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Confucius ? Non, le curé les loubards, le père Guy Gilbert

Ce curé n’est décidemment pas comme les autres et l’écouter, ou le lire, est toujours une découverte intéressante. Jugez en plutôt.

 » Notre monde est fou. Tout va trop vite. Pas seulement les transports ou les nouvelles technologies. On ne mange même plus, on bouffe dans des « fast food ». On ne parle plus, on jacasse sans arrêt. Une information marchandise chasse la précédente. On ne regarde pas, on zappe. On ne vit pas, on survit. Il est urgent de prendre le temps de la lenteur. Refuse la précipitation, garde du temps pour toi. Tu apprendras que le monde est magnifique si tu sais le contempler; que la nature apporte de la joie si on la respecte et qu’on collabore avec elle ; que les humains sont passionnants, qu’ils méritent notre attention, au sein de la famille, au travail, dans le cercle de nos amis … Et tu apprendras aussi à t’écouter, à te valoriser, à t’aimer. Alors, aie de la bienveillance pour toi-même, et goûte à la beauté du monde ! « 

Des morts si lourds dans les cercueils ….

Quand on voit dans les rues de nos cités le nombre grandissant de rixes mortelles entre adolescents, de règlements de comptes entre dealers, de meurtres antisémites et d’attentats terroristes on ne peut que souscrire à la proclamation de Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, lorsqu’il parle « d’une société laxiste qui a engendré  une fabrique de barbares », autrement dit des clans, des tribus (le fameux séparatisme) dont  l’une des premières règles est la violence et le rejet des règles de l’Etat de droit.
Ces individus  en effet s’en prennent à notre civilisation, de la même façon que dans l’Antiquité les Burgondes et les Visigoths s’en prenaient aux civilisations grecques et romaines. Du coup tous les territoires sont touchés, les grandes comme les  villes moyennes, jusqu’à nos plus petites localités rurales.
Les mots du ministre de l’Intérieur sont bien choisis. Il est urgent de déconstruire la fabrique des barbares !
Il faut reconnaître que ce délitement de la société est grandement favorisé par une police entravée, une justice surchargée et un système pénitentiaire qui n’offre plus un nombre de cellules suffisant aux délinquants et criminels. Où sont les dix mille places de prison promises par le chef de l’Etat en 2017 ? Résultat, il existe dans le pays un sentiment d’impunité générale et les nouveaux barbares ne redoutent plus l’Etat de droit français, craignent davantage la loi des caïds, l’ordre mafieux que le code de procédure pénale et la salle d’audience des tribunaux correctionnels. Dans notre société, il n’y a que les familles des victimes qui prennent « perpètes », comme les parents du jeune Matisse, huit ans, qui a été assassiné à coups de machette par un afghan âgé de quinze avant d’être condamné à seulement huit ans de prison ferme, après que les juges aient reconnu chez lui une « altération du discernement ». Voilà ce qu’est devenu notre Etat de droit lorsque le code pénal n’est plus en adéquation avec la réalité d’aujourd’hui.
Alors, la France « fabrique de barbares » ? Oui, si l’on songe à cette culture de l’excuse, mise en avant par le système judiciaire depuis plus de trente ans, favorisée par une gauche permissive et angélique, à la dislocation du foyer familial qui a permis la prolifération d’une génération d’adolescents violents, guidés par leurs seules pulsions et encouragés par les réseaux sociaux, mais aussi au développement à grande échelle du trafic de drogues, générant une économie parallèle et l’argent facile, et une multiplication grandissante du nombre des consommateurs. Sans oublier une défaillance du système éducatif. En clair, un abandon généralisé, un renoncement permanent des personnes et des institutions. Les piliers de notre démocratie se sont lézardés sous nos yeux et aujourd’hui nous assistons, impuissant, à l’ébranlement de tout notre édifice républicain, où le régalien est en voie de disparition du fait de nos petites lâchetés, de la perte de nos repères et du sens que nous donnions, jusque-là, à l’existence.
Ces barbares, ces mineurs hyper violents sont en totale rupture avec toutes les valeurs, les codes de notre société, ainsi que les règles de la vie en commun. Aujourd’hui ces jeunes malfrats volent, pillent, trafiquent, rafalent à l’arme automatique, font régner un climat de terreur dans les cités et tuent sur commande, sans aucun discernement, ni retenue. Ils assassinent pour quelques milliers, voire centaines d’euros, partant du principe que la « vie ne vaut rien« , oubliant seulement que « rien ne vaut une vie« .
Doit-on pour autant se décourager, s’avouer vaincu, certes non, mais la réponse ne viendra que d’une reprise en main énergique, familiale et scolaire, et de sanctions fortes et immédiates. Ici, comme pour l’islamisme radical il nous faut prendre conscience du danger. Assez de temps perdu, il est temps d’arrêter de faire preuve d’angélisme, de nourrir cette culture de l’autoflagellation dont nos compatriotes raffolent. Il nous faut être inflexible et n’accepter aucune concession, refuser tout renoncement.

