicieuses, moins dispendieuses, et plus respectueuses de l’intérêt général ?

Et est-ce encore pour une question de santé publique que le gouvernement a déposé le week-end dernier un amendement prévoyant d’autoriser les casinos en ligne ? Comme c’est étrange. Les addictologues pensent, eux, de leur côté, qu’une telle mesure serait dangereuse. Il est vrai que l’interdiction de ces casinos sur Internet prive l’Etat d’un manque à gagner de l’ordre de 1,2 à 1,5 milliard d’euros annuel (source : Autorité nationale des jeux). C’est oublier cependant que les jeux en ligne développent une addiction en raison de la fréquence élevée des mises, de la rapidité des résultats, des prises de risque solitaires, etc. en particulier chez les jeunes.

Résumons-nous, d’un côté l’Etat nous prive de sucreries et de l’autre nous gâte en nous incitant à jouer de l’argent en ligne, dans les deux cas au nom de la santé publique ! Mens sana in coropore sano, c’est à y perdre son latin de cuisine. Molière se serait exclamé : « Quel étrange docteur Diafoirus, que voilà ! »

Et puisque nos pouvoirs publics manquent à ce point d’argent et d’idées, je leur suggérerai l’amendement suivant pour le projet de budget 2025. Qu’on veuille bien y voir là une modeste contribution citoyenne.

 » La France comptant, selon le dernier recensement, quelques 3 000 points de deal procurant aux réseaux mafieux  5 milliards d’euros par an, il est institué une taxe de 90% sur les transactions. Le montant de ces sommes,  soit 4, 5 milliards d’euros, sera recouvré par les unités des la CRS 8 spécialisées dans le narco trafic et la lutte contre les violences urbaines. Les chèques, virements et versements en espèces sont acceptés ».

Il va de soi, que je ne réclame aucun droit d’auteur (sic).

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

 

 

Voyage en absurdie, où quand les gendarmeries ne paient plus leur loyer !

Nous vivons quand même une époque curieuse. Songez que des gendarmeries ne paient même pas les loyers de leurs casernes, propriétés des collectivités locales.  Aurait-on jamais imaginé pareille situation qui voit nos braves pandores victimes d’un mauvais vaudeville ? Aurait-on pu également deviner, qu’en l’espace de quelques mois, le trou colossal de la dette connaîtrait  une aggravation de quelques 50 milliards d’euros ayant pour conséquence un déficit de 6,1 % du PIB, au lieu des 4,4% annoncés en fin d’année par Bercy ? Le sémillant ex-ministre de l’économie, Bruno Le Maire, aurait mieux fait de surveiller davantage les comptes publics plutôt que d’écrire, nuitamment, sur les bords de la Seine, des livres érotiques.

L’union, Sait-Orens, Montastruc, Fenouillet, Verfeuil, Laugnanet, ces différentes communes, et quelques 39 autres de Haute-Garonne, ont en commun de ne plus percevoir du Trésor Public le paiement des loyers (1,1 million d’euros) qui leur sont légitimement dus par la gendarmerie nationale. Et ce phénomène n’existe pas seulement dans le département, mais un peu partout dans l’Hexagone, comme on l’a vu aussi pour 26 gendarmeries des Pyrénées-Orientales, à l’image de Cabestany. Les communes en question ont reçu un mail du Trésor public les informant de « la suspension jusqu’à nouvel ordre du paiement de l’ensemble des loyers dus pour l’occupation des casernes pour des motifs de disponibilité de crédits alloués au programme 152, au titre de l’exécution budgétaire 2024 »On croit rêver ! Imaginons que demain tous les locataires de France et de Navarre adressent le courrier suivant à leur propriétaire :

« Cher monsieur, en raison de l’augmentation du coût de la vie (alimentation, énergie, transports, assurances, mutuelles de santé, j’en passe et des meilleurs ) vous comprendrez qu’il m’est impossible de vous régler mon loyer ce mois-ci. Comme d’ailleurs la gendarmerie de ma commune, qui ne paie plus le sien à la mairie pour des motifs budgétaires et d’une insuffisance de crédits imputée aux derniers Jeux Olympiques de Paris et au redéploiement de gendarmes en Nouvelle Calédonie.  Croyez bien que j’en suis sincèrement désolé. Veuillez croire à mes sentiments républicains. Robin des bois. 

