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Coco Gauffe, une étoile de plus sur le drapeau américain

Depuis samedi la bannière étoilée compte une étoile scintillante de plus. En battant, sans coup férir, la biélorusse no 1 mondiale Coco Gauff a fait son entrée dans la cour des grands du tennis, de façon magistrale et de le plus belle manière.

Les spectateurs de Rolland Garros avaient la tête dans dans les nuages, le cœur à l’envers et les yeux au bord des larmes. L’énergie et la fougue de la jeunesse de celle qu’on appelle désormais familièrement  « Coco », sa détermination à gagner, son talent déjà affirmé et la maîtrise de ses émotions, contrairement à son adversaire, nous ont rappelé les sœurs Williams, il y a dix ans, elles aussi américaines, séquence nostalgie.

Ajoutez à cela, un joli sourire et du charme à revendre, et vous avez une star montante du tennis, à qui l’on prédit le plus bel avenir sportif au cours de la prochaine décennie. En remportant le grand chelem samedi, la jeune joueuse de vingt-et-un ans a conquis le cœur du public français qui n’attend que de la revoir en finale l’année prochaine à Paris pour partager avec elle une nouvelle page de son histoire.

Ecrire pour exister, afin d’atteindre l’immortalité

Comme le prouve ces étagères remplies de livres anciens, écrire c’est marquer son empreinte dans le temps et hors du temps. C’est continuer à exister au-delà de la mort, c’est vouloir prolonger la vie indéfiniment. Cela n’est en rien orgueilleux, ni présomptueux, c’est le propre de tout homme, et sa fierté, de laisser aux générations suivantes le fruit de son passage sur terre. Pour certains, il s’agira d’une entreprise léguée à ses enfants, pour d’autres le produit de leur imagination, de leur créativité à travers des récits, des fictions, des romans historiques qui nous aurons instruit et distrait. En réalité, on ne devient pas immortel en entrant sous la coupole, à l’Académie, on le devient en écrivant des livres, ce qui est, il est vrai, souvent le cas des académiciens.

Tous auront alors fait œuvre utile ici-bas. Alors que nous serons redevenus poussière dans notre cercueil, ou petit tas de cendres anonyme après avoir été incinéré, nos livres nous survivront, dans une bibliothèque familiale ou municipale, dans des cartons poussiéreux entreposés dans un grenier, ou cachés au fond d’une cave. Quelqu’un, un jour, les ressortira alors de l’oubli, et leur donnera une nouvelle vie. En cela, écrire procure l’immortalité à chaque auteur et revient à partir à la conquête du graal ou de la pierre philosophale. C’est une aventure extraordinaire que vit chaque romancier et tout écrivain face à son ordinateur, dans le silence de la journée ou la torpeur de la nuit.

Le livre transcende le calendrier et, si l’on songe à la bibliothèque d’Alexandrie, ne connaît que l’éternité comme ultime échéance. On comprend mieux pourquoi les bibliothèques sont des lieux magiques peuplés de fantômes bienveillants, tels Victor Hugo, Léon Tolstoï, Tourgueniev, Dostoïevski,  Steinbeck, Alberto Moravia, Kessel, Albert Camus, Hemingway, Caldwell, Stendhal, Albert Londres, etc.

Les bibliothèques sont une part de notre humanité, une boussole dans notre existence, un phare sur notre chemin. Les bibliothèques sont aussi un des rares lieux de silence au milieu d’un océan de bruits.

Donald Trump – Elon Musk, de la lune de miel à la lune de fiel !

Rien ne va plus entre les deux hommes, qui hier encore filaient le parfait amour. Leur complicité aura fait long feu et les deux mâles dominants ont sortie les couteaux pour s’étriper gaillardement devant les caméras et sur les réseaux sociaux.

Entre l’homme le plus puissant du monde et celui réputé pour être l’un des plus riches de la planète il y a de l’eau dans le gaz, et pas sûr qu’ils recollent les morceaux sanguinolents de leur duel médiatique, tant ils sont éparpillés sur les murs du bureau ovale. Les deux machos, qui affirment, l’un et l’autre, avoir la plus grosse, ont entamé une procédure de séparation de corps avant que le tribunal ne prononce le divorce. On croirait assister à un spectacle de la commedia del arte avec Trump dans le rôle de Guignol ! C’est à la fois drôle et consternant, et surtout pathétique de la part de deux personnages parmi les plus influents de la planète.