La survie de nos libertés, de notre démocratie, de nos valeurs « made in France » passe par un changement résolu de nos comportements et une volonté sans faille de rétablir l’ordre et la justice sans lesquelles toute vie en collectivité est impossible. Il faut aussi savoir condamner fermement des propos comme ceux tenus récemment par l’acteur Mathieu Kassovitz « la réalité c’est qu’on ne peut pas vivre dans une France blanche. Les ‘français de souche’ sont ‘des fins de race’. » qui contribuent à la démobilisation nationale, au dénigrement de nos racines, une haine des identités. Dire des choses pareilles c’est avouer qu’on n’aime pas son pays, puisqu’on rêve d’effacer son peuple. Et bien si tel est le cas, l’honnêteté voudrait qu’on le quitte pour de meilleurs cieux. Personne n’oblige quiconque à vivre en France malgré lui.

A en croire l’acteur, dont j’ai beaucoup aimé le rôle dans la série télévisée « Le bureau des légendes » d’Eric Rochant,  nous serions une queue de race, des reliques condamnées à disparaître dans le grand bain du métissage, un monde sans transmissions, sans mémoire. On retrouve ici le langage de la France Insoumise, LFI dont on ne sait d’ailleurs s’il s’agit d’un sigle politique ou d’une maladie mentale, qui prétend que pour atteindre une paix universelle fantasmée il convient de dissoudre les identités. Pour elle, cet antiracisme de cour de récré a viré à l’obsession raciale, maladif donc.

Nous avons tous une responsabilité commune, celle de refuser l’inéluctable, d’être collectivement des acteurs et non des observateurs passifs, des lanceurs d’alerte avec les moyens qui sont les nôtres, car demain les jeunes générations nous jugeront. Et l’Histoire aussi. Souvenons-nous des propos de Montherlant : « Ce sont les mots qu’ils n’ont pas dits, qui font les morts si lourds dans leur cercueil« . Ne soyons pas ces morts si lourds.
Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

La cinquième colonne des Frères musulmans

Sur mon bloc-notes de cette semaine deux informations ont retenu mon attention. L’une, a trait au comportement de nos responsables politiques, ou plutôt de nos irresponsables,  et confirme qu’il est vraiment difficile dans ce milieu d’avoir, ou de garder les mains propres. On en viendrait à penser qu’il n’y a là que tripatouillages et grenouillages, alors que l’honneur d’un élu de la République devrait être de la servir, et non de s’en servir, d’honorer son pays et non de le déshonorer. Or dans l’affaire des eaux Nestlé on a vraiment l’impression de barboter dans un marigot. L’autre, a trait à la publication du rapport intitulé « Frères musulmans et islamisme politique en France » qui ne fait qu’énoncer des vérités déjà connues et qui enfonce des portes ouvertes mais dont le mérite est de sensibiliser nos compatriotes sur les dangers mortifères de cette confrérie, née d’un islam sunnite fondée en Egypte en 1928,  qui entend imposer la charia et instaurer, demain, ou après-demain, un califat mondial. 