P.S : Au cas où vous seriez tenté de recouvrer le paiement de cette somme, voire me faire expulser, en saisissant le tribunal, je doute que la force publique,  la gendarmerie, en l’occurrence, puisse exécuter une décision de justice, vu qu’il serait mal venu, juridiquement et moralement, que des gendarmes « débiteurs » soient le bras armé de « créanciers, que de leur côté ils ignorent. Toutefois, ne voulant pas me mettre hors-la-loi,  jinformerai l’huissier, qui ne manquera pas d’être dépêché à mon domicile, que je déposerai le montant de mon loyer sur un compte bancaire et celui-ci sera débloqué le jour où les gendarmes s’acquitteront de leur dû, ainsi vous ne serez pas lésé car vous n’avez pas à souffrir de la hausse du coût de l’électricité et du prix de l’huile, ou du steak haché. Vous comprendrez que je ne cherche pas d’excuses, contrairement à l’Etat, mais du fait que celui-ci ne respecte pas ses obligations, il met en difficultés les finances municipales,  ce qui va retarder la mise en chantier de la future école communale, où mon enfant devait être scolarisé« .

Bien sûr, il n’appartient à personne de se faire justice lui-même,  on aura compris que ce clin d’œil ironique a seulement pour effet d’attirer l’attention sur l’incongruité d’une telle situation.  Comment demander à des gendarmes de sanctionner de mauvais débiteurs quand eux mêmes le sont ? La justice étant égale pour tous, qui pourrait les contraindre « eux » , défaillants, de s’acquitter de leur dette et  que dire face à l’impuissance de ces maires ? Enfin, pour les contribuables qui paient leurs taxes d’habitation à leur mairie, afin précisément de lui permettre de pouvoir faire face aux investissements en matière d’équipements publics,  comment admettre que les finances communales puissent être mises en péril parce qu’une administration « d’Etat » se montre négligente ? On répète sans cesse que « l’exemple doit venir d’en haut », ici comme ailleurs on attend, mais comme sœur Anne on ne voit rien venir !

Quant au dérapage des finances publiques de quelques cinquante milliards d’euros en l’espace de six mois, nous attendons une explication et espérons que la commission d’enquête parlementaire nous permettra d’y voir clair dans cette opacité comptable, et fera la lumière sur les responsabilités des uns ou des autres. Car 50 milliards, ce n’est pas une paille, ça fait un sacré trou dans le portefeuille et ça ne s’envole pas comme un billet de dix euros. Heureusement que les ménages français sont plus rigoureux dans leur gestion familiale que  les experts de Bercy ne le sont avec l’argent des contribuables.

Oui, nous vivons une curieuse époque. Au point, qu’on ne fait plus le distinguo entre rigueur et austérité, qu’un hebdo vaut le même prix qu’un McDo, et qu’un ouvrier n’a même plus les moyens de lire L’Humanité. Décidemment tout f… le camp !

La France à l’heure américaine de la violence criminelle et du narcotrafic !

Marseille : Un chauffeur de taxi est assassiné par un gamin de quatorze ans, rémunéré cinquante mille euros, dans le cadre du narcotrafic, on se croirait avec les  sicarios, ces tueurs à gage mexicains  ! Cavaillon dans le Vaucluse : Incendie d’un commissariat et de plusieurs voitures de police en représailles à des opérations « place nette » ! Grenoble : En centre ville, un fourgon blindé de transport de fonds est attaqué à la kalachnikov dans les rues du centre ville, en plein milieu de journée ! Martinique : nuits d’émeutes et emploi d’armes à feu en signe de révolte contre l’augmentation des prix et la vie chère ! Ici et là, des collèges et des lycées sont visés par des tirs de fusée et de mortiers, au risque d’être incendiés et de faire des victimes, etc. etc. La France vit à l’heure des règlements de compte sanglants , de la violence criminelle,  voire de la guerre urbaine, et les colonnes des faits divers dans les journaux s’allongent quotidiennement de façon alarmante. La pègre tient aujourd’hui le haut du pavé, impose sa loi, des villes entières, pas seulement des cités ou des quartiers, ne vivent plus aujourd’hui  dans un Etat de droit, mais sous la loi de la jungle, et les forces de sécurité, sensées nous protéger, désertent le terrain et sont contraintes de se réfugier dans des commissariats devenus autant de Forts  Alamo, eux-mêmes pris pour cibles par la racaille des banlieues. On dégaine dans nos rues comme aux meilleurs jours du Far West. Il est loin le temps des sauvageons décrit par Jean-Pierre Chevènement,  aujourd’hui c’est celui des barbares. Et on ose parler de « sentiment » d’insécurité ? De qui se moque-t-on ?

