Catégorie : La plume au vent Page 26 of 41

Il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles !

Avez-vous remarqué cette propension naturelle, quasi-instinctive, des dirigeants politiques de la planète, de droite, comme de gauche, à nous prendre pour des imbéciles, du matin au soir, et à nous raconter des fadaises, billevesées, fariboles, calembredaines, et autres coquecigrues ? (C’est à dessein que j’ai employé ces différents synonymes pour appuyer ma démonstration).

Le dernier exemple en date, une perle, revient sans conteste à Vladimir Vladimirovitch Poutine, auto-proclamé nouveau tsar de la sainte Russie. Etant candidat à sa propre succession, lors des élections présidentielles prochaines, il a dû, comme ailleurs en Occident, et plus généralement en démocratie, satisfaire à une déclaration de patrimoine afin de justifier qu’il ne s’était pas enrichi illicitement (sic) au cours de ses dernières années de pouvoir.

Après les très nombreuses informations qui ont filtré sur sa fortune, estimée selon le magazine américain Forbes à plus de 200 milliards d’euros, ce qui en ferait l’homme le plus riche du monde, on était en droit d’espérer des révélations croustillantes, or nous sommes, il faut bien l’avouer, déçus.

Songez un peu que selon un média belge, relayé par Le Figaro, que Poutine aurait déclaré être propriétaire d’un appartement de 77 m2, trois voitures, dont une Lada et une caravane, et qu’il aurait gagné (seulement) 694 421 euros, (les centimes sont importants) … ces six dernières années !

On est loin de l’immense villa bunkérisée sur la Mer Noire avec 7 000 hectares et de la propriété près de la frontière finlandaise, d’un kilomètre carré avec deux héliports, ainsi que d’un superbe yacht amarré longtemps au port de Hambourg, sans oublier des comptes en Suisse, aux Etats-Unis, en Angleterre et au Japon.Quand à imaginer Poutine partant en vacances avec bobonne en caravane, je vois la scène d’ici-là « Allez, Alina, prépare les valises que je puisse les charger dans le camping-car, à nous les congés payés ! »

Deux choses l’une, où les inspecteurs russes du fisc sont vraiment incompétents ou alors on leur a graissé la patte. Dans les deux cas Poutine risque un sérieux redressement après son départ du Kremlin.

En France, plusieurs hommes politiques, et non des moindres, ont aussi été épinglés suite à l’adoption de la loi concernant la transparence de la vie publique, il n’y a pas qu’en Russie que l’appât du gain fait tourner les têtes.

En réalité, entre l’autocratie et la démocratie la différence est une question de zéros. Comme quoi nous ne sommes pas aussi bêtes qu’on voudrait nous le faire croire.

Bouquinistes parisiens, ces nouveaux SDF des quais de Seine

Nul n’ignore que j’aime écrire et lire, aussi personne ne sera surpris que j’exprime aujourd’hui ma mauvaise humeur, voire même ma colère, à l’occasion de la « mise sous cloche » des bouquinistes des quais de Seine durant les Jeux Olympiques, qui vont se dérouler en France cette année.

Celle-ci est en effet révélatrice d’une atteinte générale au « patrimoine » de la capitale par la Mairie de Paris. Il s’agit d’un coup mortel porté à l’esprit parisien si l’on songe que cela fait plus de quatre siècles que l’on vend des bouquins et des cartes postales sur ces quais, pour le plus grand bonheur des habitants de la capitale et des touristes. Cette fermeture administrative  porte atteinte cruellement à une exception culturelle française, à laquelle les français dans leur ensemble et les parisiens en particulier sont très attachés.

Au-delà de cela, il y a également un risque de voir disparaître un certain nombre de bouquinistes, pourtant inscrits depuis 2019, à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France. C’est d’autant plus vrai qu’à ce jour ils n’ont toujours aucune garantie de voir leurs boutiques remontées après les JO. Espérons également qu’ils seront indemnisés à hauteur du préjudice subi et de leur perte de chiffre d’affaires car eux aussi pouvaient prétendre bénéficier de l’afflux de touristes du monde entier pour réaliser une année exceptionnelle. Exit leurs emblématiques boîtes vertes ! En 450 ans d’existence jamais on n’avait retiré ces boîtes, même durant l’occupation où des soldats allemands y farfouillaient à la recherche de livres.

Après les kiosques à journaux, les colonnes Morris, verra-t-on demain disparaître ce qui fait l’identité et le charme de Paris ? Cela me rappelle la célèbre phrase de Clémenceau : « Les fonctionnaires sont comme les livres d’une bibliothèque, ce sont les plus hauts placés qui servent le moins ». Plus de bouquinistes, plus de lecteurs, c’est aussi simple que cela. « Poubelle ! » comme aurait le préfet (éponyme) de la Seine qui donna son nom aux récipients contenant les déchets ménagers afin d’améliorer l’hygiène de la ville de Paris.