PS : Aux dernières nouvelles Trump aurait rendu à Musk là Tesla qu’il lui a achetée, et Musk, de son côté, a envoyé à la casse la fusée Space X censée ravitailler les astronautes américains sur la station spatiale. Tout cela est un peu mesquin, n’est-ce pas ?

Philippe Labro est mort

L’ancien patron de RTL est décédé d’un cancer, et la profession de journalistes pleure l’un des siens.

C’est grâce à des hommes comme lui, et quelques autres à Europe 1, que je suis devenu journaliste à la radio, rédacteur en chef de West FM, car il m’avait transmis sa passion de « parler dans le poste ». Je lui dois des milliers d’heures de direct, d’interviews, de reportages inoubliables à travers le monde et une aventure formidable. Ce sont des hommes comme lui qui m’ont fait comprendre que la radio était un outil de communication magique, par la proximité, la complicité qu’elle entretient avec les auditeurs. Il suffit de se souvenir de l’émission phare, et oh combien populaire, de RTL « Les routiers sont sympas » avec Max Meynier qui nous entraînait sur les routes jusqu’au bout de la nuit.

Je me souviens, comme si c’était hier, de ce jour où j’ai débarqué à Paris, rue Bayard, pour effectuer un stage auprès d’Alain Hamon, grand reporter à la station, pour les affaires de justice, le droit m’ayant préparé aux faits divers. De ce jour le micro est devenu ma boussole, jusqu’il y a encore quelques mois alors que j’animais une émission de géopolitique sur Diasporavision. Philippe Labro était le boss incontesté, la figure mythique de RTL, avant qu’il ne devienne romancier et parolier de chansons pour Johnny Hallyday et Eddy Mitchell. J’ai toujours admiré cet homme talentueux, fin connaisseur de l’Amérique, et sa voix reconnaissable entre toutes.

Il était un merveilleux conteur, élégant et cultivé. Un exemple, un modèle, une incarnation du métier de reporter aux semelles de vent. Avec lui disparaît un seigneur de l’information, à l’image des Albert Londres, Joseph Kessel, Lucien Bodard, Francis Huger et quelques autres, un maître es-journalisme qui a inspiré des générations d’apprentis reporters.

Aujourd’hui, RTL est en deuil, la presse plus généralement et un nombre infini d’auditeurs anonymes qui l’écoutaient, l’appréciaient, l’admiraient, le respectaient. Je suis l’un d’entre eux et je lui souhaite de reposer en paix. 💐💐💐

Les hommes politiques, ces pompiers pyromanes

On s’inquiète à juste titre de la montée récurrente des violences urbaines, et autres scènes de pillage, y compris les soirs de fête. Mais nos gouvernements, eux-mêmes, ne sont-ils pas violents et ne donnent-ils pas le mauvais exemple ? La seule différence est que la violence d’Etat est légale, tandis que celle de la rue ne l’est pas. Tout n’est qu’une question juridique, au mieux un bon sujet au bac philo, j’en veux pour preuve l’analogie entre les violences intra-muros et les conflits internationaux, les deux étant intimement liés.

Ces cinq dernières années les dépenses d’armement dans le monde ont augmenté de 34%, la France est d’ailleurs le deuxième pays exportateur dans le monde, la guerre est redevenue à la mode et après cela, on s’étonne que les Kalachnikovs circulent librement dans les cités et s’achètent sur Internet. On est passé de l’ère de la diplomatie à celle de la force armée en Ukraine et au Moyen-Orient notamment, avant que demain un autre conflit de haute intensité ne surgisse quelque part ailleurs, pourquoi pas dans le Pacifique à propos de l’île de Taïwan.

En 1974, déjà, Yasser Arafat alors président de l’OLP, s’adressait aux délégués de l’ONU : « Je suis venu avec un rameau d’Olivier et une arme de combattant pour la liberté (il portait en effet un colt à la ceinture). Ne laissez pas le rameau d’Olivier tomber de mes mains ». C’est pourtant ce qui s’est passé.