Et quelle est l’origine de tous nos malheurs ? La drogue, un trafic extrêmement juteux ! On estime aujourd’hui à environ 4 milliards le chiffre d’affaires annuel réalisé par les narcotrafiquants en France en 2024,  cannabis, cocaïne, ecstasy, etc.  et plus probablement 6 milliards, c’est aussi plus de 140 tonnes de stupéfiants saisis par les douanes françaises l’an dernier. Certains points de deal (3 000 en France) dans les quartiers nord de Marseille ou d’Avignon peuvent rapporter jusqu’à 40, 50 mille euros quotidiennement, une rentabilité que leur envierait nombre de fonds de commerce de l’Hexagone C’est d’ailleurs si vrai que ces points de deal, une entrée d’immeuble, une cage d’escalier avec un canapé en extérieur pour les guetteurs, se négocient à des prix bien plus élevés qu’un bar tabac, une boulangerie, ou un café PMU et que leur rentabilité est telle que les acheteurs paient en cash sans avoir besoin d’un prêt bancaire. La banque, c’est eux ! Seule recommandation, avoir un 9mm ou un 11,43 dans la ceinture au moment de la transaction car les contestations ou litiges ne sont pas portés devant les tribunaux, ou alors devant le juge « du milieu ». Autre avantage, les cadavres ne font pas appel du jugement et la sentence est appliquée immédiatement car si Robert Badinter a aboli la peine de mort en 1981 les gangs liés au trafic de drogue l’ont rétablie depuis longtemps !

Mais se pose-t-on la question de savoir pourquoi ce marché est aussi florissant ? Alors que le marché des cigarettes est en baisse, en raison de l’augmentation du prix du paquet et des taxes, les drogues ne se sont jamais aussi bien vendues que maintenant. Sait-on que le marché du cannabis en France, avec 5 millions de consommateurs, sur 22 millions dans l’UE, est le plus important d’Europe ?Viennent ensuite la cocaïne et les drogues de synthèse. Autrement dit, si on se basait sur le principe du « pas de receleur, pas de voleur » poursuivre et condamner des consommateurs serait le meilleur moyen de tarir la source du narcotrafic. Aujourd’hui on estime que près de 15% des adultes de 18 à 64 ans  ont consommé au moins une fois une drogue illicite.  Qu’attend-t-on pour le faire ? Est-ce, que parce que socialement les sniffeurs appartiennent moins à la catégorie « employés-ouvriers » que celle des cadres, journalistes, acteurs, chanteurs, artistes du show-biz,  et autres politiciens ? Allez, une petite ligne pour la route !  Sait-on aussi que 250 000 personnes vivent de ce trafic juteux dans notre pays, quant tant d’autres meurent d’une overdose ?

On sait moins en revanche que l’année dernière on a enregistré plus de 315 homicides liés au trafic de drogue, un bond de 60% par rapport à l’année précédente.  Les trafiquants, telle une pieuvre, n’étendent  pas seulement leurs tentacules dans les grandes villes, Paris, Saint-Denis, Marseille, Lyon, Toulouse, etc. mais aussi dans les villes moyennes, comme Compiègne avec un taux record de consommation, ou Millau dans l’Aveyron, classée en 5ème position, jusqu’aux plus petites zones rurales, au point de constituer un véritable fléau dans notre société.  Et on ne va pas se rassurer en disant que dans notre pays la plus grosse addiction revient encore et toujours à l’alcool.

Lutter contre les réseaux de drogue relève d’une question de santé publique et de sécurité publique, c’est aussi afficher une volonté de lutter contre le blanchiment de l’argent sale des maffias et des bandes criminelles, qui, avec la prostitution, la traite des êtres vivants (réseaux de passeurs de migrants) et le trafic d’armes, contribuent largement au financement du terrorisme. Ce n’est pas anodin, c’est pourquoi la lutte contre le narcotrafic devrait être aujourd’hui une grande cause nationale en France, en plus de celle des handicapés, en créant pour commencer un service d’investigation et de répression, analogue à  l’agence fédérale américaine, la DEA  (Drug Enforcement Administration).

Agissons avant que la gangrène n’ait rongé la société française jusqu’à l’os, ne voyez-vous pas déjà ces vols circulaires de vautours, attirés par l’odeur du cadavre en voie de décomposition ?

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain.

 

 

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