S’agissant de la première information rappelons qu’elle est le fruit d’une commission d’enquête sénatoriale et qu’elle porte sur la dissimulation par l’Etat  du traitement illicite de certaines eaux minérales. Déjà que les consommateurs sont tenus soigneusement dans l’ignorance de l’existence de « pétrole » dans certains produits alimentaires comme le beurre, l’huile, la margarine, mais aussi le lait, les œufs et les poulets, pétrole que l’on  imaginait plutôt dans les pompes à essence pour alimenter nos véhicules, voici qu’on découvre, non seulement que près de 30% des eaux, dite « minérales naturelles » sont concernées par cette fraude de grande ampleur, mais qui plus est que les pouvoirs publics étaient informés de la situation. Perrier par exemple, fleuron du groupe Nestlé Waters ne devrait pas pouvoir prétendre à l’appellation  à en croire les rapports d’hydrogéologues, du fait d’une qualité insuffisante.  Et l’enquête sénatoriale de révéler, plus grave encore, une stratégie délibérée de dissimulation de la vérité de la part de l’Etat. Nestlé a en effet « caviardé » des parties du rapport établi par l’Agence Régionale de Santé et là où l’affaire politique devient un scandale d’Etat c’est lorsqu’on apprend qu’un préfet et un directeur de l’ARS ont participé à cette dissimulation. Pire encore, que celle-ci a été validée par le cabinet de la Première Ministre de l’époque Elisabeth Borne. Mais le plus beau reste à venir lorsqu’on découvre que l’Elysée lui-même est impliqué par le truchement de son secrétaire général Alexis Kohler « qui savait  depuis 2022 que Nestlé trichait depuis des années ». Le dit Alexis Kohler, grand ami et bras droit d’Emmanuel Macron, qui vient de quitter l’Elysée après 8 ans de « bons et loyaux services » pour pantoufler dans le privé avec un poste taillé sur mesure : Directeur général adjoint de la Société générale. L’homme de l’ombre du Président a par ailleurs été mis en examen pour « prise illégale d’intérêts » avec l’armateur italo-suisse MSC, soupçonné d’avoir interféré dans le dossier des chantiers navals de STX. A l’heure où va s’ouvrir Roland Garros, ce revers tombe plutôt mal pour Perrier qui est un sponsor historique du tournoi. Quant aux français il leur faudra attendre le 7 août prochain, date à laquelle les préfectures des Vosges et du Gard, où sont implantées les usines incriminées, décideront du maintien, ou non, de l’appellation « eau minérale naturelle ». A l’évidence il y a de l’eau dans le gaz !