Et puisque je viens de faire allusion au passé, poursuivons un instant notre incursion dans l’histoire avec cet article paru dans la presse parisienne le 6 novembre 1899. Il est d’une surprenante actualité, un siècle après :

« Il m’intéressa toujours, le bouquiniste. Il m’intéresse encore davantage, aujourd’hui qu’il est question de l’exproprier sans indemnité préalable. Le progrès des chemins de fer intra-urbains vient lui dire : Ôte-toi de là, que je m’y mette ! Il a besoin, le progrès, de démolir les quais, d’éventrer les berges ; et, les boîtes à bouquins lui barrant le passage, vlan ! il les jette d’un seul coup dans la Seine, ou peu s’en faut. On offre aux bouquinistes le choix entre cette noyade et l’exil. On parle de les reléguer sur les quais de la rive droite, ignorés de la flânerie, ou de leur offrir asile dans les parages d’Ivry. Autrefois, la question aurait soulevé un tollé d’indignation, les bouquinomanes étaient légion alors »

A l’époque le maire de Paris s’appelait Louis Lupicia, un radical socialiste qui avait été condamné aux travaux forcés à perpétuité (!) et amnistié en 1880. Aujourd’hui Anne Hidalgo à perdu la mention « radical » de l’étiquette, mais conservé l’appellation contrôlée « socialiste ». Pas sûr cependant que les nouveaux SDF des quais de Seine voteront pour elle si elle se représente en 2026, elle aura alors du temps pour lire.

Encore faudra-t-il pour cela, qu’elle trouve un bouquiniste d’ouvert.

Emmanuel Macron – paysans, le roi est nu !

Patatras, Gabriel Attal est-il à peine nommé Premier ministre qu’il doit déjà affronter une crise qui pourrait bien être celle des « gilets verts » du second quinquennat, après les « gilets jaunes » du premier.

A la différence près que celle-ci pourrait être mieux organisée, plus structurée tout en étant aussi populaire. Selon un récent sondage Elab plus de 85% des français soutiennent cette nouvelle révolte paysanne où les tracteurs ont remplacé les fourches des manifestants d’hier. Il n’y a pas que le Salon de l’agriculture qui bénéficie de la sympathie de nos compatriotes, qui plébiscitent également nos éleveurs et nos agriculteurs, véritables jardiniers de la France, notamment en montagne, et qui produisent des produits alimentaires de grande qualité dans les différentes filières, viande, volaille, fruits, fromages, sans oublier nos vignobles.

Or le constat est cruel, on comptait 2,5 millions d’agriculteurs dans l’Hexagone au cours des années 1950 et on n’en dénombre plus que 400 000 aujourd’hui. A ce rythme-là, combien en restera-t-il dans dix ou vingt ans ? Devra-t-on se nourrir de porcs élevés dans des étages d’immeubles chinois ? 45% de nos poulets sont déjà importés de l’étranger.  Oui, nos campagnes se dépeuplent et la profession se meurt.

Et elle n’est pas la seule, les agriculteurs aussi, à preuve ce chiffre effrayant d’un suicide de paysan par jour. Ils se pendent, se tirent une balle de fusil, quand jadis ils se jetaient vivants dans leur puits. Faut-il qu’ils soient désespérés pour en arriver à une telle extrémité. Stop à cette hécatombe et à tous ces drames humains et familiaux d’un temps oublié et qu’on pensait révolu.

Nos paysans consacrent actuellement plus d’une journée par semaine à faire leurs comptes (banque, administration fiscale, MSA, etc.) et à rédiger des formulaires administratifs au lieu d’être sur leur tracteur à labourer, moissonner ou dans leurs étables à traire leurs vaches. Il faut que cela cesse.

Nous vivons au royaume de l’Absurdie !!

Parallèlement à cela, et malgré des semaines de travail de 70/80 heures, sans vacances la plupart du temps, la grande majorité d’entre eux perçoit seulement entre 800 et 1 500 euros par mois. Qui pourrait l’accepter ?

Alors oui, il faut arrêter impérativement cette multiplication insensée des normes, ce mille-feuille de lois, européennes et françaises, et ces taxes, notamment sur le gas-oil qui tuent le monde agricole, sans oublier les trop nombreux contrôles administratifs qui les étranglent.