Et après cela nos dirigeants, dont beaucoup sont des apprentis sorciers, et pour certains des réincarnations de César Borgia, entendent pacifier nos banlieues ? Ce serait à mourir de rire si la situation n’était pas aussi dramatique. Nos pays occidentaux sont en ébullition et la planète une marmite sur le point d’exploser, à un moment où quelques-uns s’apprêtent à allumer la mèche. Depuis quelques années, on voit ressurgir les Empires et leur besoin de conquête territoriale, la raison en est simple, pour survivre au chaos intérieur ces empires doivent exporter le chaos hors de leurs frontières. Il en va de leur existence, c’était déjà vrai avec l’Empire Romain ainsi que sous les tsars de la sainte Russie. Un orfèvre en la matière, l’un des zélés serviteurs de Vladimir Poutine, Vladislav Sourkov, aujourd’hui limogé par son maître, n’a-t-il pas écrit : « Toute société est soumise à la loi physique de l’entropie« , aussi stable soit-elle, en l’absence d’intervention extérieure, elle finit par créer le chaos en son intérieur. Cela était vrai sous l’Antiquité et cela l’a été également au XXème siècle avec pour les Américains les guerres désastreuses du Vietnam et d’Irak, et de la Russie avec son expédition militaire calamiteuse en Afghanistan. Autant de fiascos militaires historiques, mais où pendant ce temps les dirigeants de ces pays ont muselé leur opposition. Mieux vaut une bonne guerre chez les autres, qu’une guerre civile chez soi, et l’Ukraine est aujourd’hui la victime de cette sinistre stratégie de Vladislav Sourkov.

Quelles leçons a-t-on tiré depuis 2000 ans ? Aucune ! L’histoire est pourtant là pour nous éviter la répétition des erreurs du passé. On déplore, et à juste titre, les pillages de magasins de luxe sur les Champs-Élysées, mais que n’a-t-on dénoncé en 2014 l’annexion de la Crimée, en violation de toutes les lois internationales instaurées au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Qu’est devenu le respect de la souveraineté territoriale des nations votée par les Nations-Unies ? Qu’est-ce qui a changé depuis que Cortès a anéanti l’Empire Aztèque ? Aujourd’hui les nouveaux conquistadors appartiennent à la tech, et le tonnerre d’Internet et de l’IA a succédé à la foudre des mousquets du XVIe siècle.

Les prédateurs ont seulement changé de nom, et une fois de plus les gouvernements ne donnent pas le meilleur exemple.

On s’étonne de la violence, mais on ne s’étonne pas que moins de 10% des intervenants à l’ONU soient des femmes. Comment en être surpris lorsqu’on sait que « la politique n’est que la continuation de la guerre par d’autres moyens », une définition bien virile, née surement d’un esprit machiste. Résultat, à New-York on peut constater le niveau particulièrement élevé de testostérone qui flotte dans les couloirs des Nations-Unies. Qui se souvient encore aujourd’hui des propos prémonitoires de J. F. Kennedy à La Tribune de marbre des Nations-Unies, lors de la crise des missiles de Cuba : « … Jamais les nations du monde n’ont eu autant à perdre, ni autant à gagner. Ensemble nous sauverons notre planète, ou ensemble, nous périrons dans ses flammes ».

A force de jouer avec le feu, on finit inévitablement par déclencher un incendie, au niveau d’un pays, comme à l’échelle du globe, et aujourd’hui on ne compte plus le nombre de pyromanes et de foyers. On se rassurera en pensant que la sagesse, toute relative, des hommes politiques nous a jusqu’à ce jour protégé de l’apocalypse nucléaire, mais on s’inquiètera en pensant que depuis 1947, année au cours de laquelle les physiciens du projet Manhattan ont expérimenté leur bombinette atomique dans le désert du Nouveau- Mexique, l’aiguille de l’horloge du monde n’a jamais été aussi proche de minuit.

La situation actuelle n’est pas sans nous rappeler le sort des poissons abyssaux, habitués à survivre sous la pression des milliers de tonnes d’eau des océans, qui explosent lorsqu’ils remontent à la surface.

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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