La deuxième information concerne ce cri d’alerte lancé par les deux auteurs du rapport sur « les Frères musulmans et islamisme politique en France » un ancien ambassadeur et un préfet. A la parution de ce document « explosif » toute la classe politique est entrée en ébullition, semblant découvrir l’ampleur de l’entrisme de cette confrérie chassée de différents pays arabes, dont l’Arabie saoudite, la Jordanie et l’Egypte, lorsque ses membres n’ont pas été arrêtés et mis en prison.  La stratégie de cette organisation est simple, voyant qu’elle ne pouvait prospérer au Moyen-Orient elle a tourné ses regards vers l’Europe, considérant que le nombre important de musulmans, en raison notamment des phénomènes migratoires, qui se trouvaient dans ces pays, étaient un terrain rêvé pour son expansionnisme.  Ajoutons à cela que la France, ce pays de mécréants, laïque, qui interdit le port du voile dans l’espace public, est une cible toute désignée, d’où son influence grandissante dans la sphère scolaire, sportive, associative, sans parler des mosquées. Pour autant, on ne tombe pas de la Lune, cela fait des années que des lanceurs d’alerte courageux tirent le signal d’alarme sur cette stratégie de « séparatisme » que cherche à imposer dans notre pays les Frères musulmans. A-t-on déjà oublié ce professeur de philosophie à Trappes, Didier Lemaire, qui quelques jours après l’assassinat en 2020 de l’enseignant Samuel Paty, publiait une lette ouverte pour alerter sur la diffusion de cette idéologie radicale dans les écoles ? L’a-t-on seulement écouté, alors même que suite à ses déclarations il a dû être placé sous protection policière avant de devoir mettre en suspens sa carrière d’enseignant ? Il déclarait il y a peu « l’islamisme est une patate chaude que personne n’a le courage chez nos politiques de prendre à bras le corps ». Il a dit, à qui a bien voulu l’entendre, que « l’islam politique menace notre République et est un danger car il cherche à supprimer les lois humaines pour les remplacer par les lois religieuses ». Quel est l’homme politique qui a osé reprendre ses propos sur un mouvement « totalitaire qui entend éradiquer de l’humanité tout ce qui n’est pas musulman pur, au nom du fondamentalisme religieux » ?   Qui l’a écouté lorsqu’il a dénoncé « le principe de laïcité qui n’est plus appliqué dans les cours car les professeurs eux-mêmes ne le font pas respecter, par suite de pressions extérieures » ? Résultat, aujourd’hui Didier Lemaire considère que « l’école de la République est morte ». 

Un constat effrayant ! Et un silence assourdissant, alors stop à cette hypocrisie, ces cris d’orfraie de vierges effarouchées, notre société est gangrénée jusqu’à la moëlle grâce, en partie,  à la complicité, ici même, d’individus et de mouvements politiques qui au nom du clientélisme ont largement favorisé l’implantation en France de cet islamisme radical. Tout au long de l’histoire il a existé ce qu’on appelle « la cinquième colonne » autrement dit des partisans cachés d’une idéologie, embusqués  prêts à se réveiller pour prendre à revers l’adversaire. On a ainsi parlé de « cinquième colonne franquiste » durant la guerre d’Espagne, ou encore lors de la guerre d’Algérie à propos du parti communiste accusé de soutenir les activiste du FLN contre les soldats français. Etrangement c’est la Bible la première, avec  la 2ème Epître de Pierre, qui y fait référence parlant de « Toute forme d’aide ou de soutien apporté politiquement, militairement, ou de toute autre manière subversive ». En 2025, en France, cette cinquième colonne, qui n’est plus celle de Satan, porte un nom qu’il nous faut nommer car comme le disait Albert Camus « Taire les choses ne permet jamais de l’emporter; mal les nommer c’est ajouter au malheur du monde », il s’agit de l’extrême-gauche radicale, et en premier lieu La France Insoumise.

Et disant cela, peu me chaut d’être traité d’islamophobe car cet argument éculé à fait long feu, et ne convainc plus personne.  Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon a d’ailleurs pris la précaution de prendre les devants, en disant « Après le complot ‘juif’ des années trente, voici le ‘complot musulman », faisant d’ailleurs volontairement l’amalgame entre « musulmans », et « islamistes », ce que je me garde bien de faire par respect pour la sémantique, afin de déminer le terrain.

Les lecteurs de l’ouvrage « La Meute », qui vient de paraître, savent à quoi s’en tenir sur son compte. Il est vrai qu’en tant que gourou d’une secte il est expert en la matière.