Alors oui, il faut établir rapidement au sein de la filière agricole un juste prix de vente des matières premières (viande, lait, etc.) car tout travail doit être légitimement récompensé.

Alors oui, il faut arrêter des importations venues de l’étranger et que le consommateur cesse de vouloir consommer en hiver des cerises venues du Chili, plutôt que d’attendre la récolte française du mois de juin. C’est ça aussi être éco-responsable. Il faut que ce même consommateur réapprenne à vivre avec les produits de saison, ce qui évitera à cette concurrence déloyale de prospérer et contribuera à la lutte contre le réchauffement climatique.

Nous vivons au royaume de l’Absurdie !

Alors oui, ici-même en Europe, sans parler de l’Asie ou de l’Amérique du sud, il faut qu’il y ait une égalité de traitement entre les éleveurs-cultivateurs, qu’ils soient allemands, italiens ou espagnols.

Alors oui, tout le monde est concerné et doit s’impliquer, le gouvernement en premier, mais aussi les institutions européennes, les banques, la grande distribution, les groupes de l’agro-alimentaire, chacun d’entre eux à une part de responsabilité dans la situation actuelle et il n’est pas question de se défausser sur son voisin.

Enfin, il convient de réduire les droits de successions, beaucoup trop élevés, afin de faciliter la transmission des exploitations, notamment au sein du milieu familial, car nous sommes arrivés à un moment du renouvellement des générations et les vieux sont épuisés par une vie de dur labeur. Un agriculteur sur deux va en effet partir à la retraite d’ici dix ans.

Le chantier est énorme car rien, ou si peu, n’a été fait depuis des décennies et les attente des filières agricoles et d’élevages sont immenses. Le gouvernement serait bien avisé d’y répondre rapidement s’il veut éviter le retour des jacqueries des XIV et XVe siècles. Les forteresses ont peut-être été détruites lors de la Révolution française mais une nouvelle citadelle a été édifiée, elle s’appelle Bercy.

Nos agriculteurs et nos éleveurs souffrent d’un manque terrible de reconnaissance et ne veulent qu’une chose, être respectés et exercer leur passion dans la dignité. Est-ce trop demander à ceux qui nous gouvernent et aux pouvoirs publics de leur rendre justice ?

Logement : Entre le droit et le devoir, les trous dans la raquette sont nombreux !

En ces temps de froidure un des plus grands scandales de notre société est de laisser mourir de froid, dans la rue, des sans-abris, au seul prétexte qu’ils ne cochent aucune case pour prétendre bénéficier des aides sociales. Comment, au 21ème siècle, peut-on accepter le sort de ces malheureux, nos compatriotes, sans parvenir, depuis des décennies, à trouver une solution décente à la misère et à la solitude qui est la leur ? Que sont devenues les belles promesses d’enrayer ce fléau ? Là encore, les mots s’envolent et les actes restent inexistants.

La France dépense des dizaines de millions, voire des centaines de millions d’euros pour toutes sortes de choses dont on pourrait souvent contester le bien-fondé et néglige ces sans-abris. La France, pays d’accueil, reçoit sur son sol chaque année des milliers d’immigrés qu’elle nourrit, soigne et qu’elle loge et c’est tout à son honneur. Comment, dans le même temps, peut-elle accepter l’extrême précarité de ces hommes et de ces femmes qui n’ont souvent qu’un chien comme seul compagnon pour affronter les températures polaires hivernales et les protéger d’éventuels agresseurs ? Le premier devoir de nos gouvernants n’est-il pas de protéger ses ressortissants ? Qu’ont-ils fait de ce devoir qui figure en bonne place dans notre constitution ?

Certes, ces miséreux, dont le toit est souvent fait d’un simple emballage de carton et de sacs de plastique, peuvent compter sur la solidarité nationale grâce aux maraudes effectuées par la Croix Rouge, les pompiers, le Secours populaire et le Secours catholique, quand ce n’est pas l’Armée du Salut. Mais est-ce là suffisant, satisfaisant ? Certes, non ! C’est vrai que ces hommes et ces femmes, pour la plupart, ne sont pas des électeurs, et donc de peu d’intérêt sur le plan politique. Ce ne sont pas davantage des consommateurs donc inintéressants sur le plan économique.  Leur nombre serait d’ailleurs insuffisant pour faire pencher le poids de la balance le jour du vote. N’a-t-on jamais vu, depuis la période de La Fronde au XVIIème siècle, ou les révoltes ouvrières du 19ème siècle, et à l’exception des « gilets jaunes » lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, des pauvres se constituer en lobby et menacer le pouvoir, quel qu’il soit ? Dans ce pays seuls les lycéens-étudiants et les agriculteurs font peur à nos dirigeants. Cela explique en grande partie l’indifférence des pouvoirs publics à leur égard, de même que leur mort les laisse indifférents.