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

Albert Camus, W. Shakespeare, Henrich Heine, des auteurs sous les feux de l’actualité

En parcourant l’actualité de ces jours-ci, plusieurs phrases célèbres me sont revenues en mémoire que je souhaitais vous faire partager.
* La phrase du jour que j’ai choisie semble avoir été écrite à propos de la divulgation du rapport classé  « confidentiel défense » sur l’entrisme des Frères musulmans dans notre société, qu’ils souhaitent faire basculer dans la charia, avant d’instaurer un califat mondial, et les dangers qu’ils représentent pour la sécurité de France. Se fermer les yeux, se boucher les oreilles est coupable !  On ne pourra plus dire désormais qu’on ne savait pas. Cette phrase est la suivante :
« Taire les choses ne permet jamais de l’emporter ; mal les nommer c’est ajouter au malheur du monde » disait Albert Camus
* Quand cette barbarie ordinaire, cette ultra-violence, va-t-elle s’arrêter ? « Il n’y a pas de bête si féroce qui ne connaisse l’impression de la pitié » W. Shakespeare dans Richard III …
( A propos du meurtre d’un adolescent sur le parking d’un LDL )
* «  Là, où on brûle les livres, on finit par bruler les hommes » Henrich  Heine.
Les nazis l’ont expérimenté avec leurs gigantesques brasiers autodafés, où ils ont brûlé en Allemagne des dizaines de milliers de livres d’auteurs jugés toxiques à l’idéologie nationale-socialiste !! Après les feux de joie, les camps de contraction et la déportation de millions de personnes.

Alfred Dreyfus et Murielle Robin, un homme, une femme, deux destinées singulières