Face à cela, j’ai presque honte de me plaindre lorsque dans l’appartement où je réside la température oscille entre 15 et 17°. Je le fais seulement pour montrer du doigt le rôle de certains syndics peu soucieux de la santé des occupants, à défaut de leur confort, pour des logements dont ils ont la charge, alors même selon le code civil qu’ils ont un devoir « de bon père de famille ». Curieux père de famille que voilà car malgré des mails à répétition ces mêmes gestionnaires restent sourds aux protestations, attendant sans doute que de guerre lasse les gens se découragent.

Il y quelques jours on apprenait que les détenus de certains centres pénitentiaires s’étaient révoltés jugeant que leurs cellules étaient insuffisamment chauffées (quinze degrés), devons-nous donc être traités comme des prisonniers de droit commun ? De quelle infraction sommes-nous coupables ? Il y a dans nos immeubles des personnes âgées, fragiles, des enfants en bas-âge, etc. de quel droit nous inflige-t-on une double peine, à savoir une augmentation des charges d’électricité liées au chauffage collectif et individuel, et une réduction drastique des températures ?

Dans un bon polar, les enquêteurs posent toujours la question : « A qui profite le crime » ? Entre le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement (gain supposé entre 30/40 000 euros ) et les économies  EDF  réalisées (de l’ordre de 30%) au détriment d’un minimum de confort des occupants, ou passe bénéfice  ?

Entre le sort des sans-abris et ceux d’occupants d’appartements mal chauffés les deux situations sont incomparables. Un seul point commun les relie, l’insouciance avec laquelle les pouvoirs publics comme certains gestionnaires privés traitent les citoyens et les gens que nous sommes. L’insouciance ou l’incompétence, voire les deux à la fois, dans les deux cas cette forme de mépris est inqualifiable. Comment s’étonner après cela que mon clavier d’ordinateur tire à boulets rouges.

 

G. ATTAL – J.L MELENCHON, entre l’âge du capitaine et l’âge des cavernes

La récente démission d’Elisabeth Borne et son remplacement par Gabriel Attal m’a inspiré quelques réflexions que je vous livre telles quelles.

A voir les Maire, Darmanin, Bayrou, Ferrand et autres Philippe s’opposer à la nomination de Gabriel Attal et  user de tout leur poids pour influencer le président de la République et tenter de le faire renoncer à ce choix j’ai senti flotter comme un parfum de 4ème République, le retour aux bonnes vieilles mœurs politiciennes éculées. On croyait en avoir fini avec cette tambouille et ces basses manœuvres d’un temps révolu, il faut croire qu’on se trompait.

Je me suis aussi souvenu qu’il y a deux ans, un certain Jean-Luc Mélenchon se voyait déjà à Matignon à … 71 ans, « Vanité des vanités, tout est vanité » un moment de la vie où on est plus proche de l’EHPAD que d’un emploi de manager en chef, tandis que l’actuel occupant n’en a que … 34 ans, l’âge où un médecin spécialiste termine tout juste ses études. De quoi filer un sacré coup de vieux à l’ancien trotskyste.

Le patron des Insoumis qui à cru bon, à l’annonce de la nomination de G. Attal, de nous gratifier d’une formule des Evangiles, tirée de l’Ecclésiaste : « Malheur à ces peuples dont les princes sont des enfants ». Voilà qui n’est pas fait pour le  rajeunir. Mélenchon a d’ailleurs oublié que l’Ecclésiaste à dit aussi « Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose » ce qui traduit, en langage moderne signifie que quand ton tour est passé il est inutile de s’obstiner.

Entre d’un coté des nostalgiques de la quatrième République et de l’autre un partisan de la révolution bolivarienne un constat s’impose : En 2017 la France s’est dotée du plus jeune président de la République de son histoire et aujourd’hui du plus jeune Premier ministre de la Vème.

Il est vrai qu’au même moment on découvre que les jeunes français sont nuls en histoire et que la moitié des 16 – 24 ans ne connait pas l’année de la Révolution française. Triste à pleurer !

Avec tout cela on aurait presque oublié que Gabriel Attal est aussi le premier Premier ministre ouvertement homosexuel de l’histoire de la Ve République, et qu’il n’a jamais caché son orientation sexuelle. Ce fait politique majeur est presque passé inaperçu. Bref, un jeune premier en tout.

 

Page 26 of 41

© 2025 Copyright Jean Yves DUVAL. - Email : jeanyvesduval9@gmail.com