Dans mon bloc-notes de la semaine j’aurais pu évoquer l’intervention lénifiante et auto-suffisante d’Emmanuel Macron, mardi soir sur TF1, où pendant près de trois heures il n’a cessé de glorifier ses huit années passées à l’Elysée, sans jamais reconnaître la moindre erreur, et pire, ne présentant aucun objectif pour le présent et ne tirant aucune perspective d’avenir pour les deux prochaines années.  J’aurais pu aussi revenir sur l’audition-inquisition de François Bayrou par la commission d’enquête parlementaire au sujet des violences sexuelles dans l’affaire Bétharram, avec dans le rôle de Fouquier-Tinville le rapporteur LFI Paul Vannier. Sous la période de la Terreur, en 1793, celui-ci aurait fait des merveilles. J’aurais pu aussi parler de la rencontre, jeudi à Istambul, en Turquie, en présence de Récep Erdogan, des négociateurs d’Ukraine et de Russie, et ce message de Léon XIV  » aucune guerre n’est inéluctable ».  J’aurais pu enfin retenir l’ouverture du Festival de Cannes, la présence des stars sur la croisette et l’ouverture officiel avec Juliette Binoche la présidente, la tête couverte d’un voile, en hommage aux palestiniennes, oubliant qu’en Afghanistan, en Iran et ailleurs des femmes sont emprisonnées pour avoir refusé précisément de porter ce signe religieux.  Au lieu de tout cela, j’ai préféré m’arrêter sur deux informations passées presque inaperçues dans l’actualité car elles nous interpellent toutes et tous.
La première est la proposition de loi déposée par Gabriel Attal et le groupe EPR visant à élever Alfred Dreyfus (1859-1935) au grade de général de brigade  à titre posthume. Cette proposition sera discutée à l’Assemblée nationale le 2 juin prochain.
A l’heure où les signes d’antisémitisme se multiplient dans notre pays il s’agit là d’un geste symbolique fort adressé à l’opinion publique, en même temps qu’un acte de réparation posthume envers cet officier français accusé, humilié et condamné à tort parce que juif. Rappelons qu’il a été radié des cadres de l’armée, emprisonné et exilé sur l’île du Diable. Le 13 juillet 1906, l’officier a été cependant réhabilité par la Cour de cassation qui a réintégré Dreyfus au sein de l’armée, mais sa carrière a été considérablement freinée.  Or, ce grade de général, il l’aurait obtenu sans l’ignoble machination dont il a été victime. L’élever à ce grade réparerait l’indignité dont il a fait l’objet et honorerait la République. Pour ceux qui l’ignorent il n’est pas inutile de rappeler que le capitaine Dreyfus a été accusé d’avoir livré des documents secrets à l’Allemagne, alors qu’on a appris plus tard que le traître était le commandant Ferdinand Esterhazy, fait reconnu par le colonel Georges Piquart, chef du service des renseignements militaires. Cette affaire avait donné lieu au célèbre cri de l’écrivain Emile Zola « J’accuse … » publié dans le journal l’Aurore, fondé par Clémenceau, du 13 janvier 1898
A l’occasion d’un reportage que j’ai  effectué dans les années 1990-2000 en Guyane, lors du lancement d’une fusée Ariane sur le pas de tir de Kourou, j’ai eu l’occasion, en même temps qu’une visite de vestiges de l’ancien bagne de Cayenne, de découvrir l’île du Diable, cet ilot rocheux, où a été envoyé le capitaine Dreyfus pour purger sa peine. L’endroit est des plus inhospitaliers, à croire qu’on l’avait emprisonné dans un tel endroit par crainte d’une contamination de sa judéité. Son seul voisinage était en effet les requins, dont les eaux sont infestées, et il était approvisionné par un ingénieux système de poulie depuis l’île Royale voisine, les forts courants interdisant tout accostage. Il a vécu sur cette île un calvaire, le quotidien d’un mort en sursis.
 Aujourd’hui, lui attribuer deux étoiles ne ferait que reconnaître, pour ses descendants, l’injustice dont il a été victime et par ce geste,  l’État qui a déjà reconnu sa culpabilité assumerait ses responsabilités. En cela, ces deux étoiles scintilleraient sur la dépouille du capitaine.
J’ai intitulé la deuxième information : Murielle Robin, 30 ans sous l’emprise de l’alcool
Il y a quelque chose de terrible d’apprendre de la bouche même  d’une vedette du show-biz, humoriste très populaire, qui a rempli des dizaines de Zénith au cours de sa carrière, les ravages de l’alcool. Murielle Robin est à la fois drôle et subtile, et il suffit de la voir apparaître sur scène pour déjà avoir envie d’éclater de rire. Ses mimiques nous ravissent autant que ses propos et ses répliques et font le succès de ses spectacles, qu’il s’agisse d’une comédie théâtrale ou d’un one-woman-show. Apprendre qu’elle a été addicte à l’alcool durant trente ans a quelque chose de pathétique et de terrible car il ne s’agissait pas d’un alcoolisme mondain, mais d’une dépendance qui transforme une personne en esclave de la bouteille.
Murielle Robin se souvient de ces années, où elle a traversé l’enfer lorsqu’elle buvait comme un trou : « Un homme qui boit, c’est un bon vivant, une femme qui boit c’est une pochtronne ». Ce qui a sans doute encore ajouté à sa souffrance morale.
On est d’autant plus ému et révolté lorsqu’elle nous révèle que cette addiction à l’alcool résulte d’un viol qu’elle a subi enfant, à l’âge de dix ans.  Quand l’ignoble débouche sur le désespoir. On ne nait pas alcoolique et on ne le devient pas sans raison, la consommation exagérée de boissons fortes cache souvent une profonde détresse, une grande solitude. La bouteille de whisky est un cache-misère pour des milliers de personnes qui vivent dans un brouillard permanent, et dont elle est le seul refuge.
Oui, Murielle Robin nous fait rire, comme seuls savent le faire les clowns tristes, et sa performance est d’autant plus exceptionnelle et admirable que ce rire lui a permis, durant des décennies, de dissimuler une blessure secrète terrible, une plaie qui ne se refermera jamais. Chapeau l’artiste ! Et merci à elle pour cet aveu poignant, plein d’humilité et de courage qui force le respect. Nous ne l’aimerons que davantage.
Alfred Dreyfus et Murielle Robin, les deux destins tragiques d’un homme et d’une femme, le premier victime de la trahison et la seconde de ses démons.
Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

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